À l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre la corruption, célébrée chaque 9 décembre, le ministre de la Justice et des Droits de l'Homme, Garde des Sceaux, Mamoudou Kassogué, a présidé, hier, dans son département, la cérémonie de lancement de la Semaine nationale de lutte contre la corruption, édition 2025, placée sous le thème : « S'unir avec la jeunesse contre la corruption, anciennement l'intégrité de demain ».
C'était en présence de son collègue chargé de la Refondation de l'État, Bakary Traoré, du président de la commission nationale d'organisation, Dr Boubacar Sidiki Diarrah, ainsi que de plusieurs autres personnalités. La Semaine nationale de lutte contre la corruption a été instituée par le décret n°10-624/P-RM du 26 novembre 2010. Elle vise à informer l'opinion publique sur les actions menées dans le cadre de la lutte contre la corruption et la délinquance économique et financière, et à renforcer la sensibilisation sur le phénomène, afin de restaurer un climat de confiance entre les pouvoirs publics et les citoyens.
La corruption ayant des effets graves sur toute la société, une mobilisation générale s'impose. C'est dans ce contexte que l'ONU a adopté en 2003 la Convention contre la corruption et a proclamé le 9 décembre Journée internationale de lutte contre la corruption afin de sensibiliser et de promouvoir cette Convention.
Le ministre chargé de la Refondation a rappelé que sous l'instruction du Président de la Transition, le gouvernement a approuvé, le 21 septembre 2023, la Stratégie nationale de lutte contre la corruption et son plan d'action 2023-2027. Ce plan prévoit notamment la tenue régulière de la Semaine nationale de lutte contre la corruption, à l'instar d'autres pays.
«Le Secrétariat permanent chargé du suivi de la mise en œuvre de cette stratégie est désormais opérationnel, après le recrutement du secrétaire permanent, des experts et du personnel d'appui, ainsi que la mise à disposition de locaux et d'équipements», a rappelé Bakary Traoré. Et d'ajouter que de nombreuses activités ont été engagées, notamment les sessions d'appropriation de la stratégie nationale de lutte contre la corruption dans l'ensemble des régions administratives et le District du Bamako, l'élaboration d'un répertoire des organisations de la société civile engagées dans la lutte contre la corruption, l'évaluation de la politique nationale de transparence. Selon lui, ces actions contribuent à l'atteinte des objectifs du plan d'action gouvernemental 2025-2026.
Pour sa part, le ministre chargé de la Justice a indiqué que son département fait de cette célébration une activité phare, afin de mieux sensibiliser l'opinion et fédérer les acteurs étatiques et non étatiques autour d'une mobilisation générale.
En prélude à l'édition 2025, une réunion a été organisée le 25 novembre dernier avec l'ensemble des acteurs concernés pour partager les grandes orientations.
«Chaque acteur est responsable des activités qu'il prévoit de mener, à condition de s'inscrire dans le programme national», a précisé le ministre Kassogué, avant de souligner que des activités seront organisées tout au long du mois, voire de l'année, car la lutte contre la corruption doit être permanente pour favoriser un changement de comportement, tant dans le secteur public que privé.
Concernant la réponse judiciaire face à la corruption et aux autres formes de délinquance économique et financière, le ministre chargé des droits de l'Homme a réaffirmé la détermination de son département à poursuivre la mise en œuvre des réformes ayant permis la création et l'opérationnalisation du Pôle national économique et financier (PNEF) et de l'Agence de recouvrement et de gestion des avoirs saisis ou confisqués (ARGASC). «L'action combinée du PNEF et de l'ARGASC renforcera l'effet dissuasif de la lutte contre la corruption et la délinquance économique et financière, le produit du crime ne pouvant plus profiter à son auteur», a souligné le Garde des Sceaux.
Mamoudou Kassogué a également indiqué que le nouveau Code pénal et le nouveau Code de procédure pénale renforceront l'efficacité de la justice, notamment grâce à l'imprescriptibilité des infractions économiques et financières liées aux biens publics lorsqu'elles sont de nature criminelle, ainsi qu'à la suppression des privilèges et immunités autrefois reconnues à certaines catégories.
Il a rappelé la mise à disposition de la ligne verte «Binkani Kunafoni» (36 111), un numéro gratuit destiné aux usagers du service public de la Justice pour dénoncer les pratiques corruptives. Il a également annoncé que, suite à une phase de test réussie par l'Agetic, la plateforme informatique de la Justice est prête à être déployée dans une dizaine de juridictions pilotes avant sa généralisation. Il a insisté sur l'importance de la collaboration et du partenariat entre les différentes structures étatiques aux missions complémentaires.