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Coup d’Etat déjoué au Bénin, le bloc ouest-africain envoie des troupes pour soutenir Cotonou
Publié le lundi 8 decembre 2025  |  AFP
Sécurité
© aBamako.com par SA
Sécurité au nord du Mali : les militaires ivoiriens de la MISMA foulent le sol Malien.
Samedi 04 mai 2013. Bamako. Un contingent de soldats ivoiriens devant se charger du transport de la logistique est arrivé au camp de gendarmerie Balla Koné sis au quartier Faladié , en attendant son déploiement à Sévaré.
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Les autorités du Bénin ont affirmé dimanche avoir déjoué une tentative de coup d'Etat visant
à renverser le président Patrice Talon, lequel a assuré que la situation était "totalement sous
contrôle" et à qui le bloc ouest-africain de la Cedeao va envoyer un soutien militaire.

Cette tentative de putsch intervient à quelques mois du départ de la présidence de Patrice
Talon, après deux mandats à la tête de ce petit pays d'Afrique de l'Ouest à la croissance
robuste mais miné par des violences jihadistes dans sa partie nord.

L'Afrique de l’Ouest est particulièrement secouée par l'instabilité politique depuis le début de
la décennie avec des coups d'Etat au Mali, au Burkina Faso et au Niger - deux voisins du Bénin
-, ainsi qu'en Guinée et plus récemment, fin novembre, en Guinée-Bissau.

Dimanche matin, après des tirs près de la présidence, des militaires avaient fait irruption à la
télévision nationale pour annoncer la destitution du président Talon, invoquant pêle-mêle la
"dégradation de la situation sécuritaire" ou la remise en cause des "libertés fondamentales".
Quelques heures plus tard, le ministre béninois de l'Intérieur, Alassane Seidou, est apparu à
son tour à la télévision nationale pour assurer que le coup avait été déjoué.

C'est ce qu'a confirmé Patrice Talon dans une courte adresse à la Nation dimanche soir,
affirmant que la situation était "totalement sous contrôle" et que la "sécurité et l'ordre public
seront maintenus partout sur le territoire national".

"Cette forfaiture ne restera pas impunie", a-t-il ajouté, après avoir félicité les militaires de la
garde républicaine à son arrivée au palais présidentiel.

La France, ancienne puissance coloniale, a condamné dimanche soir la tentative de coup
d'Etat et a appelé ses ressortissants "à la plus grande prudence" en raison d'"un contexte à
cette heure encore volatil".

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit "profondément préoccupé par la
tentative inconstitutionnelle de prise de pouvoir au Bénin", et a évoqué une nouvelle menace
potentielle pour la stabilité de la région.
Après une journée où la plupart des habitants ont vaqué à leurs occupations à Cotonou, la
capitale économique s'est vidée un peu plus tôt que d'habitude dans la soirée, selon un
journaliste de l'AFP.
Plusieurs barrages militaires étaient déployés dans la zone de la présidence et du camp
militaire voisin de Guézo.
"Ce soir, on va essayer de rentrer plus tôt. On ne sait pas qui est à la base de ce coup d'Etat", a
expliqué à l'AFP Michelle Eudoxie, une coiffeuse de 50 ans.
"Ce matin j'ai commencé à entendre les sons des balles. J'ai quitté le quartier pour aller
ailleurs parce que j'ai eu peur", dit de son côté Nabil Sacca, un vendeur d'essence qui se
trouvait près du palais présidentiel dans la matinée.
- Déploiement de troupes ouest-africaines -
Selon des sources militaires à l'AFP, une douzaine de soldats ont été arrêtés. Parmi eux
figurent certains auteurs de la tentative de putsch, a indiqué une source sécuritaire sans
préciser si le meneur des mutins, le lieutenant-colonel Pascal Tigri figurait parmi eux.
Selon une source proche du dossier, il est en fuite.
La présidence nigériane a affirmé avoir mené dimanche des frappes à Cotonou à la demande
du Bénin pour notamment aider "à déloger les putschistes de la télévision nationale et d'un
camp militaire où ils s'étaient regroupés".
"Des forces nigérianes au sol sont actuellement au Bénin", a ajouté Abuja dans son
communiqué.
La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (Cedeao) a de son côté annoncé
le "déploiement immédiat" de troupes du Nigeria, de la Sierra Leone, de la Côte d'Ivoire et du
Ghana pour soutenir "le gouvernement et l'armée républicaine" du Bénin et "préserver
l'ordre constitutionnel".
La Force en attente de la Cedeao a le mandat de garantir la paix et la stabilité de la région.
Elle s'est par exemple déployée en Gambie en 2017 lorsque le président sortant Yahya
Jammeh refusait de quitter le pouvoir.
Elle avait toutefois finalement renoncé à intervenir en 2023 après le coup d'Etat au Niger.
L'Union africaine (UA) a condamné "fermement et sans équivoque" cette tentative de coup

d’Etat.
L'histoire politique du Bénin a été jalonnée de plusieurs coups d'Etat ou tentatives, mais le
dernier remonte à 1972.
"Aujourd'hui, c'est comme si je revivais ce que nos parents ont vécu en ce temps-là", raconte
Remy Agblo un commerçant.
Patrice Talon, au pouvoir depuis 2016, arrivera en 2026 au terme de son second mandat, le
maximum autorisé par la Constitution.

Son dauphin désigné, l'actuel ministre des Finances Romuald Wadagni, fait figure d'ultra-
favori pour la présidentielle d'avril 2026, le principal parti d'opposition ayant été écarté de la

course.
"Il y a une tension perceptible dans le pays depuis des mois du fait des élections", pointe
Anatole Zinsou, informaticien à Cotonou qui déplore "l'exclusion" de certains acteurs des
processus électoraux.
S'il est salué pour le développement économique du Bénin, Patrice Talon est régulièrement
accusé par ses détracteurs d'avoir opéré un virage autoritaire dans un pays autrefois salué
pour le dynamisme de sa démocratie.
str-ks-pid/cls/phs
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