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Alioune Gueye lors des travaux de l’union parlementaire africaine à Kinshasa : "Il est temps et grand temps que l’Afrique se réveille, s’assume et assume pleinement ses choix souverains"
Publié le vendredi 12 decembre 2025  |  Aujourd`hui
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Lors des travaux de la 84e session du comité exécutif et la 47e conférence des présidents d'assemblées parlementaires nationales de l'Union parlementaire africaine (Upa) tenus du 18 au 22 novembre 2025 à Kinshasa en RDC, Alioune Guèye, 4e secrétaire parlementaire du CNT et président du Réseau des parlementaires maliens de lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent au Sahel (Remap/Tev), qui conduisait la délégation malienne, a retracé dans son intervention les grandes lignes directrices du Mali nouveau.


Intervenant au nom du Conseil national de la transition du Mali (CNT), Alioune Guèye a salué le choix du thème à savoir : "La consolidation de la souveraineté nationale des pays africains pour un développement durable", qui est d'une importance capitale car constituant, selon lui, l'épine dorsale et le centre de gravité de toutes nos actions pour le développement durable de l'Afrique. Pour M. Guèye, la souveraineté est un principe fondamental du droit international qui stipule que chaque Etat a le droit de gérer ses affaires internes sans ingérence extérieure.

"Pour les pays africains, la souveraineté est un acquis précieux, obtenu après des hautes et longues luttes de libération contre la colonisation par les pères des indépendances africaines dans les années 1960. Force est de reconnaitre qu'aujourd'hui, dans nombre de nos pays, la souveraineté est devenue un souvenir lointain car ayant laissé la place au néocolonialisme sous la couverture déguisée d'une démocratie importée et imposée, loin et très loin de l'histoire et des réalités africaines.

Donc notre souveraineté s'est fortement affaiblie à cause de notre dépendance économique de l'aide étrangère et des investissements étrangers ; de l''ingérence étrangère par l'abandon des peuples africains par leurs dirigeants face à leurs homologues étrangers surtout occidentaux et la faiblesse de nos institutions", a-t-il constaté. Tout en insistant que la consolidation de la souveraineté nationale pour un pays est cruciale pour son développement durable, car, poursuivra-t-il, sans elle on ne saurait parler de sécurité, de stabilité, de paix encore moins de développement durable en Afrique.


Des actes concrets dans le cadre de la souveraineté

Pour le cas de notre pays, il a soutenu que le Mali a instauré, depuis 2023 la Journée nationale de la souveraineté retrouvée, célébrée le 14 janvier de chaque année. "C'est un événement significatif qui souligne l'esprit de résilience et de patriotisme du peuple malien. Elle est l'affirmation de la détermination du Mali à préserver son indépendance face aux influences extérieures et à renforcer le sentiment patriotique de son peuple. Instituée par le président de la Transition, chef de l'Etat, le général d'Armée Assimi Goïta, la Journée nationale de la souveraineté retrouvée est célébrée en mémoire de la mobilisation massive et exceptionnelle du peuple malien, comme un seul homme, contre les sanctions illégales, illégitimes et inhumaines de la Cédéao et de l'Uémoa en 2022", a rappelé le 4e secrétaire parlementaire du CNT.

Cette commémoration, à l'en croire s'inscrit dans une démarche plus large de renforcement de l'identité nationale, de l'héritage commun, des aspirations du Mali et de la promotion de l'unité au sein de la nation et s'appuie sur les trois principes définis par le chef de l'Etat, conformément à la vision du peuple malien à savoir : le respect de la souveraineté du Mali, le respect des choix stratégiques et partenariats opérés par le Mali, la défense des intérêts vitaux des populations maliennes dans toutes les décisions prises.

La mise en œuvre de cette vision souverainiste du Mali a permis d'après lui de poser des actes concrets et de propulser notre pays au-devant de la scène internationale à travers plusieurs reformes à savoir : le retrait de certaines forces étrangères de notre territoire notamment (Minusma, Barkhane, Takuba, G5-Sahel, etc.) qui a permis de prendre en main notre propre sécurité, de doter nos Forces armées et de sécurité de moyens adéquats et adaptés afin de faire face efficacement à leur mission de défense nationale avec comme résultat concret la récupération de la région emblématique de Kidal le 14 novembre 2023 sous l'emprise des forces du mal et de leurs sponsors étrangers et nationaux depuis plus de 10 ans.


S'y ajoutent la relecture ou la suppression de plusieurs accords totalement défavorable pour le Mali, l'adoption d'une nouvelle Constitution made in Mali le 22 juillet 2023 réfléchie et conçue par les Maliens eux-mêmes, sans implication extérieure, dans un processus inclusive qui a mobilisé l'énergie et l'intelligence de tous les Maliens y compris ceux de la diaspora. Cet esprit de souveraineté a conduit, selon M. Guèye, à la création de l'Alliance des Etats du Sahel (AES) avec le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

"L'AES en devenant une confédération le 6 juillet 2024 à Niamey par nos trois chefs d'Etat à savoir le capitaine Ibrahima Traoré du Burkina Faso, le général Abdourahamane Tiani du Niger et le général Assimi Goïta du Mali, a créé une unité inédite dans une région fragmentée, en mutualisant les ressources militaires et en misant sur une industrie de défense endogène. Cette initiative a résonné au-delà des frontières sahéliennes, propulsant l'idée que l'Afrique pouvait se doter de ses propres instruments de sécurité tout en diversifiant ses partenariats internationaux pour un développement durable. Les réformes entreprises par l'AES vont au-delà de la sécurité. Elles touchent aussi à la gestion des ressources naturelles. Le contrôle des mines d'or, de lithium et d'autres métaux précieux dans les pays sahéliens a permis de poser les bases d'une souveraineté économique qui soutient l'autonomie militaire.

Cette dynamique est partagée par d'autres nations africaines, conscientes que la sécurité et le développement économique sont indissociables. Nous demeurons convaincus que la consolidation de la souveraineté nationale des pays africains est indispensable pour un développement durable de notre continent. Nous sommes convaincus aujourd'hui, que sans souveraineté, aucun pays africain ne pourra amorcer un développement durable au bénéfice de son peuple. C'est pourquoi, nous condamnons fermement, les ingérences de certains pays africains, sponsorisés par des intérêts étrangers, dans les affaires intérieures de nos pays et nous réaffirmons que les choix stratégiques du Mali en matière de lutte contre le terrorisme relèvent exclusivement de notre souveraineté et de celle de ses partenaires sincères au sein de la Confédération AES. Il est temps et grand temps que l'Afrique se réveille, s'assume et assume pleinement ses choix souverains", a conclu Alioune Guèye qui a été élu vice-président du bureau exécutif de l'Union parlementaire africaine au terme des travaux.


Kassoum Théra
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