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Guerre médiatique et cognitive : L’AES renforce son unité et affine sa stratégie à Ouagadougou
Publié le lundi 8 decembre 2025  |  L’aube
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Face aux menaces sécuritaires et informationnelles, les Ministres des Affaires Étrangères du Mali, du Burkina Faso et du Niger se sont réunis le mercredi 26 novembre dans la capitale burkinabè

Bien au-delà d’une simple rencontre protocolaire, cette session de travail a marqué une étape décisive dans la consolidation de l’Alliance des États du Sahel (AES), désormais résolument engagée sur la voie d’une Confédération structurée, souveraine et proactive.


Présidée par le ministre malien des Affaires Étrangères, Abdoulaye Diop, la réunion avait pour objectif principal la préparation de la deuxième session ordinaire du Collège des Chefs d’État de l’AES. En amont, des réunions techniques ont mobilisé les hauts fonctionnaires des piliers «Défense et Sécurité», «Diplomatie» et «Développement», témoignant de l’institutionnalisation progressive de la Confédération, née officiellement en juillet 2024 à Niamey. Une dynamique confédérale en marche et qui ne peut plus reculer.

Les ministres Karamoko Jean Marie Traoré (Burkina Faso), Bakary Yaou Sangaré (Niger) et Abdoulaye Diop ont réaffirmé leur attachement à la vision commune portée par les présidents Assimi Goïta, Ibrahim Traoré et Abderrahamane Tiani : bâtir un espace souverain, sécurisé et prospère. Ils ont salué les avancées significatives enregistrées depuis un an et demi, notamment dans la lutte contre le terrorisme et la coordination diplomatique, bien que sans en détailler les résultats.

Un double front : sécuritaire et informationnel

Les ministres ont mis en lumière une évolution des menaces sécuritaires, soulignant que les groupes terroristes ciblent désormais les infrastructures économiques de l’espace AES. Mais c’est surtout le «terrorisme médiatique» qui a cristallisé les critiques : une campagne de désinformation, notamment dirigée contre le Mali, a été dénoncée avec fermeté.

En réponse, les trois pays ont exprimé leur solidarité avec le gouvernement malien, saluant la résilience du peuple malien face aux attaques informationnelles. Pour contrer ces offensives, l’AES a lancé un outil stratégique : la radio «AES Daandé Liptako», inaugurée à Ouagadougou. Ce média transfrontalier vise à promouvoir le récit confédéral et à renforcer l’adhésion populaire autour des idéaux de souveraineté, de dignité et d’unité.


La réunion a également permis d’examiner des projets d’instruments juridiques destinés à consolider le socle institutionnel de la Confédération. En clôture, une motion spéciale de remerciements a été adressée au président burkinabè Ibrahim Traoré pour son rôle moteur dans la défense de la souveraineté africaine. Ce geste symbolique confirme le rôle central du Burkina Faso, et de sa capitale, dans la dynamique confédérale.

Une Confédération en action

Cette rencontre à Ouagadougou confirme que l’AES dépasse désormais le stade des intentions. Elle agit sur trois fronts complémentaires. D'abord structurel, en préparant son sommet des Chefs d’État et en élaborant des outils juridiques pérennes ; ensuite sécuritaire, en adaptant ses stratégies face à l’évolution des menaces terroristes ; enfin médiatique et idéologique, en construisant un récit commun et en se dotant de moyens de communication propres pour contrer la désinformation.

La devise «Un Espace – Un Peuple - Un Destin» résume l’ambition d’une vision partagée. Face aux défis internes et aux pressions extérieures, le Mali, le Burkina Faso et le Niger affichent une volonté ferme de renforcer leur union et de défendre leur souveraineté, tant sur le plan militaire que narratif.

Le prochain sommet des Chefs d’État prévu à Bamako les 22 et 23 décembre sera l’occasion de mesurer la profondeur de cette intégration en marche vers un avenir radieux. À n'en pas douter.




M. SANOGO

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