Incarcéré depuis fin août 2025, pour faux et usage de faux, blanchiment d’argent et atteinte aux biens publics, sur la base d’un rapport publié le 30 décembre 2024 par le Bureau du vérificateur général, l’ancien Premier ministre, Choguel Maïga, a comparu, le 2 décembre, pour la première fois devant la Chambre d’instruction de la Cour suprême.
Les charges portées contre lui ont trait à sa gestion de la Primature, de l’Agence de gestion du fonds d’accès universel chargée de développer l’accès aux technologies de l’information et de la communication ainsi qu’à l’usage du fonds social de la Primature impliquant l’Agetier. Des chefs d’accusation retenus sont particulièrement lourds contre le PM de la rectification qui devait affronter l’intérêt des enquêteurs pour l’origine et la légitimité des dépenses ainsi que les mécanismes par lesquels elles ont été engagées.
Son audition, tenue à huis clos selon plusieurs sources judiciaires, devrait ouvrir une série de confrontations et de vérifications qui détermineront la suite de la procédure.
Ainsi réclamé à cor et à cri par ses partisans, l’ex-chef du gouvernement de la «Transition rectifiée» a eu ainsi l’occasion d’apporter les preuves contraires aux chefs d’inculpation retenues contre sa personne.
Toutes choses devant situer la Cour suprême quant à l’opportunité d’une poursuite ou non de l’instruction. En attendant, les avocats de la défense continuent d’affirmer l’innocence de leur client et dénoncent ce qu’ils qualifient de « dossier politique ». Après son audition, qui a pris plus de cinq heures d’horloge, l’ancien PM de la Transition a regagné son cachot, dans la prison de Koulikoro où séjourne un autre ancien PM, Moussa Mara.