La dangerosité de la circulation, à Bamako, se mesurait aux arrêts brusques et en tout lieu des sotrama et taxis. Ou encore aux motos Djakarta, qui roulent à tombeau ouvert. A cette liste, il faut désormais ajouter les triporteurs.
taxis motoDe fabrication chinoise, les tripoteurs se frayent un chemin dans les embouteillages, là où les satrama et les taxis font la queue. Ils empruntent les voies réputées impraticables. A cheval entre la moto et la voiture, ils ont une capacité de transport inégalée. Du coup, ils sont devenus le moyen de transport préféré des commerçants et même des particuliers. Car, les triporteurs font le travail à des prix défiant toute concurrence. Au grand dam des chauffeurs de taxis et de sotrama. Mais au bonheur des commerçants. Une commerçante témoigne : « avec ces triporteurs, le transport de nos marchandises est devenu facile. Par rapport aux sotrama et aux taxis, je paye deux fois moins, pour deux fois plus de bagages ».
Pourtant, malgré le fait qu’ils pullulent sur les artères de notre capitale et des grandes villes, les triporteurs n’ont aucun statut défini, à ce jour. Selon Mme Mariko Abiba Maïga, chargée de la gestion administrative des engins à deux roues à la maire du district, ces triporteurs ne disposent d’aucun statut défini par la loi. Leur propagation a pris de court les autorités. « A ce jour, ces engins ne payent pas de taxes spéciales. Leurs propriétaires prennent la vignette qui est de 12 000 CFA comme pour certains engins à deux roues », dit Mme Mariko.
Dans certaines régions, poursuit-elle, les propriétaires de ces triporteurs payent 45000 CFA comme taxe annuelle. Mais à Bamako, rien. « Pourtant, ils assurent le transport des personnes et des marchandises autant que les véhicules qui, eux, payent des taxes », a-t-elle indiqué.