Les membres du grin disent ne pas comprendre l’acharnement de l’imam à s’opposer aux autorités de la Transition. Selon eux, cette posture l’aurait progressivement conduit à s’engager aux côtés d’une coalition politique afin de mener un combat ouvertement politique.
Ils affirment avoir appris que l’imam Mahmoud Dicko ferait désormais partie d’une nouvelle coalition politique dénommée Coalition des Forces pour la République (CFR), lancée au début du mois de décembre 2025. Composée principalement d’opposants au pouvoir militaire, cette coalition plaide pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel, à travers une Transition courte, le rétablissement des libertés fondamentales et l’ouverture d’un dialogue national inclusif.
Au sein du grin, certains perçoivent cette démarche comme une forme de revanche. Ils estiment que la vengeance n’apporte jamais de bénéfices durables : si elle peut procurer un soulagement momentané, elle engendre à long terme davantage de souffrances, de divisions et de tensions.
Les membres reconnaissent ne pas connaître l’ensemble des acteurs impliqués ni leurs motivations réelles, mais se disent surpris par l’engagement de l’ancienne autorité morale du M5-RFP, qui avait pourtant joué un rôle déterminant dans l’instauration de la Transition. « Il était autrefois très proche des militaires, écouté et consulté. Nous ignorons les raisons profondes de leur rupture. Si cette adhésion relève d’une logique de vengeance, il doit être conscient que c’est un terrain dangereux : il ne sera plus perçu comme un imam, mais comme un homme politique », confient-ils.
Enfin, ils estiment que l’imam est au-dessus de ce type de lutte, rappelant que les Maliens accordent de moins en moins de crédit aux acteurs politiques. Ils l’invitent à demeurer un artisan de paix, un défenseur de l’amour et de la fraternité, convaincus que son véritable combat doit rester celui de l’unité nationale et non de la conquête du pouvoir.