Chaque année, le Chef de l’Etat sacrifie à la tradition républicaine en octroyant des distinctions honorifiques à plusieurs de ses concitoyens pour services rendus à la nation.
Ils sont médaillés du Mérite national avec Effigie Lion Debout ou avec Effigie Abeille, Chevaliers de l’Ordre national, Officiers de l’Ordre national, Commandeurs et Grands Officiers de l’Ordre national. Les récipiendaires de ces différentes distinctions au titre de l’année 2025 sont connus depuis le 16 novembre à travers la signature de plusieurs décrets par le Président de la Transition, Général d’Armée Assimi Goïta.
En dehors de ces grades de l’Ordre national, les plus hautes autorités du Mali ont pris des décisions visant à créer des distinctions spécifiques à certains corps. Elles visent à récompenser le mérite des agents de ces corps pour leur dévouement, leurs actions exceptionnelles, leur abnégation et leur rigueur au travail. Il existe, entre autres, la Médaille d’honneur de l’Administration du Territoire, la Médaille d’honneur des Douanes maliennes, la Médaille d’honneur de la Police nationale, la Médaille d’honneur de la Protection Civile, la Médaille du Mérite Agricole, le Mérite de la Santé, la Médaille du Mérite des Arts et de la Culture.
Le corps enseignant est le grand oublié de ces distinctions honorifiques spécifiques. Ce n’est pas un simple oubli. C’est une injustice faite au corps enseignant. Et pourtant, les Présidents Modibo Kéita, Alpha Oumar Konaré, Amadou Toumani Touré, Dioncounda Traoré et Ibrahim Boubacar Kéïta étaient tous des enseignants d’une manière ou d’une autre.
Déjà en 2016, Samba Sidibé…à Kati attirait l’attention sur cette iniquité dans un article publié chez notre confrère Delta news, en ces termes : « l’enseignant qui a injecté dans la fonction publique de hauts cadres et des cadres subalternes n’est pas médaillé, pour quelle raison ? ».
Pour être médecin, infirmier, militaire, journaliste, ingénieur, policier, douanier, ministre, Premier ministre ou Président, il faut obligatoirement passer entre les mains d’un enseignant qui accepte de vous transmettre ses connaissances. Personne n’ignore la contribution de l’enseignant dans la construction nationale à travers la formation des ressources humaines.
Si Nelson Mandela disait que « l’éducation est l’arme la plus puissante que l’on peut utiliser pour changer le monde », l’homme politique français, Jean Pierre Chevènement déclarait : « le corps enseignant est la plus grande armée, après l’Armée rouge ». Il faut rendre justice au corps enseignant en créant par décret, comme les autres, une distinction honorifique dénommée « Médaille d’honneur de l’enseignement » avec trois niveaux : « Chevalier, Officier et Commandeur ».