À l’occasion de la Journée internationale des Droits de l’Homme, l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest – Unité universitaire à Bamako (Ucao-UUBa) a organisé, le jeudi 11 décembre 2025, une journée scientifique consacrée aux innovations du nouveau Code pénal et du Code de procédure pénale du Mali. Universitaires, magistrats, avocats, institutions, étudiants et parents y ont pris part.
Coorganisée avec la Direction nationale des Droits de l’Homme et l’Association Promotion Oumar Bah (1999) de la section Sciences juridiques de l’Ena, la rencontre s’est tenue autour du thème : « Les innovations du Code pénal et du Code de procédure pénale : enjeux pour les Droits de l’Homme ».
Dans son mot d’ouverture, la directrice académique de l’Ucao-UUBa, Sœur Thérèse Samaké, a souligné que le thème invite à explorer « deux instruments juridiques essentiels à la défense de la dignité humaine, à la justice équitable et à la consolidation de l’État de droit ».
Le premier panel, consacré aux Droits de l’Homme et à la lutte contre la corruption, a été marqué par deux communications. Le Directeur national des Droits de l’Homme, Abdoul Karim Diarra, a présenté les instruments nationaux et internationaux de protection des Droits de l’Homme, insistant sur leur importance dans un contexte sécuritaire marqué par des violations récurrentes depuis 2012. Il a appelé à mieux outiller les futurs juristes face à ces enjeux.
Pour sa part, Me Makan Diallo, avocat, a exposé les innovations du nouveau Code pénal en matière de lutte contre la corruption. Adopté le 28 octobre 2024, le texte introduit, selon lui, des avancées notables en distinguant les différentes formes de corruption et en définissant clairement des infractions assimilées telles que la concussion, le népotisme, le favoritisme ou la surfacturation. Il a toutefois plaidé pour un effort accru de sensibilisation des citoyens, au regard du faible niveau de vulgarisation des textes juridiques.
Après un jeu-concours ludique autour des droits humains, un procès fictif a permis au public de mieux comprendre le déroulement d’une audience judiciaire.
L’après-midi a été consacré à un second panel portant sur les infractions basées sur le genre et les innovations du Code de procédure pénale. Mme Fatoumata H. Traoré, directrice du Centre d’études pour l’équité et l’excellence (C2E-Nyataa), a salué l’intégration, pour la première fois, de nombreuses infractions liées au genre dans le nouveau Code pénal, avec des peines pouvant aller jusqu’à 20 ans de prison. Elle a néanmoins regretté l’absence de mesures suffisantes de prévention et de prise en charge des victimes.
Enfin, l’Avocat général près la Cour d’appel de Kayes, M. Siaka Sirima Coulibaly, a présenté les principales innovations du Code de procédure pénale, notamment les réaménagements relatifs à la garde à vue, destinés à renforcer l’efficacité judiciaire.
La journée s’est achevée par une remise de prix aux lauréats des jeux-concours et des mots de clôture de la directrice académique. À travers cette initiative, l’Ucao-UUBa réaffirme son rôle de cadre de formation citoyenne et de réflexion au service du bien commun, conformément à son thème académique annuel : « Savoir et innovation : l’université au service du bien commun ».