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Edito : La CEDEAO a-t-elle enfin sifflé la fin de la récréation ?
Publié le lundi 15 decembre 2025  |  L'Alternance
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C’est alors que certains éléments des forces de défense et de sécurité de la République du Benin s’apprêtaient à perpétrer le sixième coup d’Etat dans l’espace sous régional de la CEDEAO, que Bola Ahmed Tinubu, Président de la République fédérale du Nigéria, Alassane Ouattara, Président de la Côte d’Ivoire, John Dramani Mahmat, Président du Ghana et Julius Maada Bio, Président de la Sierra Léone et Président en exercice de la CEDEAO, les quatre têtes de proue de l’organisation sous régionale ont décidé de s’y opposer en utilisant la force des armes. Par cet acte les chefs d’Etat de la CEDEAO semblent enfin siffler la fin de la récréation en évitant le énième putsch dans son espace et plus précisément au Benin. En effet, leur acte bien que salué par tous les démocrates, ne manque pas non plus de susciter beaucoup d’interrogations, tant par sa célérité que par son efficacité. La première interrogation est celle de savoir pourquoi la réaction de la CEDEAO a été à la fois prompte et adroite alors qu’elle a tergiversé ailleurs ? La deuxième interrogation est relative au cas récent de la Guinée Bissau où le Président sortant sentant sa défaite après l’élection présidentielle, a semblé organiser un simulacre de coup d’Etat pour donner le pouvoir aux militaires sur un plateau d’or, au lieu de passer la main pacifiquement et démocratiquement au probable vainqueur du scrutin ? La CEDEAO ne doit nullement s’accommoder du coup d’Etat en Guinée Bissau, bien qu’il soit antérieur à celui du Benin, a travers lequel elle a sonné le glas du coup d’Etat dans son espace. Une autre question qui taraude les esprits est celle de savoir si cette intervention réussie au Benin ne va pas être le début de la longue et difficile marche de la CEDEAO vers le rétablissement de l’ordre constitutionnel partout où il y a eu rupture dans son espace ? La dernière question est relative à l’opérationnalisation effective de la force en attente longtemps promise, mais qui n’a jamais véritablement fonctionné ?
Nous avons la ferme conviction que l’avenir de la sous-région ouest africaine se joue au sein de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, CEDEAO. Cette organisation qui fait déjà des émules sur le continent africain et ailleurs tant par sa bonne organisation que les prouesses qu’elle a réalisées dans beaucoup de domaines comme l’intégration économique, la libre circulation des personnes et de leurs biens, ne doit nullement mourir au grand dam des populations. Bien que certains critiquent ses insuffisances, la CEDEAO demeure un outil précieux et beaucoup croient encore en un destin commun des 15 pays qui la composent. La CEDEAO a fait rêver par les différentes performances qu’elle a réalisées de sa création, en 1975 à nos jours, tant sur le plan du développement avec des projets structurants et porteurs d’un avenir radieux pour la sous-région, que sur le plan de l’intégration des peuples, faisant ainsi d’elle le plus bel exemple d’intégration réussie en Afrique. Elle est sans nul doute la meilleure organisation sous régionale en Afrique. Doit-on accepter que cette belle aventure des pays qui ont depuis plus de 50 ans, décidé de cheminer ensemble, s’arrête à cause de la boulimie du pouvoir de certains ? Tinubu, Ouattara, Dramani et Maada Bio et les 8 autres chefs d’Etat ont désormais la lourde responsabilité de redonner espoir au peuple de la CEDEAO en mettant fin à ce cycle infernal de coups d’Etat dans la sous - région. Les quatre Présidents doivent affirmer leur leadership et conjuguer leurs efforts et ceux des 8 autres pays qui composent l’organisation pour dire halte au coup d’Etat. Pour ce faire la CEDAO doit activer véritablement sa force en attente en la dotant des moyens conséquents pour ses missions de stabilisation, de paix et de protection des institutions démocratiques dans l’espace de la sous-région.
Alors qu’elle était donnée pour morte, la CEDEAO refait surface de la plus belle des manières en stoppant avec la plus grande promptitude les quelques aventuriers qui ont voulu mettre un coup d’arrêt à la démocratie béninoise. Pour rappel le Benin jadis surnommé le quartier latin de l’AOF, à cause de la performance de ses cadres et surtout de leur ouverture d’esprit, leur compétence est sans nul doute l’une des vitrines de la démocratie dans les pays francophones. Cette stabilité dont il a fait montre depuis 1990 ne doit point s’émousser. Il revient désormais à l’organisation sous régionale de continuer dans cette lancée, en rétablissant l’ordre constitutionnel en Guinée Bissau, après le simulacre de coup d’Etat fomenté par Umaro Sissoco. Tout porte à croire, que ce coup d’Etat, est un grotesque montage du Président sortant Umaro Sissoco Embalo pour ne pas remettre le flambeau à son challenger Fernando Dias qui aurait gagné l’élection présidentielle. Il revient à l’organisation sous régionale de remettre le peuple Bissau Guinéen dans ses droits en permettant la proclamation des résultats sortis des urnes et en imposant le respect de ces résultats.
En définitive la CEDAO est fortement attendue pour non seulement redorer son blason et redresser son image fortement écornée. Après le coup de maître du Benin et en dépit de ses différents ratés, ses tergiversations, elle doit affirmer son leadership, mais aussi et surtout siffler la fin de la récréation en sévissant contre tout pays contrevenant aux principes qui la régissent et auxquels chaque pays a souverainement souscrit.
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