Dossier sur les réformes 2025 dans les domaines de la sécurité, de l’économie et de la diplomatie. Ce dossier propose un tour d’horizon analytique des principales réformes engagées en 2025 dans ces trois domaines clés. Il s’agit d’en dresser un bilan lucide, d’en souligner les avancées concrètes, mais aussi d’en interroger les limites et les perspectives à l’aube de 2026.
L’année 2025 s’achève sur un paysage ouest-africain profondément transformé, marqué par des dynamiques de rupture, de résilience et de réinvention. Dans un contexte de tensions géopolitiques, de défis sécuritaires persistants et de pressions économiques multiples, plusieurs États de la région ont engagé des réformes d’envergure, portées par une volonté affirmée de souveraineté et de refondation.
Trois domaines se détachent comme les piliers de cette recomposition : la sécurité, la monnaie et l'économie et la diplomatie. Chacun d’eux a connu des évolutions majeures, tant sur le plan institutionnel que dans les pratiques concrètes. La création de l’Alliance des États du Sahel (AES), le recentrage des priorités budgétaires, la diversification des partenariats internationaux, ou encore la montée en puissance des initiatives locales témoignent d’une volonté partagée de reprendre le contrôle des trajectoires nationales.
Mais ces avancées, aussi significatives soient-elles, s’inscrivent dans un équilibre fragile. Les transitions politiques en cours, les incertitudes électorales, les tensions sociales et les défis logistiques rappellent que la transformation reste un processus en construction, exposé aux aléas internes et aux rapports de force externes.
Une révolution souterraine
La nouvelle architecture 2025, de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES) va franchir un seuil historique avec le prochain sommet des chefs d’État la semaine prochaine : celui de la souveraineté assumée. Dans un contexte géopolitique tendu, marqué par le retrait des puissances occidentales et la montée des tensions régionales, les États membres ont posé les fondations d’un nouveau modèle de gouvernance, de sécurité, d’économie et surtout, d’indépendance monétaire. L’année 2026 s’annonce donc comme celle de l’opérationnalisation. Décryptage d’une révolution silencieuse.
Les domaines monétaire, bancaire, sécuritaire et économique de l’AES étalent un bilan 2025 éclatant et comptent prospérer en chantiers durant l'année 2026.
En matière de Sécurité, on peut observer une tendance renversante sur le volet reprise de la souveraineté qui est devenue le porte étendard de la force conjointe armée d'opérationnalisation et d'auto-assumation de cette souveraineté. Au bilan 2025, il y a eu un ancrage de cette notion de défense mutuelle. En effet, l'année 2025 a vu l’AES reprendre en main son destin sécuritaire avec une rupture stratégique, notamment le retrait des forces occidentales et la fin des accords de défense asymétriques, qui ont précipité une réorganisation urgente des dispositifs de sécurité.
Ensuite, est intervenue la formalisé de cette montée en puissance de l’AES, avec la création d’un Conseil de Défense des Chefs d’État-Major (CDEC) et la multiplication des opérations conjointes. Des actions qui n’ont renforcé la coordination régionale, notamment dans la zone des trois frontières.
Sur un autre plan, la doctrine d’autonomie a favorisé l'élan des États, qui en ont profité pour investir dans le renseignement, l’équipement de proximité et des partenariats militaires alternatifs (Russie, Turquie), rompant avec la dépendance aux circuits occidentaux d'acquisition d'armements.
On note aussi une mobilisation populaire extraordinaires, avec le recrutement de Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), qui ont été institutionnalisés au Burkina Faso, intégrés aux forces régulières au Mali sous le programme DDR-I et un encadrement renforcé. Dans le cadre de la Réforme du secteur de la sécurité (RSS), la démobilisation, réinsertion, professionnalisation dans les forces de sécurité s'accompagnent de la restauration de la justice
Quant aux chantiers 2026, l'AES est passée de l’offensive à la sécurité humaine. La force conjointe AES est créée et fonctionne en commandement intégré permanent pour une réponse unifiée. La sécurité des populations prédispose le retour de l’État dans les zones libérées via les services sociaux de base et la sécurité alimentaire.
Au plan économique, la résilience, le recentrage et la rupture budgétaire ont permis une maîtrise des équilibres macro-économiques. L'austérité stratégique et la souveraineté productive sont à la base d'une poussée industrielle incitative dans les trois États. La souveraineté alimentaire est en point de mire avec des Plans d’urgence pour l’agriculture irriguée, des subventions ciblées sur certains produits et l'interdiction d’exportation de produits stratégiques.
Voir plus
Vêtements de sport
Abonnement aux actualités
Actualités internationales
Courses de paris hippiques
Programmes PMU Mali
Lutte contre corruption
Articles sur la santé
Services de traduction français anglais
Contenu multimédia
Articles de presse
À cet égard, la discipline budgétaire a permis une réduction des dépenses de prestige et la révision des contrats publics, dans une transparence accrue.
La dynamique d'industrialisation lancée est dans sa phase active avec de nouvelles usines qui sortent sous terre, posant ainsi les premiers jalons pour la transformation locale de l’or, du coton et des ressources énergétiques.
D'autre part, la résilience face aux sanctions a développé chez les populations de l'AES un sentiment de sublimation les poussant à adhérer au schéma de développement du commerce informel régional et un recours opportun aux bons du Trésor nationaux. Ce qui est du bilan 2025.
Par rapport aux chantiers 2026, on entrevoit la monétisation accélérée et l'attractivité des secteurs miniers avec la transformation de l'or brut. À travers la réforme minière, un nouveau cadre d’affaires rénové est institutionnalisé avec de fortes incitations pour attirer des IDE non-occidentaux, notamment d’Asie et du Moyen-Orient.
Au plan infrastructures stratégiques, on va assister à l'interconnexion des routes du Sahel avec une sécurisation des corridors logistiques (routes, rails) pour fluidifier les échanges intra-AES. Dans la même veine, les États de l'AES se sont renforcés en matière de mobilisation fiscale avec les services douaniers. La numérisation des régies financières a favorisé l'élargissement de l’assiette fiscale et permis de financer les fonctions régaliennes.
Au plan diplomatique, le Non-alignement assumé des autorités de transition a donné corps et forme au sentiment "régionaliste panafricain affirmé". Durant la crise du carburant au Mali, on a assisté à une vaillante résistance et riposte des journalistes et des web activistes dans la presse et sur les réseaux sociaux face à une insidieuse campagne médiatique orchestrée depuis l'étranger.
Au bilan 2025, on peut mettre à l'actif de l'AES une certaine capacité à mananger l'affirmation souverainiste sur la scène internationale. Grâce à la doctrine de non-alignement imposée marque et label AES, la multiplication des partenariats hors Occident (Chine, Russie, Iran, Turquie, Golfe) a été rendu possible, avec un rapprochement des BRICS.
Dans ce contexte de multipolarité, l'AES est devenue le bras diplomatique de la nouvelle Afrique. L’Alliance s’est imposée comme plateforme de coordination politique et diplomatique en Afrique de l'ouest.
Malgré les tensions avec la CEDEAO et les frictions croissantes avec les pays membres de l'Union africaine restés alignés sur les puissances extérieures (Algérie, Mauritanie), l'AES a repris la main sur le narratif occidental pour contrer les récits apocalyptiques. Cette offensive médiatique panafricaine est faite pour légitimer les transitions et contrer les narratifs hostiles.
Ceux qui est espèrent la chute de l'AES en 2026 avec les assauts répétés contre la citadelle, ils doivent savoir qu'aucune négociation ne se fera sous influence avec des groupes armés terroristes ou des leaders charismatiques exilés. Le dialogue inter-régional avec des pays comme le Nigeria, le Bénin, la Côte d'Ivoire et le Togo est à ce prix pour espérer une reprise du dialogue avec la CEDEAO. Sur la base de la reconnaissance mutuelle des logiques souverainistes à l'œuvre dans la région.
La pratique d'une diplomatie économique met en exergue la mise en réseau des exportateurs AES avec les marchés émergents. Un poids continental devant favoriser un positionnement stratégique au sein de l’UA et des instances multilatérales.
La monnaie et la BCID AES : l'acte d’émancipation
La préparation d’un basculement du franc CFA à la monnaie AES passe par la création institutionnelle de la banque confédérale pour l’investissement et le développement. Ce qui se justifie par l'adoption du cadre légal de la Banque Centrale de l’AES (BCAES) et de la future monnaie commune.
Cela nécessite une sécurité logistique dans la conception des billets, le choix des circuits de frappe et de distribution sécurisés, en partenariat avec des acteurs non-européens. Un système bancaire parallèle à la Bceao serait ainsi instauré après des tests de systèmes de paiement interbancaires régionaux, indépendants de SWIFT, avec recours à la blockchain.
Pour 2026, l'opérationnalisation de cette banque s'accompagnera de la confiance des opérateurs économiques et des consommateurs. Pour un lancement coordonné, il faudra un déploiement de la nouvelle monnaie de manière synchronisée et discrète pour éviter les chocs.
Sa convertibilité et sa stabilité sont également à surveiller avec la création d’un fonds de stabilisation monétaire adossé aux recettes d’exportation stratégiques. Une inclusion financière est aussi attendue, notamment la modernisation des systèmes de paiement pour toucher les zones rurales via le mobile banking.
Une adhésion populaire des jeunes et des masses laborieuses est une bonne dose de confiance pour canaliser les campagnes de communication massive, instaurer la confiance entre civils et militaires et garantir l’adhésion des citoyens au processus de refondation et des acteurs économiques.
2026, sera l’année de la preuve pour l'AES. Tout comme l’année 2025 aura été celle des ruptures fondatrices. 2026 devra être celle de la consolidation, de l’opérationnalisation monétaire et de la démonstration de la viabilité du projet souverainiste porté par l’AES. Une trajectoire risquée, mais résolument assumée, qui pourrait redessiner les équilibres géopolitiques et économiques de l’Afrique de l’Ouest.