De tout temps on a constaté des velléités calculatrices des différents régimes de torpiller le journalisme à leur guise.
Considéré comme le quatrième pouvoir dans des pays développés, le journalisme garde encore pied sur le starting-block au Mali, à cause d’une hideuse considération à laquelle il est sujet depuis belle lurette. De la marginalisation à l'instrumentalisation, voilà la triste parenthèse dans laquelle la fonction a été constamment confinée dans l’histoire du pays. Une réalité qui semble aussi se reproduire dans le Mali-Koura où les videastes, blogueurs et autres producteurs de contenus des réseaux sociaux volent la vedette et le premier rôle aux journalistes. Cette nouvelle tendance à faire du journalisme la quatrième roue du carrosse dans le relais de l’information résulte visiblement d’une légèreté notoire des autorités. Sans rentrer dans les détails de ce phénomène imputable à l’émergence démentielle des réseaux sociaux, le récent changement de fusil d’épaule des dirigeants a le mérite à tout le moins de réhabiliter le journalisme dans son rôle institutionnel. Par ailleurs, relégitimer le journalisme en lui accordant la prééminence sur l’usurpation des réseaux sociaux est loin d’atteindre le satisfecit escompté. Redonner à la profession ses lettres de noblesse consiste surtout à respecter les principes de liberté et d’indépendance dans la rigueur avec l’observance de l’éthique et de la déontologie ainsi que des devoirs d’objectivité et de neutralité inhérents à l’exercice de la profession.
Somme toute, si la transition semble tourner vers le journalisme classique pour la défense de ses causes, elle sera bien inspirée de se défaire de toute accointance avec les animateurs et pseudo journalistes des réseaux sociaux car là où brille le soleil du ridicule une nuit sombre tombe sur le sérieux.