Les poursuites judiciaires engagées contre Biton M. Coulibaly et Moulaye Keïta, tous deux membres du Conseil national de transition (CNT) ne bénéficiant d’aucune immunité parlementaire, ont connu un nouveau rebondissement judiciaire. La procédure, initiée à la suite d’injures et de menaces publiques diffusées par voie électronique, a été annulée par le tribunal compétent, suscitant l’indignation du pool d’avocats des plaignants.
Selon les avocats, la plainte initiale avait été déposée dans les formes légales, mais son traitement aurait été bloqué sans justification formelle de la part des autorités judiciaires. Face à cette situation, la défense a choisi la voie de la citation directe afin de permettre l’examen du dossier devant le tribunal.
L’affaire a ainsi été enrôlée à l’audience du 2 octobre 2025. À cette occasion, le tribunal a ordonné le versement d’une consignation d’un montant de 5.500.000 FCFA, somme qui a été régulièrement acquittée par les plaignants. La juridiction avait ensuite décidé d’un renvoi de l’affaire au 27 novembre 2025, une décision formellement consignée dans le plumitif d’audience.
Cependant, à la surprise générale, le tribunal a rendu, le 29 décembre 2025, une décision annulant purement et simplement la procédure. La juridiction a estimé que la date de renvoi qu’elle avait elle-même fixée était excessivement éloignée et ne permettait pas la poursuite régulière de l’action judiciaire. Une motivation que les avocats jugent incohérente et juridiquement contestable.
Dans une réaction ferme, le pool d’avocats a dénoncé ce qu’il considère comme une contradiction manifeste de la part du tribunal et une atteinte aux principes fondamentaux de la justice. Ils annoncent avoir décidé d’interjeter appel sans délai afin d’obtenir l’annulation de cette décision et la reprise normale de la procédure.
« L’État de droit ne se négocie pas, il s’impose », ont-ils déclaré, réaffirmant leur détermination à poursuivre l’action judiciaire jusqu’à ce que les responsabilités soient établies. Cette affaire, suivie de près par les observateurs, relance le débat sur l’égalité de tous les citoyens devant la justice et le fonctionnement des institutions judiciaires en période de transition.