Destiné à alléger les tâches ménagères et à diminuer l’utilisation du charbon de bois, le gaz butane est aussi un produit très dangereux. Le nombre d’utilisateurs de ce produit augmente chaque jour dans les villes. Les cas d’incendies, aussi. Pas un jour, sans qu’un incendie lié au gaz butane ne sème la désolation dans une famille à Bamako.
Les autorités et les opérateurs économiques ont leur part de responsabilité dans cette tragédie inhérente à l’utilisation du gaz butane.
Depuis quelques années, les autorités s’activent contre la désertification et la déforestation à travers des activités de plantation d’arbres. Ces programmes sont aussi accompagnés par des campagnes de promotion du gaz butane. L’objectif étant de diminuer l’utilisation du charbon de bois considéré comme l’une des causes principales de la déforestation dans notre pays.
Il n’est pas rare de voir à la télévision des spots publicitaires faisant la promotion du gaz butane. Mais aucune initiative n’est prise pour sensibiliser les populations par rapport à l’utilisation de ce produit. Le hic, c’est que les autorités et les opérateurs économiques incitent les populations à l’utilisation du gaz butane tout en oubliant de les sensibiliser sur ses dangers.
Du coup, la mauvaise utilisation de ce produit, selon une source proche de la protection civile, est devenue la première cause d’incendies dans les familles à Bamako.
La même source indique qu’il urge de trouver les voies et moyens pour sensibiliser les populations sur l’usage du gaz butane. Surtout, quand on sait que la mauvaise utilisation de ce produit tourne, très souvent, au drame.
Les cas d’incendie récents à Bamako en sont l’illustration la plus parfaite. Quelques jours avant la fête de tabaski, le gaz butane a carbonisé toute une famille à Kati. Pendant le mois de carême, un chef de famille et ses deux enfants ont péri dans un incendie provoqué par une bonbonne de gaz butane à Magnambougou. Samedi 19 octobre 2013, c’était le même scenario dans une famille à Kalabancoro-Kabala. Ce jour-là, aux environs de de 19 heures, l’aide-ménagère a voulu allumer le feu pour réchauffer le repas. Il se trouvait que la bonbonne de gaz butane accusait une fuite. Et ce qui devrait arriver, arriva : la maison a pris feu. C’est le sauve – qui peut. Résultat : aucun des seize membres de cette famille n’en est sorti indemne. Un enfant de deux ans, qui s’y trouvait, est décédé sur le coup. Les autres membres de la famille, y compris l’aide-ménagère, ont été hospitalisés dans divers hôpitaux du district de Bamako. Aux dernières nouvelles neuf personnes sur les seize ont succombé à leurs blessures. Y compris, le chef de famille, venu d’Espagne, pour fêter en famille. Les autres se trouvent dans un état critique.
Des membres du gouvernement ont rendu visite aux victimes. Mais cela est loin de suffire. Il s’agit, désormais, de prendre des mesures préventives face à ces drames, qui continuent d’endeuiller les familles dans notre capitale.