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Mali–États-Unis : Bamako et Washington renouent le dialogue malgré les tensions diplomatiques
Publié le mardi 9 decembre 2025  |  aBamako.com
Mali–États-Unis
© aBamako.com par DR
Mali–États-Unis : Bamako et Washington renouent le dialogue malgré les tensions diplomatiques
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Après plusieurs mois de crispations liées aux visas et aux avertissements de voyage, le Premier ministre malien a reçu, lundi 8 décembre 2025 à Bamako, l’ambassadrice des États-Unis, Rachna Korhonen. Une rencontre qui marque une tentative de décrispation dans une relation bilatérale mise à rude épreuve depuis 2020.

Washington classe depuis plusieurs années le Mali au plus haut niveau d’alerte sécuritaire, déconseillant formellement tout déplacement sur le territoire en raison des risques d’attentats, d’enlèvements et de violence armée.
En 2025, les États-Unis ont renforcé ce dispositif, incitant certains de leurs ressortissants à envisager un départ anticipé face à la détérioration sécuritaire persistante.

La relation s’est envenimée en octobre 2025 après l’instauration par l’administration Trump du « visa bond », une caution pouvant atteindre 10 000 dollars imposée à certains demandeurs maliens.
En riposte, Bamako a adopté une mesure de réciprocité, appliquant la même caution aux demandeurs américains — une première dans l’histoire diplomatique des deux pays.

Ces tensions s’ajoutent à des sanctions et restrictions occidentales imposées au Mali depuis les changements politiques de 2020, dans un contexte où Bamako s’oriente vers une diversification de ses partenariats sécuritaires et économiques.

Malgré ce climat, les échanges officiels ne se sont jamais totalement interrompus.
L’ambassadrice Korhonen a, à plusieurs reprises, réaffirmé l’engagement des États-Unis auprès du Mali, notamment dans les domaines du développement, de la gouvernance et de l’aide aux populations vulnérables.
Les dispositifs d’assistance américaine, humanitaires ou techniques, ont été ajustés mais non suspendus.

Selon le communiqué de la Primature, l’entretien du 8 décembre s’est concentré sur les opportunités économiques et les perspectives de partenariat entre opérateurs maliens et américains.
Aucune référence publique n’a été faite aux questions épineuses des visas ou des avis de voyage, même si celles-ci demeurent en toile de fond.

L’ambassadrice a transmis un message de Washington réaffirmant l’ouverture à une coopération ciblée, tandis que le gouvernement malien a souligné son intérêt pour une relance des échanges économiques.

Les États-Unis et le Mali restent engagés sur plusieurs dossiers stratégiques : lutte contre les groupes armés actifs au Sahel ; circulation régionale des biens et des personnes ; situation humanitaire dans les zones de conflit ; appui aux réformes économiques en cours.

Cette rencontre apparaît comme une tentative de stabilisation d’une relation désormais oscillant entre fermeté américaine sur la sécurité et les flux migratoires ; volonté mutuelle de maintenir un cadre minimal de coopération, notamment sur l’économie et le développement.

Un équilibre fragile, mais jugé nécessaire par les deux capitales dans un contexte régional marqué par l’insécurité et la recomposition des alliances

KM
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