La Coalition des Forces pour la République (CFR) a récemment vu le jour avec comme référent moral l’imam Mahmoud Dicko et porte-parole Etienne Fakaba Sissoko.
Dans son communiqué fondateur, la CFR se veut être un mouvement de résistance ‘’républicaine, démocratique et de sauvegarde nationale’’. Elle se fixe comme mission de « rendre possible le retour à l’ordre constitutionnel, protéger les populations, rétablir les libertés, et préparer un dialogue national inclusif avec l’ensemble des acteurs maliens, y compris les groupes armés nationaux, conformément aux conclusions de toutes les Assises et Conférences de paix depuis 2017 ».
Le Front pour la Paix au Mali (communiqué n°025 du 8 décembre 2025) joue à la carte de la prudence. « Par respect pour la clarté du message et la responsabilité historique du moment, nous préférons attendre que l’imam Mahmoud Dicko s’exprime lui-même officiellement sur les objectifs, la vision et les intentions réelles de
cette coalition. Ce n’est qu’après cette prise de parole que le Front pour la Paix prendra une position publique. Notre priorité reste la stabilité, l’unité et la paix au Mali, loin de toute précipitation ou instrumentalisation », écrit sa présidente, Tiguida Diagouraga, l’une des rares voix clamant contre vents et marées que la solution passe par l’implication de l’Imam Dicko.
Pour le chercheur Ali Tounkara, qui s’est exprimé sur la télévision nationale, les acteurs de la CFR souffrent d’un problème de légitimité.
L’universitaire voit plutôt des effets de communication et non un mouvement susceptible d’impacter le quotidien des populations.
Dans une contribution publiée par le quotidien L’Indépendant (N°6350 du lundi 15 décembre 2025), Baïdy Maguiraga estime que la CFR peut constituer un cadre fédérateur, capable de contribuer à la refondation de l’Etat et à l’émer gence d’une gouvernance responsable, transparente et respectueuse de la légalité républicaine.
« La mise en place de la Coalition des Forces pour la République (CFR), avec pour objectif le retour à l’ordre constitutionnel, intervient à un moment crucial de la vie nationale. Elle mérite, à ce titre, une attention particulière », note -t-il.
L’ancien ministre et ancien député Housséini Amion Guindo a publié, le 13 décembre 2025, sur les réseaux sociaux, un message de soutien à la CFR, qui incarne à ses yeux l’espoir d’un Mali réconcilié, réorienté vers la justice, la responsa bilité, le dialogue et la restauration de l’État. Il a salué l’initiative courageuse prise sous l’égide de l’imam Mahmoud Dicko pour rassembler les forces vives de la Nation au sein d’une vaste coalition politique. Mieux, Housseini Amion Guindo apporte son « soutien plein et entier » à cette « démarche patriotique » et appelle « à se joindre à cette coalition ». « Il ne s’agit pas d’un engagement partisan, mais d’un devoir national.
Nous avons l’obligation morale, historique et spirituelle de nous lever pour sauver notre patrie, préserver nos valeurs et bâtir un avenir à la hauteur des sacrifices de nos ancêtres », lance t-il.
Face à la gouvernance instaurée depuis le coup de force militaire du 18 août 2020, la CFR apparaît-elle comme une alternative crédible ?
L’imam Mahmoud Dicko prendra-t-il la parole pour édifier l’opinion ? La CFR serait-elle le pôle de convergence de ceux qui ne sont pas d’accord sur la gestion actuelle des affaires publiques ?