La Biennale artistique et culturelle 2025 s’ouvre ce jeudi à Tombouctou. Dans la cité des 333 saints, l’événement suscite un enthousiasme perceptible au sein de la population. Si certains habitants s’interrogent sur les retombées concrètes de cette manifestation pour la région, d’autres y voient une occasion de renforcer le vivre-ensemble et la cohésion sociale entre les habitants de Tombouctou et les délégations venues des autres régions du pays.
Aménagement du site, dispositifs d’accueil, sécurité et organisation logistique : le stade municipal de Tombouctou, qui accueille la cérémonie d’ouverture, affiche déjà les couleurs de ce grand rendez-vous culturel. La ville est en effervescence, comme en témoigne Alpha Oumar Cissé, habitant de Tombouctou, même s’il reste réservé quant à l’impact réel de l’événement.
« L’engouement est là, mais en réalité, qu’est-ce que la Biennale nous apporte ? On ne voit pas l’impact », s’interroge-t-il.
Un avis que nuance Almoustapha Traoré, un autre habitant de la ville. « Les gens se mobilisent de part et d’autre, depuis l’accueil des différentes délégations jusqu’à leur installation », explique-t-il, avant d’ajouter : « Jusque-là, la ville est en mouvance. Cela se ressent notamment à travers la réhabilitation de certaines infrastructures régionales et les opérations d’assainissement. Tout le monde se donne corps et âme pour que cette édition soit une réussite. »
Cependant, au sein de la société civile, des voix critiques s’élèvent. Sane Chirfi Alpha, membre de la société civile de Tombouctou, dénonce des changements opérés dans l’organisation de cette édition. « C’est une Biennale au rabais. Ce n’est pas ce que nous aurions souhaité. Imaginez une Biennale sans balai à thème, sans chœur. Les délégations nationales, qui étaient habituellement au nombre de 120, ont d’abord été réduites à 80, puis à 50 », regrette-t-il.
À noter que la Biennale artistique et culturelle de Tombouctou se poursuivra jusqu’au 28 décembre 2025.