En quittant la direction de l’Office du Niger, Badara Aliou Traoré laisse une empreinte positive bâtie sur des projets structurants et une vision résolument tournée vers la modernisation.
Sous son mandat, l’Office a connu une avancée majeure avec l’introduction de IPON, un outil numérique innovant permettant de mieux gérer l’eau d’irrigation grâce à la télédétection.
Il a également engagé un virage énergétique décisif avec la sécurisation de l’approvisionnement en électricité par le photovoltaïque, réduisant la dépendance aux énergies fossiles. Sa stratégie de digitalisation a permis d’améliorer la gouvernance interne, modernisation du Sigon, interconnexion des zones, paiement numérique de la redevance-eau, renforcement de la vidéosurveillance et du système d’information.
Enfin, la relance de la maîtrise des hors-casiers traduit sa volonté d’assainir et d’optimiser la gestion foncière. Son passage aura constitué un mouvement profond vers un Office du Niger plus efficace, moderne et résilient.
À l’heure où le changement climatique accentue la rareté des ressources hydriques et fragilise les systèmes de production agricole, l’Office du Niger franchit une étape décisive dans la modernisation de la gestion de l’eau avec l’Irrigation Performante à l’Office du Niger (Ipon), un outil numérique innovant développé pour optimiser l’irrigation dans les zones aménagées.
En parallèle de ces innovations, l’Office du Niger, sous le magistère de Badara Aliou Traoré, s’est attaqué à la problématique de la gestion des hors-casiers, des terres non aménagées mais cultivées, qui représentent un potentiel important pour l’autosuffisance alimentaire et les recettes de la redevance-eau.
L’approche développée s’articule autour de l’analyse des données des parcelles exploitées en hors-casiers via Sigon afin d’identifier les zones prioritaires ; l’identification géographique et recensement participatif des exploitants, appuyés par la télédétection ; l’évaluation et planification des travaux de reconversion en casiers irrigués lorsque cela est techniquement possible et la régularisation administrative des exploitants conformément au décret n°0896/P-RM du 12 décembre 2014 et à l’arrêté n°1489/MA-SG du 29 mai 2017.
La gestion de l’eau d’irrigation dans les aménagements hydroagricoles reste un défi complexe, mêlant enjeux économiques, sociaux, environnementaux et techniques. Les difficultés liées à la rareté de l’eau, à la dégradation des sols, aux insuffisances de gestion des réseaux ou encore à l’absence d’une gouvernance participative imposent des solutions innovantes.
C’est dans ce contexte qu’est né Ipon, un outil conçu conjointement par l’Institut International de Gestion de l’Eau (IWMI) et l’Office du Niger, avec l’appui technique et financier de la Fao et le soutien de l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas, dans le cadre du projet WaPOR, basé sur l’accès libre aux données satellitaires.
Ipon permet le suivi en temps quasi réel des superficies cultivées ; la mesure de la productivité de l’eau et de l’irrigation ; le diagnostic des déficits hydriques ; l’estimation des rendements agricoles et la fourniture de données fiables pour la planification et la réhabilitation des infrastructures.
Selon Badara Aliou Traoré, cet outil est le fruit de plusieurs années de concertation entre l’Office, l’IWMI et la Fao.
La mise en service d’Ipon s’inscrit dans un bien plus vaste programme de digitalisation initié par le PDG. Dans un contexte de crise énergétique persistante, l’Office du Niger a décidé de sécuriser son approvisionnement électrique grâce à des installations photovoltaïques dans les zones de production et au siège. Ces actions visent à réduire la dépendance aux énergies fossiles et à renforcer la résilience énergétique des services.
Parallèlement, l’ambitieux chantier de transformation numérique a permis la sécurisation de l’Internet haut débit via Starlink ; l’évolution du Sigon vers une version full web ; l’interconnexion des sites distants en fibre optique ; la rénovation des réseaux locaux et du système de vidéosurveillance du barrage de Markala et surtout la mise en place du paiement numérique de la redevance-eau.
Avec l’intégration d’Ipon, la montée en puissance du numérique, la sécurisation énergétique et le renforcement de la gouvernance foncière, l’Office du Niger projette une modernisation profonde. En adoptant simultanément innovation technologique et transformation organisationnelle, l’institution se donne les moyens d’améliorer durablement la gestion de l’eau, d’accroître la productivité agricole et de consolider son rôle stratégique dans la sécurité alimentaire du Mali.