Je suis heureux d’avoir à mes côtés M. Jim Yong Kim, Président du Groupe de la Banque mondiale.
Cette année, M. Kim et moi-même nous sommes rendus dans la région des Grands Lacs d’Afrique pour manifester notre appui à un nouvel accord-cadre pour la paix visant à régler les problèmes sous-jacents responsables de conflits interminables et de retards de développement.
C’était la première fois que le Secrétaire général de l’ONU et le Président de la Banque mondiale voyageaient ensemble.
Aujourd’hui, nous sommes ici pour annoncer que nous allons à nouveau faire équipe et que nous nous rendrons ensemble au Sahel la semaine prochaine.
Nous aurons l’honneur d’être accompagnés de Mme [Nkosazana] Dlamini-Zuma, Présidente de la Commission de l’Union africaine.
Nous sommes également heureux d’annoncer que M. Donald Kaberuka, Président de la Banque africaine de développement, et M. Andris Piebalgs, Commissaire au développement de l’Union européenne, seront du voyage, de même que mon Envoyé spécial [pour le Sahel], M.
Romano Prodi.
Nous nous rendrons tout d’abord au Mali et, de là, au Niger, au Burkina Faso et au Tchad.
Le Sahel est une des régions les plus pauvres et les plus fragiles de la planète.
L’an dernier à cette époque, le Mali était en crise. Depuis, grâce à nos efforts collectifs, non seulement la situation politique et les conditions de sécurité se sont améliorées dans ce pays, mais des progrès ont été accomplis par rapport à certains des problèmes plus généraux du Sahel.
Nous devons saisir l’occasion et faire fond sur ces progrès.
Trois raisons en particulier font que cette visite est importante.
Premièrement, la crise malienne a montré que nous ne pouvons pas nous contenter d’éteindre les foyers d’incendie qui se déclarent dans la région; nous devons régler les problèmes qui risquent de déclencher des déflagrations et d’être cause d’instabilité.
Deuxièmement, nous devons aborder les problèmes à l’échelle régionale. Ces problèmes ne s’arrêtent pas aux frontières; les solutions que nous y apportons ne doivent donc pas s’y arrêter non plus.
Plus de 11 millions de personnes sont touchées par l’insécurité alimentaire. Cinq millions d’enfants de moins de 5 ans sont guettés par la malnutrition aigüe.
La région regorge d’armes, et est très vulnérable face aux réseaux terroristes et criminels.
Le Sahel a connu trois périodes de sécheresse grave en moins de 10 ans, et se ressent plus que jamais des effets du réchauffement planétaire.
Aucun gouvernement et aucune organisation ne peut surmonter seul ces défis.
Puisque les problèmes sont liés entre eux, nos efforts doivent l’être aussi.
C’est précisément l’objet de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel, qui a été approuvée par le Conseil de sécurité. Cette stratégie place au premier plan la bonne gouvernance, la sécurité et la résilience. Elle englobe les droits de l’homme et porte aussi sur les possibilités qui s’offrent aux femmes et aux jeunes.
Et surtout, elle repose sur le respect des priorités des gouvernements et des peuples de la région.
C’est là mon troisième point. Les dirigeants des pays du Sahel s’unissent pour régler leurs problèmes de façon concertée.
Ils ont besoin de notre appui.
Ensemble, nous allons les écouter, puis agir.
Nous sommes convaincus que la succession des crises peut être interrompue. La région peut surmonter la précarité et s’engager sur la voie d’un avenir mieux assuré.
M. Kim et moi-même savons d’expérience que la paix ne dure pas sans le développement, et que le développement ne dure pas sans la paix. Le message que nous voulons faire entendre à la région, à l’occasion de cette visite déterminante, ainsi qu’au reste du monde, est que la paix et le développement doivent aller de pair.