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Économie : Une croissance prometteuse... mais sous haute surveillance
Publié le lundi 8 decembre 2025  |  L’aube
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Malgré un environnement sécuritaire dégradé, des sanctions régionales sporadiques et une crise énergétique aiguë, exacerbée par le blocus de facto des flux de carburant dans certaines zones, le Mali surprend par sa capacité d'absorption des chocs.

La preuve de cette résilience inattendue réside dans le maintien de sa note souveraine à Caa2 par l’agence Moody’s. Cette évaluation, bien que faible, souligne que l'économie est portée par des fondamentaux sectoriels robustes et un ancrage régional stratégique, notamment au sein de l'UEMOA. L'agence Moody’s anticipe une croissance du Produit Intérieur Brut (PIB de +4,9%), tandis que le Fonds Monétaire International (FMI), dans un scénario plus prudent destiné aux investisseurs institutionnels des Clubs de Paris et de Londres, table sur +4,1% pour 2025.


Ces indicateurs et leurs projections forment le moteur de la croissance et caractérise la résilience impeccable du peuple malien face aux impondérables du choc de la panne sèche de carburant. Le Mali s'est révélé être une économie debout et souple face aux chocs.

Les prévisions macroéconomiques témoignent de cette dynamique positive, principalement tirée par des facteurs endogènes et la conjoncture mondiale. L'accélération de la croissance de l'économie malienne devrait se confirmer en 2026, avec une prévision atteignant +5,5%, soutenue par une reprise minière intensive et une amélioration sécuritaire anticipée dans certaines régions. Bien que sous pression, la situation financière du pays bénéficie de la stabilité régionale : l'inflation reste relativement maîtrisée dans le cadre des directives d'encadrement des prix dans l'espace Uemoa et à la politique monétaire rigoureuse de la BCEAO, garantissant une stabilité monétaire essentielle à l'appréciabilité du franc Cfa sur les marchés obligataires. La dette publique est elle aussi contenue en partie par l'accès au marché régional des titres publics de l'UEMOA, offrant une source de financement cruciale malgré l'isolement diplomatique.

Le facteur aurifère

Le principal facteur de favorabilité pour inciter les investisseurs réside dans la robustesse du secteur aurifère, le véritable moteur de l'économie malienne. Ce secteur bénéficie de cours internationaux élevés et d'une production nationale stable, garantissant une source de devises constante qui amortit les chocs exogènes. Par ailleurs, l'appartenance à l'UEMOA assure l'accès au financement via les adjudications de titres publics régionales, ce qui permet au Mali de continuer à lever des fonds.


Cette dynamique post-crise présente un potentiel de rebond avec des perspectives de croissance supérieures à la moyenne régionale, offrant des fenêtres d’opportunité ciblées aux investisseurs avertis.

Cependant, des risques structurels persistent et doivent attirer l'attention sur les points de vigilance. Car la

résilience du Mali ne doit pas masquer les vulnérabilités structurelles qui appellent une vigilance maximale chez les acteurs financiers. La note souveraine faible (Caa2) reflète en soi une vulnérabilité élevée au risque de crédit. Enfin, l’accès aux financements concessionnels et aux flux d'aide internationale demeure limité, réduisant la marge de manœuvre budgétaire et d'investissement social

Perspectives et stratégies

Pour les investisseurs, l’instabilité institutionnelle persistante et l'approche partisane doivent être nuancées, selon la trajectoire prise par les autorités en place. Dans un scénario optimiste, l'on déboucherait naturellement sur un retour à un régime civil crédible et une relance de l'aide internationale, permettant un potentiel relèvement de la note souveraine. Ce qui justifierait une augmentation progressive de la capacité de couverture des besoins infrastructurels. Un scénario prudent impliquerait le maintien du statu quo politique, rendant les opportunités ciblées (secteurs extractifs, instruments de dette régionaux) plus difficiles à rentabiliser, sans une stratégie plus viable. Inversement, une dégradation sécuritaire ou une rupture institutionnelle (scénario pessimiste) mènerait à un risque de défaut accru et au retrait des flux d'investissement étrangers.


Le Mali démontre ainsi une résilience économique notable, malgré la persistance des tensions sécuritaires. Ce qui induit une surveillance étroite de la trajectoire institutionnelle et sécuritaire. C'est impératif pour ajuster les stratégies d’investissement et minimiser l'exposition aux risques politiques élevés.



M. SANOGO

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