Dans le brouhaha actuel autour de la prétendue nécessité pour le Mali de rompre avec le franc CFA, un constat s’impose : nous assistons à une dangereuse confusion entre radicalisme rhétorique et capacité réelle de gouvernance. Sous couvert d’anti-impérialisme, certains discours poussent le pays vers un précipice économique qui pourrait s’avérer aussi catastrophique que l’effondrement sécuritaire actuel.
Le refrain est connu : le Mali ne pourra jamais se développer tant qu’il restera “enchaîné” au franc CFA, cette monnaie “coloniale” qui perpétuerait la domination française. Les banques maliennes, majoritairement contrôlées par des capitaux marocains et français, symboliseraient cette “tutelle” insupportable. La solution? Une monnaie souveraine de l’Alliance des États du Sahel (AES), adossée à l’or et l’uranium, qui libérerait enfin le pays de ses chaînes.
Ce diagnostic est aussi séduisant qu’il est trompeur. Il repose sur une prémisse erronée : que les maux du Mali proviennent essentiellement de contraintes monétaires externes plutôt que de choix politiques internes désastreux.
Regardons les faits. Le problème fondamental du Mali n’est pas l’absence de souveraineté monétaire, mais l’incapacité chronique de l’État à mobiliser ses propres ressources. Avec un taux de pression fiscale oscillant autour de 15% du PIB quand des pays comparables atteignent 20 à 25% l’État malien ne collecte même pas efficacement l’impôt sur son propre territoire. L’administration fiscale est gangrenée par la corruption, l’économie informelle échappe largement au contrôle étatique, et les exemptions accordées aux puissants créent des trous béants dans les recettes.
Comment une monnaie nationale changerait-elle cette défaillance structurelle de gouvernance? Comment imprimer sa propre monnaie permettrait-il soudainement de collecter l’impôt à Kayes, de faire payer leurs taxes aux importateurs véreux, ou de réduire les détournements dans la chaîne de dépenses publiques?
L’idée d’une monnaie “adossée à l’or et l’uranium” révèle une méconnaissance inquiétante des réalités monétaires contemporaines. Aucune devise moderne n’est réellement adossée aux ressources naturelles au sens d’une convertibilité garantie. L’époque de l’étalon-or est révolue depuis un demi-siècle pour de bonnes raisons économiques.
Mais au-delà de cette confusion conceptuelle, il faut poser une question plus terre-à-terre : quel or exactement? Le Mali produit environ 65 à 70 tonnes d’or par an, certes, mais dans quelles conditions et avec quel contrôle étatique effectif?
Les mines du nord sont sous influence djihadiste ou contrôlées par des groupes armés. Celles du sud appartiennent majoritairement à des multinationales qui rapatrient l’essentiel de leurs profits. L’orpaillage artisanal, florissant, échappe largement à tout contrôle fiscal. Une partie significative de la production aurifère malienne est exportée frauduleusement, sans que l’État ne perçoive un centime.
Prétendre “adosser” une monnaie à cet or qu’on ne contrôle même pas relève du wishful thinking. Où est la “souveraineté” dans ce tableau? Comment peut-on garantir la valeur d’une devise avec des ressources qu’on ne maîtrise pas?
Les promoteurs d’une rupture monétaire font étrangement l’impasse sur les expériences concrètes de pays africains ayant maintenu ou créé leur propre monnaie.
Le Ghana conserve le cedi depuis l’indépendance. Résultat? Inflation chronique, dévaluations récurrentes, dette extérieure explosive. En 2022, l’inflation ghanéenne atteignait 54%, obligeant Accra à solliciter un énième plan de sauvetage du FMI. La “souveraineté monétaire” n’a pas empêché le Ghana de devenir l’un des pays les plus endettés d’Afrique.
Le Nigeria, avec le naira, connaît une crise monétaire permanente. Malgré ses immenses ressources pétrolières bien supérieures à celles du Mali le pays n’a jamais réussi à stabiliser sa devise sans intervention extérieure. Marchés parallèles des changes, fuite des capitaux, dévaluations successives : voilà la réalité de la “souveraineté monétaire” nigériane.
L’exemple le plus terrifiant reste le Zimbabwe, où un gouvernement autoritaire s’est octroyé un contrôle total sur la politique monétaire. Résultat : hyperinflation apocalyptique, effondrement économique, retour forcé au dollar américain. Des Zimbabwéens ont vu leurs économies de toute une vie s’évaporer en quelques semaines.
À l’inverse, le Botswana, tout en maintenant sa propre monnaie (le pula), a fondé sa crédibilité sur des institutions solides, une gestion prudente et une discipline budgétaire rigoureuse. Ce n’est pas la monnaie nationale qui a fait le succès botswanais, mais la qualité de la gouvernance.
La Guinée offre peut-être la leçon la plus pertinente pour le Mali. Sortie du franc CFA dès 1960, Conakry a maintenu une monnaie nationale pendant plus de six décennies. Quel bilan? Stagnation économique, dictatures successives, sous-développement persistant. La “souveraineté monétaire” n’a apporté aucun miracle à la Guinée. Le pays reste l’un des plus pauvres de la planète malgré d’immenses ressources minières.
Les chantres de la rupture monétaire dénoncent volontiers la “tutelle” du CFA, mais esquivent soigneusement la véritable dépendance malienne : le pays importe massivement ce qu’il consomme au quotidien.
Carburant : 100% importé. Le blocus imposé par le JNIM depuis septembre 2025 l’illustre tragiquement. Bamako asphyxiée, stations-service à sec, économie paralysée. Cette crise démontre à quel point le Mali dépend de ses approvisionnements extérieurs.
Produits alimentaires : importations massives de riz, huile, lait en poudre, sucre. Le pays qui se vantait autrefois de nourrir ses voisins ne peut plus nourrir sa propre population.
Médicaments : quasi-totalement importés. Les malades maliens dépendent de chaînes d’approvisionnement internationales pour les traitements les plus basiques.
Équipements : de l’informatique au matériel militaire, tout vient de l’extérieur. Même les armes que brandit fièrement l’armée malienne sont achetées (souvent à crédit) à la Russie, la Turquie, la Chine.
Une monnaie malienne se déprécierait inévitablement face aux devises fortes euro, dollar, yuan. Cette dépréciation rendrait toutes ces importations vitales encore plus coûteuses. Le pouvoir d’achat des Maliens s’effondrerait. L’inflation exploserait. Les salaires perdraient leur valeur réelle. Les épargnants verraient leurs économies fondre.
On nous rétorque que cette dévaluation “favoriserait les exportations maliennes”. Mais lesquelles exactement? L’or part déjà à l’international à prix mondial. Le coton souffre de problèmes structurels de compétitivité qui n’ont rien à voir avec le taux de change. Le bétail s’exporte informellement vers les pays voisins. Le Mali n’a pas d’industrie manufacturière capable de profiter d’une monnaie dévaluée pour conquérir des marchés.
Les sanctions imposées par la CEDEAO début 2022 ont justement démontré la vulnérabilité extrême du Mali face à toute rupture de ses liens économiques régionaux. Fermeture des frontières, gel des transactions via la BCEAO, blocage des opérations bancaires : l’économie malienne a failli s’effondrer en quelques semaines.
Les files interminables devant les banques, l’arrêt brutal du commerce transfrontalier, la pénurie de produits essentiels tout cela pour une crise qui n’impliquait même pas une rupture monétaire complète, juste une suspension temporaire.
Or, une sortie unilatérale du franc CFA provoquerait des perturbations autrement plus graves et durables. Fuite massive des capitaux, effondrement du crédit bancaire, rupture des chaînes d’approvisionnement régionales, isolement monétaire total.
Dans le contexte actuel où Bamako est assiégée par le JNIM, où les relations avec tous les voisins sont au plus bas, où les partenaires internationaux traditionnels ont tourné le dos au régime militaire, une rupture monétaire équivaudrait à un suicide économique.
On nous présente la présence de banques marocaines et françaises au Mali comme la preuve d’une “colonisation financière”. Cette lecture est aussi simpliste que trompeuse.
Ces banques opèrent dans un environnement où l’État malien n’a même pas été capable de garantir la sécurité de base. Bank of Africa, Banque Atlantique et consorts maintiennent des agences dans des zones que l’armée malienne ne contrôle plus depuis des années. Elles font tourner un système de paiements et de crédit sans lequel l’économie formelle s’effondrerait.
Leur retrait probable en cas de rupture monétaire chaotique créerait un vide bancaire catastrophique. Le Mali est déjà largement sous-bancarisé, avec moins de 20% de la population ayant accès aux services financiers formels. Que se passerait-il si ce maigre réseau se rétractait encore?
On cite fièrement la BNDA, devenue propriété étatique à 100% après le rachat des parts de l’Agence Française de Développement. Mais cette “success story” mérite examen. La BNDA, malgré sa nationalisation, reste dépendante de financements extérieurs pour ses opérations. Elle ne peut pas créer ex nihilo le capital nécessaire au financement agricole à grande échelle.
L’histoire bancaire africaine regorge d’exemples de banques publiques devenues des gouffres financiers, instrumentalisées pour du clientélisme politique. La Banque Malienne de Crédit et de Dépôts (BMCD) dans les années 1980, la Banque de Développement du Mali (BDM) : toutes ont sombré dans la mauvaise gestion et la corruption avant d’être liquidées ou privatisées.
Qu’est-ce qui garantit que la BNDA sous contrôle du régime militaire actuel échappera à ce destin? La nomination politique des dirigeants, les pressions pour accorder des crédits à des proches du pouvoir, la tentation d’utiliser les ressources de la banque à des fins politiques tous ces risques sont bien réels.
Les règles de la BCEAO sont présentées comme des “chaînes” pesant sur la souveraineté malienne. Mais ces contraintes ont historiquement protégé les pays de l’UEMOA contre les pires dérives monétaires et budgétaires.
L’indépendance de la BCEAO par rapport aux gouvernements nationaux empêche le financement monétaire direct des déficits cette “planche à billets” qui a ruiné tant d’économies africaines. Pensons-nous sincèrement que le régime militaire malien actuel, acculé, isolé, désespéré de financer sa guerre contre les jihadistes, résisterait à la tentation d’imprimer de la monnaie pour payer les salaires des fonctionnaires et acheter des armes?
Le taux de change fixe avec l’euro garantit une certaine stabilité des prix, cruciale pour une économie faible et dépendante des importations. Une monnaie malienne flottante serait à la merci de la moindre crise et le Mali enchaîne les crises depuis une décennie.
Les critères de convergence budgétaire de l’UEMOA, même imparfaitement respectés, maintiennent une pression institutionnelle vers la discipline fiscale. Leur abandon ouvrirait la voie à tous les excès : déficits illimités, accumulation de dettes impayables, dérapages inflationnistes.
Certes, ces règles sont contraignantes. Mais c’est précisément leur vertu. Elles protègent les citoyens ordinaires contre les turpitudes de gouvernements irresponsables tentés de vivre au-dessus de leurs moyens en spoliant les épargnants via l’inflation.
La rhétorique de la “servitude volontaire” et de la “colonisation monétaire” infantilise les Maliens en suggérant que leurs difficultés proviennent essentiellement de complots extérieurs plutôt que de choix politiques internes et d’une gouvernance catastrophique.
Cette lecture victimaire est confortable car elle exonère les élites nationales de leurs responsabilités écrasantes dans le désastre malien. Mais elle est profondément démobilisatrice et contreproductive.
Les problèmes structurels du Mali sont fondamentalement endogènes. La corruption systémique à tous les niveaux de l’État. La faiblesse institutionnelle chronique qui fait que les meilleures lois restent lettre morte. L’instrumentalisation ethnique et régionaliste de la politique qui fracture la nation. Le sous-investissement catastrophique dans l’éducation et la santé. La prédation organisée des ressources par des élites kleptocratiques. L’absence de vision cohérente de développement au-delà des slogans.
Aucune réforme monétaire ne résoudra ces problèmes. Aucune “monnaie Sahel” ne fera soudainement apparaître des fonctionnaires compétents et honnêtes, des enseignants formés et motivés, des juges intègres et indépendants, des entrepreneurs innovants.
La Guinée, encore une fois, offre une leçon salutaire. Soixante-cinq ans de “souveraineté monétaire” n’ont apporté ni développement, ni démocratie, ni dignité. Le problème n’était pas le franc CFA, mais Sékou Touré et ses successeurs.
Derrière les grandes déclarations sur la souveraineté et l’émancipation, il faut se demander qui profiterait concrètement d’une aventure monétaire malienne.
Les détenteurs d’actifs réels or, immobilier, terres verraient leur patrimoine protégé de l’inflation monétaire qui frapperait une nouvelle devise malienne. Les importateurs-exportateurs capables de jongler avec les devises et d’arbitrer entre marché officiel et marché noir s’enrichiraient. Les élites politico-militaires qui contrôleraient l’allocation des devises rares disposeraient d’un nouvel outil de patronage et de corruption. Les spéculateurs profiteraient du chaos monétaire.
Et les perdants? Les salariés du secteur formel verraient leur pouvoir d’achat s’évaporer au rythme de l’inflation. Les épargnants modestes seraient ruinés. Les paysans se retrouveraient confrontés à des intrants agricoles (engrais, semences) hors de prix. Les consommateurs ordinaires ne pourraient plus acheter les biens essentiels importés.
Autrement dit, une rupture monétaire dans les conditions actuelles aggraverait les inégalités, enrichirait les élites déjà nanties, et appauvrirait davantage les classes populaires. C’est cela, la “souveraineté” qu’on nous promet?
Si les dirigeants maliens actuels ont sincèrement à cœur la souveraineté et le bien-être de leur peuple, voici des priorités autrement plus urgentes qu’une aventure monétaire hasardeuse:
Restaurer la sécurité sur l’ensemble du territoire. Sans cela, aucun développement économique n’est possible. Aucune politique monétaire, aussi brillante soit-elle, ne créera de la prospérité dans un pays à moitié contrôlé par des groupes armés.
Réformer l’administration fiscale pour mobiliser davantage de ressources domestiques. Former et motiver les agents du fisc. Informatiser les procédures. Élargir l’assiette fiscale. Lutter contre la fraude et l’évasion. Supprimer les exemptions injustifiées.
Investir massivement dans l’éducation pour former la main-d’œuvre qualifiée dont le pays a désespérément besoin. Construire et équiper des écoles. Former et payer décemment les enseignants. Adapter les curricula aux besoins du marché du travail.
Développer les infrastructures de base routes, électricité, irrigation sans lesquelles la productivité restera au ras des pâquerettes. Ces investissements créent de la croissance durable, pas les gesticulations monétaires.
Lutter réellement contre la corruption pour que les ressources publiques servent l’intérêt général plutôt que l’enrichissement de quelques-uns. Renforcer les organes de contrôle. Poursuivre et sanctionner les corrompus, y compris au sommet de l’État.
Promouvoir la transformation locale des matières premières plutôt que leur exportation brute. Usines de transformation du coton, raffineries d’or, industries agroalimentaires : voilà qui créerait de la valeur ajoutée et des emplois.
Renforcer l’État de droit pour attirer des investissements productifs durables. Sécuriser les droits de propriété. Garantir l’exécution des contrats. Assurer l’indépendance de la justice.
Toutes ces réformes sont parfaitement compatibles avec le maintien du franc CFA. Elles exigent de la volonté politique, de la compétence technique, et de la constance dans l’effort des qualités dont le régime militaire actuel ne fait guère preuve, préférant les proclamations martiales aux réformes de fond.
Le discours actuel sur la nécessité de rompre avec le franc CFA s’inscrit dans une longue tradition de populisme monétaire qui a causé d’immenses souffrances à travers l’Afrique et le monde.
Promettre que l’abandon d’une monnaie “coloniale” résoudra miraculeusement les problèmes de développement est une imposture intellectuelle. C’est offrir aux populations frustrées un bouc émissaire commode le CFA, la France, le Maroc pour éviter de regarder en face les responsabilités internes.
Cette démagogie est dangereuse car elle détourne l’énergie politique des vraies réformes vers des chimères. Plutôt que d’exiger de leurs dirigeants qu’ils combattent la corruption, améliorent l’éducation, ou rétablissent la sécurité, on invite les citoyens à se mobiliser pour une rupture monétaire dont ils seraient les premières victimes.
Le Mali d’aujourd’hui ne remplit aucune des conditions préalables à une sortie réussie du franc CFA : pas de capacité de production diversifiée, pas d’institutions monétaires crédibles et indépendantes, pas de discipline budgétaire, pas de contrôle territorial effectif, pas de réserves de change suffisantes, pas de partenaires économiques solides pour compenser la rupture avec l’UEMOA.
Dans ce contexte, une rupture monétaire unilatérale ne serait pas un acte de courage souverainiste, mais une fuite en avant irresponsable qui aggraverait dramatiquement la souffrance d’un peuple déjà éprouvé par une décennie de crises.
La souveraineté authentique ne consiste pas à claquer des portes pour le plaisir symbolique du geste. Elle ne se mesure pas au nombre de ponts brûlés avec l’extérieur. Elle se construit patiemment par l’édification d’institutions solides, le développement des capacités productives, l’élévation du niveau d’éducation, le renforcement de la cohésion nationale.
Un pays véritablement souverain est un pays qui contrôle effectivement son territoire, mobilise ses ressources, éduque sa jeunesse, soigne sa population, fait respecter ses lois, protège ses citoyens. Le Mali actuel ne coche aucune de ces cases.
Tant que l’État malien sera incapable de percevoir l’impôt dans ses propres régions, de protéger ses citoyens contre les jihadistes, de garantir l’électricité à sa capitale, de payer ses fonctionnaires régulièrement, de juger équitablement les justiciables, les incantations sur la “monnaie Sahel” resteront ce qu’elles sont : une diversion destinée à détourner l’attention des échecs catastrophiques du régime.
La souveraineté monétaire viendra naturellement le jour où le Mali aura construit les fondations économiques et institutionnelles qui la rendent possible et bénéfique. En attendant, les proclamations tonitruantes sur l’urgence de rompre avec le CFA ressemblent davantage à du théâtre politique destiné à masquer l’impuissance qu’à un projet économique sérieux et réfléchi.
Le peuple malien mérite mieux que des slogans. Il mérite des dirigeants qui ont le courage de nommer les vrais problèmes et l’honnêteté de reconnaître qu’il n’existe pas de solutions miracles. Le développement est un marathon, pas un sprint. Il exige des efforts soutenus sur des décennies, pas des ruptures spectaculaires dont on récoltera les fruits amers dès demain.
La question n’est donc pas de savoir si le Mali doit un jour avoir sa propre monnaie. La question est de savoir si, dans la situation catastrophique actuelle, une rupture monétaire précipitée servirait l’intérêt du peuple malien ou seulement l’ego de dirigeants en quête de légitimité.
La réponse devrait être évidente pour quiconque privilégie la lucidité au dogme.
Sambou Sissoko