La médiation dans le processus électoral est un concept nouveau dans notre pays. Il a été initié par l’Institut électoral pour une démocratie durable en Afrique (EISA). La nouvelle stratégie pour une élection sans heurt a été expérimentée au Mali pour la première fois lors des deux tours de la toute dernière élection présidentielle. Le programme est financé par le Projet d’appui au processus électoral au Mali (PAPEM).
Ce programme s’inscrit dans la dynamique générale de contribution à une élection apaisée par la formation d’un pool de médiateurs capables de prévenir ou gérer les conflits électoraux. C’est ainsi que des médiateurs ont été déployés dans toutes les communes de Bamako, à Koutiala ainsi qu’à Ségou après avoir été formés au B. A. BA du concept.
Il ressort du rapport intérimaire, présenté ce mercredi, par EISA qu’en plus de l’assistance directe aux électeurs dans la recherche de leurs bureaux de vote et de leurs noms sur les listes électorales, les médiateurs ont résolu plusieurs types d’incidents et incompréhensions. Il s’agit entre autres de malentendus, et surtout de retards.
Ainsi, au cours de cette Journée d’évaluation, les participants ont suivi une présentation de la médiation pendant l’élection présidentielle de 2013 et les perspectives pour les législatives. Des thème comme « Les mécanismes traditionnels de prévention et de gestion des conflits : Le modèle RECOTRADE » ; « Le rôle des femmes dans la prévention et la gestion des conflits » et « Prévention et gestion des conflits électoraux : Rôle et responsabilités des parties prenantes » sont développés.
Pour le représentant pays d’EISA, Justin Doua Gore, les acquis de la première phase soumis à évaluation sont énormes. Plusieurs défis restent cependant à relever dans le cadre des prochaines élections législatives. EISA va donc s’atteler à renforcer les capacités des médiateurs en mettant l’accent sur les leçons de l’élection présidentielle ainsi que les aspects de la loi électorale portant sur les élections législatives.
Pour élargir la couverture du territoire national, de nouveaux médiateurs seront sélectionnés et formés, a annoncé le patron d’EISA-Mali qui ajoute que les activités de formation initiale et de recyclage seront sanctionnées par un certificat.
Par ailleurs, EISA va continuer à contribuer au processus politique en cours. Ainsi, en plus du projet sur la « médiation dans le processus électoral au Mali », la structure va poursuivre son projet sur « le renforcement du cadre existant de concertation entre les partis politiques et les organes de gestion des élections ».
Dans ce dessein, outre l’appui aux séances du cadre de concertation, EISA s’impliquera résolument dans la diffusion et la promotion du code de conduite des partis politiques et candidats et dans la formation des délégués des partis politiques et candidats dans les bureaux de vote.
Pour la coordinatrice de la CAFO, Mme Traoré Oumou Touré, la nouvelle pratique qu’EISA a développée ressemble à nos pratiques traditionnelles qui ont toujours privilégié la médiation. Les femmes, a-t-elle souligné, se sentent visées par la démarche en ce sens qu’elles n’accepteront jamais qu’éclate un conflit.
La coordinatrice de la CAFO a souhaité que cette nouvelle stratégie qu’est la médiation électorale soit désormais incluse dans la pratique démocratique et citoyenne de notre pays.