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Tentative de coup d’Etat déjouée par la CEDEAO: Le Bénin, un exemple à pérenniser pour l’organisation ouest africaine
Publié le mardi 16 decembre 2025  |  L'Alternance
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© aBamako.com par DR
La CEDEAO condamne fermement la tentative de coup d’État au Bénin et exige la libération immédiate du Président Patrice Talon
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Le pays de Mathieu Kérékou, le père de la démocratie béninoise, a été le premier pays francophone à organiser la première conférence Nationale souveraine et réussie, celle qui a consacré le multipartisme intégral à l’ancien Dahomey. Il a réussi également la première alternance, mais a failli basculer dans le cercle infernal des pays non démocratiques, n’eut été la vigilance et la promptitude de la CEDEAO. Ce coup de maître de l’organisation sous régionale doit servir d’exemple pour sévir contre tout pays membre qui s’aventurerait à rompre avec la légalité constitutionnelle. Elle a désormais le vent en poupe et ne doit plus s’arrêter en si bon chemin. Les Présidents des 12 Etats membres de l’organisation ont la lourde responsabilité de préserver les précieux acquis engrangés durant les 50 ans de labeur et ils doivent s’employer à léguer une organisation véritablement intégrée aux futures générations. Les 12 chefs d’Etat ne doivent ni tergiverser encore moins se dérober de leurs responsabilités face aux graves manquements aux principes auxquels les Etats membres se ont souverainement souscrit. En sommet ordinaire de chefs d’Etat et de gouvernements hier dimanche à Abuja au Nigéria, sans avoir les conclusions du sommet, tout porte à croire que l’organisation semble pencher vers une résolution militaire de la crise en Guinée Bissau. Selon certaines indiscrétions, les Chefs d’Etats auraient décidé d’imposer la vérité des urnes en investissant Fernando Dias comme Président en Guinée Bissau. Est-ce le début de la fin des coups d’Etat dans l’espace CEDEAO ? La tentative de coup d’Etat déjouée au Benin va-t-elle servir de cas d’école à la CEDEAO pour sévir contre tout pays membre qui contreviendrait à ses principes ?
L’Afrique est le continent le plus riche tant par son sol et son sous-sol que par le dynamisme et la jeunesse de sa population, mais les africains sont les plus misérables au monde. Le continent est perçu par des nombreux observateurs à travers le monde comme étant celui des guerres tribales et communautaires, de conflits ethniques de corruption et de coups d’Etat militaires. Ce tableau sombre dressé par les détracteurs, fait de l’Afrique, la risée du monde et surtout le continent le plus instable. Si l’Afrique blanche, celle du Maghreb, a pu trouver des solutions à l’instabilité politique chronique qui a pignon sur rue ailleurs, d’où son relatif progrès dans beaucoup de domaines, l’Afrique noire, quant à elle, reste à la traîne au point de devenir la risée du monde. Elle est vue par beaucoup d’observateurs comme étant un continent où guerres, coups d’Etat et conflits communautaires se succèdent à un rythme soutenu. Il est de la responsabilité des chefs d’Etat membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, CEDEAO, de mettre un coup d’arrêt à cette chienlit qui annihile tous les efforts de développement dans la sous-région.
Pour rappel, dans les années 2000, les chefs d’Etat de la CEDEAO, avaient pourtant fait de la stabilité de leur zone une priorité, d’où le protocole additionnel pour la démocratie et la bonne gouvernance. Ce protocole adopté en 2000 avait produit des résultats escomptés, car il a permis à la CEDEAO de rétablir l’ordre constitutionnel dans certains pays comme la Sierra Léone, le Libéria, la Gambie avec sa force en attente, avant qu’elle ne vole en éclats. L’organisation sous régionale a perdu son aura, sa prestance et sa crédibilité quand elle a assisté impuissamment aux coups d’Etat, au Mali, au Burkina Faso, en Guinée Conakry, au Niger et en Guinée Bissau. Comme si ces coups d’Etat ne suffisaient pas sur son espace, on a voulu lui donner le coup de massue fatal en perpétrant le sixième coup d’Etat au Bénin ce qui allait sonner le glas de l’organisation. Mesurant les conséquences de l’effondrement du Benin la CEDEAO s’est brutalement réveillée pour dire Alte ça suffit. Elle a stoppé net le fallacieux projet de coup d’Etat dans un pays, le Bénin, considéré comme la vitrine de la démocratie et où l’alternance est sa caractéristique principale.
Est-ce le début de la fin des coups d’Etat dans l’espace CEDEAO ?
Nul ne saurait répondre par l’affirmatif, mais rien qu’à en juger par cette démonstration de force des quatre de ses Etats membres les plus influents, à savoir la Côte d’Ivoire, le Nigéria, le Ghana et la Sierra Leone, ce dernier pays qui assure la présidence tournante, l’on pourra affirmer sans risque de se tromper que le coup d’essai de la CEDEAO au Benin pourrait être le coup de maître. Autrement dit les Chefs d’Etats et de gouvernements de l’organisation sous régionale semblent siffler la fin de la récréation en érigeant une muraille infranchissable contre toutes les tentatives de renversement des institutions démocratiquement élues dans l‘espace CEDEAO. Le réveil bien que tardif a été non seulement salué par tous les démocrates, mais aussi et surtout il a sauvé l’organisation d’un effondrement certain. En effet, le Coup d’Etat, au lieu d’être l’exception était devenu la règle, annihilant ainsi tous les acquis et efforts consentis des années durant pour un espace sous régional beaucoup plus prospère, démocratique et stable. Autant le Benin a servi d’exemple de démocratie, de stabilité politique et d’alternance au pouvoir, autant il sert d’exemple pour un coup d’arrêt de cette aventure sans issue qu’est le coup d’Etat militaire. Ayant désormais le vent en poupe après sa prouesse au Benin, la CEDEAO doit très rapidement activer sa Force en attente pour qu’elle accomplisse ses missions de stabilisation et de maintien de la paix dans la sous-région
La tentative de coup d’Etat déjouée au Benin va-t-elle servir de cas d’école à la CEDEAO pour sévir contre tout pays membre qui contreviendrait à ses principes ?
Les organisations qu’elles soient régionale, continentale ou mondiale qui ont rayonné à travers le monde et qui ont engrangé des résultats probants, sont celles qui se sont dotées d’outils de régulation, d’imposition et surtout des statuts et règlement, imposés à tous les Etats partie. La CEDEAO qui avait amorcé un bon virage avec des réformes, a fini par être submergée par des pratiques peu orthodoxes. Les cinq dernières années ont été très éprouvantes pour la CEDEAO. Elle semble reprendre du poil de la bête en s’assumant pour dire non au coup d’Etat. En effet, c’est tirant les leçons de l’échec de la tentative de coup d’Etat ’et en analysant tous les autres paramètres et pour préserver les précieux acquis tangibles, fruits de plus de 50 ans de labeur acharné que les chefs d’Etat de la CEDEAO ont décidé de siffler la fin de la récréation en s’opposant énergiquement au coup de force que certains hommes en uniforme ont voulu perpétré au Benin . Par leur geste les chefs d’Etats de la CEDEAO ont ainsi sauvé le régime démocratiquement élu du Benin. Le coup d’essai de la CEDEAO a été le véritable coup de maître. Forte de cette victoire, la CEDEAO doit poursuivre sa dynamique en implémentant la même expérience en Guinée Bissau. En sommant les auteurs du coup d’Etat de la Guinée Bissau de quitter le pouvoir afin de permettre au challenger de Sissoco, Fernando Dias d’être investi comme Président de la République démocratiquement élu. Ce ne serait que justice et respect de la volonté du vaillant peuple Bissau Guinéen.
En somme, la CEDEAO joue toute son aura et sa crédibilité dans la désormais controversée affaire de coup d’Etat fomenté par le Président sortant Umaro Sissoco Embalo, qui a voulu faire un autre mandat. Fernando Dias semble être le candidat qui a gagné la Présidentielle ; donc élu par les électeurs Bissau Guinéens.
Youssouf Sissoko
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