En 1321 il y a eu la persécution en masse des lépreux et des juifs en France parfois connue sous le nom de « Complot des lépreux, des juifs et des musulmans pour renverser la chrétienté ».
Des rumeurs accusant les lépreux, bientôt de concert avec les juifs et sous les ordres d’un prince musulman, d’empoisonner puits et rivières. Ce
prétendu complot
a offert un bon motif pour justifier les bûchers, les expulsions et les pogroms. Car
diffuser une fausse information
permet aussi de légitimer une politique ou d’asseoir son pouvoir.
Entre le XVe et le XVIIe siècle, une grande chasse aux "sorcières" a eu lieu en Europe. Elle ciblait des dizaines de milliers de femmes marginales ou indépendantes qui étaient envoyées au bûcher. Leur seul tort ? Elles étaient simplement accusées d’avoir noué un pacte avec le diable, de sabbat nocturne, et de pouvoirs maléfiques.
Et derrière cette campagne morbide de désinformation se cache simplement une peur sociale, celle des femmes qui échappent au contrôle des structures familiales ou ecclésiales.
Au pays de l’oncle Sam, le faux certificat de naissance d’Obama, qu’on appelle le « birtherism » est une théorie du complot affirmant que Barack Obama n’était pas né aux États-Unis, ce qui le rendrait inéligible à la présidence. Malgré la publication de son certificat de naissance hawaïen en 2008, les sceptiques, dont Donald Trump, ont continué à propager cette rumeur. En 2011, Obama a finalement publié une copie longue de son certificat de naissance, confirmant à nouveau sa naissance à Honolulu. Cette campagne de désinformation a cherché à discréditer Obama et à remettre en question sa légitimité présidentielle.
En 2018, les élections présidentielles brésiliennes sont remportées par le candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro. La campagne est marquée par l’utilisation de WhatsApp pour propager des messages à teneur politique, qui se sont avérés être des fausses nouvelles dans la plupart des cas. Une enquête a été ouverte à l’encontre du parti de Bolsonaro sur l’organisation d’une campagne de désinformation sur WhatsApp en recourant à des entreprises spécialisées dans la communication de masse.
Le mensonge des armes de destruction massive en Irak a été la justification de l’invasion de ce pays en 2003 par les États-Unis et leurs alliés. Il reposait sur l’affirmation que le régime de Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive. Ces allégations, basées sur des renseignements erronés ou falsifiés, se sont révélées fausses après des inspections et des enquêtes approfondies. Cette fake news a conduit à une guerre coûteuse et dévastatrice, remettant en question la crédibilité des gouvernements et des agences de renseignement impliqués. L’affaire reste un exemple marquant de désinformation ayant des conséquences géopolitiques majeures.
En février 2011, un soulèvement a été observé en Libye. Selon les informations en provenance de certaines capitales occidentales, le colonel Mouammar Kadhafi aurait fait réprimer la révolte populaire par des tirs à balles réelles. Du coup, une opération a été planifiée pour coïncider avec les manifestations dans les pays arabes voisins. On a fait croire à l’opinion publique que le mouvement de protestation s’est étendu spontanément de la Tunisie à l’Égypte et ensuite à la Libye dans le cadre du printemps arabe. Après la mort et le chaos que cela aura provoqué, un rapport du parlement britannique a sévèrement critiqué l’intervention militaire occidentale en estimant que la France avait surestimé le danger pour les civils. Mais le mal était déjà fait.
La désinformation, c’est quand quelqu’un partage volontairement une fausse information pour tromper, influencer ou déstabiliser. Ce n’est pas une simple erreur : c’est une action pensée, souvent invisible, qui vise à semer le doute ou à manipuler une opinion. Elle peut prendre la forme d’un faux article, d’une image truquée, ou même d’un témoignage inventé. La vigilance s’impose pour ne pas tomber dans le piège.