Pour trouver une solution définitive au problème de la rébellion qui a de tout temps secoué notre pays, les assises nationales sur le nord s’ouvriront demain vendredi au CICB en présence de toutes les composantes sociales du pays. Elles regrouperont les représentants des mouvements armés du nord (MNLA, HCUA), les groupes d’autodéfense (MAA, FPR) et les représentants des anciens groupes armés les MFUA et le MPMGK, ainsi que la communauté internationale et les partenaires techniques et financiers. Ces assises doivent permettre, entre autres, de ressouder le tissu social, refonder l’unité nationale et définir les bases de la refondation d’une nation plurielle réconciliée avec elle-même.
Après son installation le 8 septembre 2013, le gouvernement Oumar Tatam Ly a pris plusieurs mesures visant à restaurer la confiance entre les Maliens, faciliter le dialogue intra-communautaire, nouer le dialogue avec les groupes armés et tous les autres acteurs de la crise du nord. S’y ajoutent la restructuration de la Commission dialogue et réconciliation sur la base de la recherche de la vérité et l’organisation du 21 au 23 octobre des états généraux de la décentralisation.
Pour rappel, lors de l’audience accordée aux groupes armés le 17 septembre, le président de la République a fixé le cadre des futures négociations avec les parties prenantes à la crise en précisant qu’en dehors de l’autonomie et de l’indépendance, tout était négociable dans le cadre d’un Mali uni et pluriel. Et pour mettre un terme aux frustrations exacerbées par les incohérences et insuffisances d’une mauvaise gouvernance, l’Etat entend répondre aux aspirations légitimes de justice, de progrès social et d’épanouissement par la déclinaison d’une politique de réconciliation nationale, l’approfondissement du processus de décentralisation et le lancement du plan de développement accéléré des régions du nord.
Nouveau contrat social
Les assises nationales, qui se dérouleront sur deux jours, s’inscrivent dans la perspective de la refondation d’un nouveau contrat social entre les Maliens. Elles visent à identifier et corriger les défaillances structurelles de notre système politique et institutionnel afin de promouvoir une nouvelle gouvernance démocratique prenant mieux en compte les réalités profondes de la société et l’aspiration fondamentale au changement du peuple. Elles permettront de proposer un nouveau modèle de gouvernance à travers le renforcement des compétences des collectivités décentralisées, responsabiliser les acteurs communautaires sur les questions vitales à travers la préservation de l’environnement et du patrimoine, la lutte contre la criminalité transfrontalière, le terrorisme, les intégrismes religieux, le narcotrafic.
Ces assises permettront aussi de créer les conditions matérielles, psychologiques et sécuritaires pour le retour des déplacés et des réfugiés et valider la feuille de route relative aux négociations en vue d’un accord de paix inclusif et durable.
Mieux vivre ensemble
Au cours des deux jours de travaux, les participants aborderont des thèmes relatifs à la réconciliation nationale, la cohésion sociale et le vivre ensemble, l’approfondissement du processus de décentralisation et le lancement du programme de développement accéléré des régions du nord.
Il y a lieu de préciser que ces travaux se dérouleront en plénière et en commissions dont la commission réconciliation nationale, cohésion sociale et vivre ensemble, la commission gouvernance locale qui discutera des recommandations des états généraux de la décentralisation et la commission développement accéléré des régions du nord.