La quatrième édition des Journées du Poisson s’est ouverte le jeudi 11 décembre 2025 à Bamako sur un message clair : la filière halieutique doit accélérer sa transformation pour faire face aux défis environnementaux et répondre à la demande croissante.
Organisée au Palais de la Culture Amadou Hampâté Bâ, la rencontre a réuni pêcheurs, pisciculteurs, transformateurs et commerçants autour d’un diagnostic partagé : la pêche demeure un pilier de l’économie malienne, mais elle subit de fortes pressions liées au changement climatique et à la dégradation des écosystèmes.
Selon les données officielles, le sous-secteur contribue à près de 4 % du PIB, un niveau régulièrement confirmé par les rapports nationaux et les analyses de la FAO. Environ 500 000 personnes tirent leurs revenus des activités halieutiques, de la capture à la transformation en passant par la commercialisation.
La pêche continentale fournit entre 160 000 et 180 000 tonnes par an, selon le niveau des eaux et les conditions hydrologiques. La pisciculture, encore limitée mais en expansion, apporte environ 10 000 tonnes annuelles, soutenue par l’essor des étangs privés, des cages flottantes et des systèmes de production intensive.
Le poisson représente par ailleurs près de 60 % des apports en protéines animales pour les Maliens, confirmant son rôle central dans la sécurité alimentaire.
Les participants ont alerté sur la dégradation des zones clés, notamment le delta intérieur du Niger, où certaines campagnes ont enregistré des baisses de capture allant jusqu’à 15 %. Les pertes post-capture, qui atteignent parfois 30 % faute d’équipements de conservation et de transformation adaptés, aggravent la vulnérabilité du secteur.
Les Journées du Poisson 2025 ont mis en avant les besoins urgents en infrastructures de conservation et de transformation, accès au crédit pour les pisciculteurs, renforcement des capacités techniques,outils modernes de gestion durable des ressources.
La valorisation de la chaîne de production, de la capture à la transformation, est apparue comme un levier essentiel pour améliorer les revenus, renforcer la résilience des communautés et répondre aux impacts du changement climatique.
Inscrite dans la continuité des efforts visant à structurer le sous-secteur halieutique, cette édition 2025 ouvre de nouvelles perspectives. Les échanges se poursuivent sur les stratégies à mettre en œuvre pour accroître la production piscicole, réduire les pertes et préserver les écosystèmes dont dépend l’avenir de la filière.