Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Le ministre Mamoudou Kassogue lors du lancement de la semaine nationale de lutte contre la corruption : "Outre la poursuite, il s’agit de mettre l’accent sur le recouvrement des sommes et des biens colossaux sortant frauduleusement du patrimoine de l’Etat"
Publié le samedi 13 decembre 2025  |  Aujourd`hui
6ème
© Autre presse par DR
6ème édition de la semaine de la jeunesse contre la corruption
Bamako, le 1 mars 2022. Le ministre de la Justice et des Droits de l`Homme a présidé la 6ème édition de la semaine de la jeunesse contre la corruption à l`hôtel Radisson
Comment


"L’action combinée du Pnef et de l’ARGASC permettra de renforcer l’effet dissuasif de la corruption et de la délinquance économique et financière"


La Semaine nationale de lutte contre la corruption a été officiellement lancée, le 9 décembre 2025, par le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Mamoudou Kassogué. Cette semaine, faut-il le rappeler, a été instituée par le décret n°10-624/P-RM du 26 novembre 2010 qui précise son objet : "informer l’opinion publique sur les actions entreprises dans le cadre de la lutte contre la corruption et la délinquance économique et financière en République du Mali et contribuer par la sensibilisation sur le phénomène en vue de restaurer un climat de confiance entre les pouvoirs publics et les citoyens". Le thème de l’édition 2024 "S’unir avec la jeunesse contre la corruption : former l’intégrité de demain" a été reconduit. "Face aux conséquences incommensurables de la corruption sur tous les segments de la société, il est urgent que toutes les forces vives se mobilisent pour apporter une réponse à la hauteur des enjeux, de la profondeur et de l’étendue du phénomène", précisera le ministre Kassogué dans son discours que nous publions en intégralité.

Avant tout propos, je voudrais souhaiter la cordiale et chaleureuse bienvenue à mon Collègue chargé de la Refondation de l’Etat, et lui exprimer ma profonde gratitude pour avoir répondu à notre invitation pour présider cette cérémonie de lancement de la semaine nationale de lutte contre la corruption, édition 2025.

Le Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme est très heureux de vous accueillir, toutes et tous, et vous adresse ses sincères remerciements pour votre présence effective et remarquée à cette cérémonie, exprimant, ainsi, de façon très engagée et soutenue, l’intérêt que vous portez à cette activité commémorative, mais aussi votre attachement à la lutte contre la corruption, qui est l’une des principales sources de déséquilibres économiques et sociaux aux lourdes conséquences pour la paix, la stabilité et la cohésion sociale, facteurs essentiels pour le développement socio-économique de tout pays.

Voir plus
Fil info
Articles sur la santé
Contenu multimédia
Livres sur la politique africaine
Fil d’information
Actualités politiques
Abonnements à des journaux maliens
Livres sur l’histoire du Mali
Programmes PMU
Services d’information
Monsieur le Ministre,

Distingués invités,

Mesdames et Messieurs,

L’ancien Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, Kofi Annan a qualifié la corruption en ces termes : «La corruption est un mal insidieux dont les effets sont aussi multiples que délétères. Elle sape la démocratie et l’état de droit, entraine des violations des droits de l’homme, fausse le jeu des marchés, nuit à la qualité de la vie et crée un terrain propice à la criminalité organisée, au terrorisme et à d’autres phénomènes qui menacent l’humanité».

Face aux conséquences incommensurables de la corruption sur tous les segments de la société, il est urgent que toutes les forces vives se mobilisent pour apporter une réponse à la hauteur des enjeux, de la profondeur et de l’étendue du phénomène.

C’est donc à juste titre que l’Assemblée générale des Nations unies a, par la résolution 58/4 en date du 31 octobre 2003, adopté la Convention des Nations unies contre la corruption (CNUCC). Par la même résolution, elle a décidé de déclarer le 9 décembre, Journée internationale de la lutte contre la corruption pour ’sensibiliser au problème de la corruption et faire connaître le rôle de la Convention dans la lutte contre celle-ci et sa prévention’. Aussi, cette cérémonie de lancement de la semaine de lutte contre la corruption est l’expression éloquente de la volonté politique et de l’attachement des plus Hautes Autorités de la Transition, en particulier le président de la Transition, chef de l’Etat son Excellence le général d’armée Assimi Goïta, à la lutte implacable et irréversible contre la corruption dans notre pays.


Conformément aux hautes orientations du président de la Transition, mon Département, dont l’une des missions principales est de lutter contre la corruption, a fait de la célébration de cette journée, une des activités phares pour une meilleure sensibilisation de l’opinion sur le phénomène, mais aussi favoriser un cadre fédérateur pour une mobilisation générale des acteurs étatiques et non étatiques dans le but de rendre plus efficaces les moyens et les actions.

Il convient de rappeler que la Semaine nationale de lutte contre la corruption a été instituée par le décret n°10-624/P-RM du 26 novembre 2010 qui précise son objet à savoir «informer l’opinion publique sur les actions entreprises dans le cadre de la lutte contre la corruption et la délinquance économique et financière en République du Mali et contribuer par la sensibilisation sur le phénomène en vue de restaurer un climat de confiance entre les pouvoirs publics et les citoyens».

Dans cet esprit et pour la réussite de l’édition 2025 de la Semaine nationale de lutte contre la corruption, mon Département a sonné la mobilisation générale en réunissant à son siège, le 25 novembre 2025, tous les acteurs étatiques et non étatiques impliqués dans la prévention et la lutte contre la corruption en vue de partager les grandes orientations. A cet égard, il a été précisé que chaque acteur est responsable des activités qu’il entend réaliser, à charge pour chacun de s’inscrire dans le programme national qui sera composé de l’ensemble des activités prévues. Ainsi, l’adresse à la nation, le 8 décembre 2025, la cérémonie de lancement de la semaine et la clôture sont de la responsabilité du Département de la Justice et des Droits de l’Homme.


Il reste entendu que tout le long du mois, voire de l’année, des activités seront organisées sur l’ensemble du territoire national dans la mesure où la prévention et la lutte contre la corruption doivent s’inscrire dans la permanence afin de parvenir à un changement de comportement des agents et des usagers des services, aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé.

Monsieur le Ministre,

Distingués invités,

Mesdames et Messieurs,

Comme les autres années, la célébration de la Journée internationale de lutte contre la corruption est une occasion pour sensibiliser davantage, autour d’un thème, sur l’acuité de la problématique liée à la lutte contre ce phénomène. Cette année, le thème retenu, qui est la reconduction de celui de l’année dernière, s’intitule : ’S’unir avec la jeunesse contre la corruption : former l’intégrité de demain’.

La célébration de cette journée se tient à un moment où notre pays est engagé dans un processus de refondation de l’Etat nécessitant une rupture voire un changement de paradigmes dans la gestion des affaires publiques tout en visant l’émergence d’un nouveau type de citoyen porteur de valeurs d’intégrité, de probité, de loyauté, de patriotisme et de citoyenneté pour la construction d’une nation forte et prospère.


Cette nouvelle vision, portée au plus haut sommet de l’Etat, induit un devoir de génération engageant la jeunesse de notre pays qui doit être le fer de lance pour vaincre les résistances, surmonter les obstacles et conduire le processus de changement pour l’atteinte des objectifs.

A cet égard, il est très réjouissant de constater une mobilisation de plus en plus marquante des mouvements et associations de jeunesse autour des activités de la semaine nationale dénotant de leur intérêt, leur engagement et leur détermination à créer les conditions d’un changement qualitatif pour mieux préserver leur avenir et celui des générations futures.

Conscient du fait que l’avenir de la nation repose sur cette jeunesse, mon Département n’épargnera aucun effort pour accompagner cette dynamique portée par la jeunesse à travers les différentes initiatives.

Quant à la réponse judiciaire face à la corruption et les autres formes de délinquance économique et financière, je saisis cette opportunité pour réaffirmer la ferme volonté de mon Département à poursuivre la mise en œuvre des nouvelles réformes qui ont abouti à la création et l’opérationnalisation du Pôle national économique et financier (Pnef) et de l’Agence de recouvrement et de gestion des avoirs saisis ou confisqués (ARGASC). Outre la poursuite des délinquants financiers, avec l’utilisation des techniques et les moyens modernes permettant de mieux appréhender les modes opératoires, il s’agit de mettre l’accent sur le recouvrement des sommes et des biens colossaux sortant frauduleusement du patrimoine de l’Etat, limitant, injustement, les moyens d’action de l’Etat face à la demande sociale et la préparation de l’avenir des jeunes.


L’action combinée du PNEF et de l’ARGASC permettra de renforcer l’effet dissuasif de la corruption et de la délinquance économique et financière, le produit du crime ne pouvant plus profiter à son auteur.

Enfin, la mise en œuvre des dispositions innovantes du nouveau Code pénal et du nouveau Code de Procédure Pénale renforcera l’efficacité de l’action judiciaire dans la lutte contre l’impunité et le sentiment d’impunité, à travers notamment l’imprescriptibilité des infractions en matière de délinquance économique et financière en lien avec les biens publics lorsqu’elles sont de nature criminelle et la suppression des privilèges et immunités des parlementaires.

L’action de la jeunesse dans la lutte contre la corruption s’en trouverait réconfortée avec des dispositions qui renforcent la protection des dénonciateurs, des témoins, des experts et des victimes.

Toutes ces actions à engager ou à renforcer viendraient élargir l’éventail de moyens d’action pour prévenir, détecter, dénoncer, et réprimer les comportements corruptifs avec la mise à disposition, des usagers du service public de la justice, de la ligne verte dénommée «Binkani Kunafoni», qui est un numéro gratuit (3611).

Enfin, la dématérialisation des dossiers judiciaires avec l’opérationnalisation, très prochaine, de la plateforme informatique de la justice, est un atout certain pour lutter contre les pratiques corruptives et la délinquance économique et financière. Après la phase test réalisée, avec succès, par le concepteur, l’Agence des nouvelles technologies de l’information et de la communication (Agetic) en partenariat avec mon Département, la plateforme est enfin prête pour être déployée dans une dizaine de juridictions pilotes avant sa généralisation.

La lutte contre la corruption nécessite l’implication de toutes et de tous, dans une démarche cohérente, coordonnée et soutenue afin d’agir sur tous les segments du phénomène ainsi que les canaux et les réseaux par lesquels il se perpétue.

C’est la raison pour laquelle je saisis cette occasion pour souligner la nécessité de la collaboration, de la coopération et du partenariat, selon les besoins, entre les différentes structures étatiques dont les missions sont complémentaires. Je veux citer les juridictions, l’Office central de Lutte contre l’Enrichissement illicite, le Bureau du Vérificateur général, la Cellule nationale de traitement des Informations financières, l’Autorité de régulation des marchés publics et des délégations de service public, le Contrôle général des services publics, et la Section des comptes de la Cour suprême qui a été érigée en Cour des comptes avec l’adoption de la Constitution du 22 juillet 2023.

Je voudrais, à ce sujet, rassurer les uns et les autres que le projet de mise en place d’un cadre de concertation et de coordination des structures impliquées dans la lutte contre la corruption et les infractions assimilées n’est pas abandonné. Bien au contraire, des démarches nécessaires seront entreprises, dans les meilleurs délais, pour l’aboutissement de l’avant-projet de décret élaboré à cet effet.

Distingués invités,

Mesdames et Messieurs,

L’occasion est encore opportune pour exprimer notre profonde gratitude à l’endroit des partenaires techniques et financiers pour leur soutien constant aux côtés du Département, à travers des appuis directs et indirects. Je voudrais exhorter, toutes les structures impliquées, chacune en sa manière, à contribuer à la pleine réussite de cette édition. Je suis convaincu qu’ensemble, nous saurons relever le défi d’une transformation positive de notre société qui passe indubitablement et inexorablement par une lutte acharnée contre la corruption et toutes les pratiques assimilées.

C’est sur cette exhortation et sur ces vœux pour un avenir radieux que je déclare lancées les activités de la Semaine nationale de lutte contre la corruption, édition 2025".

Commentaires