Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
NTIC
Article
NTIC

5ᵉ édition du forum africain d’intelligence économique : Une forte délégation malienne au Maroc
Publié le mercredi 3 decembre 2025  |  Mali Tribune
Comment



La ville de Dakhla, au sud du Maroc, a abrité du 9 au 11 octobre 2025, la 5ᵉ édition du Forum des Associations Africaines d’Intelligence Économique (FAAIE).

Cette rencontre de haut niveau, placée sous le Haut patronage du Roi Mohammed VI, a réuni des experts issus de 27 pays d’Afrique, d’Europe, d’Asie et d’Amérique autour du thème : « Intelligence économique et co-émergence africaine : quels rôles pour les diasporas ? »


Le Mali a pris part à ce rendez-vous stratégique à travers une délégation conduite par Mamadou Lamine Sylla, Président de l’Association malienne pour la promotion de l’intelligence économique (AMPIE) et Vice-président du FAAIE. La délégation incluait également Amadou Maïga, Secrétaire général du ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire ; Badra Macalou, enseignant-chercheur à l’Université du Mali et ancien conseiller technique au ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle.

Économiste spécialisé en intelligence économique, banquier, universitaire et PDG du cabinet Global Consulting, Mamadou Lamine Sylla était l’invité d’honneur du Maroc. Auteur du livre « Vision prospective du financement des économies de la zone Uémoa à travers l’intelligence économique » (2021), vendu à plus de 4 300 exemplaires, il a remporté deux distinctions internationales qui sont, le Prix du meilleur livre international d’intelligence économique (Maroc, 2022) et le Prix Banque-Finance du Salon international du livre d’économie et de management de l’Uémoa (2023).

Au cœur des débats, les experts ont longuement discuté du rôle stratégique des diasporas africaines. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), les transferts financiers des diasporas dépassent désormais l’aide publique au développement consentie par les pays occidentaux.

Dans sa communication consacrée à l’analyse des politiques publiques en faveur de la diaspora malienne, M. Sylla a rappelé que les mobilités maliennes sont anciennes, motivées autant par la quête du savoir que par la recherche de meilleures conditions de vie. Il a cité l’exemple emblématique de l’Empereur Aboubacari II, parti en expédition transatlantique en 1312 « à la découverte de ce qui se trouve derrière l’eau salée », bien avant les voyages de Christophe Colomb.


Abordant la période contemporaine, l’expert a souligné que la diaspora malienne représente environ 4 millions de personnes, dont 2,7 millions en Afrique, principalement en Côte d’Ivoire, au Gabon, en RDC et au Congo.

En 2023, les transferts de la diaspora malienne ont atteint 700 milliards de FCFA (plus de 1,25 milliard de dollars), soit 6 % du PIB national.

« Si les migrants étaient perçus à une époque comme une fuite de bras ou de cerveaux, ils constituent aujourd’hui une opportunité majeure de développement », a insisté M. Sylla.

À l’issue des travaux, les participants ont adopté à l’unanimité la création d’un “Pôle Diaspora” au sein du FAAIE pour mieux structurer et orienter les politiques publiques destinées aux diasporas africaines, et renforcer leur rôle dans le financement du développement local.

En marge du Forum, la délégation malienne a été reçue par Pr. Driss Guerraoui, Président de l’Université ouverte de Dakhla et ancien secrétaire général du Conseil économique, social et environnemental du Maroc.

Les discussions ont porté sur les possibilités de partenariat en matière de formation et renforcement des capacités des hauts fonctionnaires et collectivités territoriales ; d’appui à l’élaboration des projets régionaux et de mobilisation de financements et de mise en relation avec des investisseurs.


Le Maroc dispose en effet d’une expertise reconnue en intelligence économique territoriale (IET), un domaine jugé stratégique pour les pays du Sahel confrontés à des défis de développement et de décentralisation.

Le professeur Guerraoui a par ailleurs salué la « qualité des relations entre le Maroc et le Mali », rappelant que le Royaume est le seul pays à offrir officiellement ses infrastructures portuaires aux États enclavés de la région. Le Maroc a déjà lancé les travaux d’un nouveau port à Dakhla, destiné à renforcer les corridors commerciaux africains.

Aminata Agaly Yattara

Commentaires