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Décryptage : Les causes perdues de la gouvernance
Publié le samedi 20 decembre 2025  |  Mali Tribune
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© aBamako.com par Momo
Monument de la Paix (Bamako)
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Décryptage ne s’intéresse pas à la limitation d’entrée sur le territoire américain des ressortissants de sept nouveaux pays africains dont le Mali, mais aux causes perdues de la gouvernance.

Les causes perdues de la gouvernance renvoient aux actions infructueuses des pouvoirs exécutifs. Les causes perdues concernent toutes ces actions que nous soutenons, mais qui n’aboutissent pas. Sans lendemain, elles sont à contre-courant de l’intérêt général. En 2019, sous le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), le dialogue national inclusif (DNI) échoue pour mettre en pratique une de ses recommandations phares : le dialogue entre l’exécutif et Iyad Ag Ghali et Amadou Kouffa.

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Une des erreurs du régime d’IBK est la sous-estimation des difficultés d’application du dialogue avec Ag Ghaly et Kouffa (acteurs majeurs de la crise malienne) en raison de la réticence d’une partie de la communauté internationale. Conséquence : le dialogue entre l’exécutif et Ag Ghaly-Kouffa n’aura pas lieu. Sans frapper d’anathème le régime d’IBK, c’était une cause perdue d’avance. A chaque régime, ses causes perdues, des sortes de mauvais rêves des exécutifs.

Le fossé entre discours et pratique

En 2021, les Assises nationales de la refondation (ANR) ne transforment pas une conclusion majeure, celle de la création d’un Sénat et d’une Cour des Comptes, inscrits dans la constitution de juillet 2023. Cause : le non-retour à la légalité constitutionnelle, censée remettre le pays sur le chemin des scrutins généraux.

Une des erreurs de l’organisation des ANR, c’est de ne pas hiérarchiser les réformes, et de ne pas tenir compte de la pression sécuritaire. Un autre des mauvais rêves de la gouvernance, qui affecte la qualité des liens entre gouvernés et gouvernants. Cela dit, les difficultés d’application d’une partie des recommandations du DNI et des ANR disent quelque chose du fossé entre discours et pratique. C’est regrettable. Les avancées annoncées hier ne se concrétisent pas aujourd’hui.

Les grandes idées viennent sur des pattes de colombe

Nous sommes confrontés aux difficultés d’adaptation des instances exécutives aux attentes d’une société jeune, touchée par le numérique. Une jeunesse qui recherche un nouveau souffle. Lequel souffle passe par notre capacité à sortir de la désignation du coupable idéal, de la dénonciation de la démocratie et du refus de nous remettre en question. Tous des facteurs aveuglent nos choix dans les domaines essentiels : santé, sécurité, éducation, justice, diplomatie.


Faisons un pas de côté pour ne plus nous aveugler par des causes perdues. La leçon du jour, c’est que nous devons agir davantage pour la paix de toutes ces vaillantes populations, déracinées et éreintées, traumatisées et déshumanisées par les années de conflits et les rivalités de pouvoir. Des projets créatifs de développement doivent désormais enchanter le futur des Maliens. Terminons par cette phrase de Camus : « les grandes idées viennent dans le monde sur des pattes de colombe ». Tartufe n’aurait pas dit mieux.



Mohamed Amara

Sociologue
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