En Afrique francophone quand un militaire parvint à perpétrer un coup d’Etat et s’autoproclame président de la République sans le quitus de la France et de ses sponsors (la communauté internationale, CEDEAO), il est vite chassé du pouvoir. Le capitaine Amadou Haya Sanogo aura appris la leçon en cédant le pouvoir aux civils.
Malgré les injonctions de la France à travers ses sponsors, le capitaine Sanogo n’a pas échappé à leurs affres. Il continue d’être la cible à abattre à tout prix par cette même communauté internationale. Leur dernière illustration en date est la présence à Bamako de Mme le procureur de la Cour pénale internationale (CPI). Lorsque la communauté internationale veut «charger» un président, elle évoque des questions de droits de l’Homme.
Pour des questions de droits de l’Homme, Moussa Dadis Camara a été évincé du pouvoir en Guinée. Pour des questions de droits de l’Homme, le régime du FPI de Laurent Gbagbo signait son déclin. Pour des questions de droits de l’Homme, la Fondation France Liberté de Mme Danielle Mitterrand mit fin au régime du général Moussa Traoré.
Pour des questions de droits de l’Homme, cette fois-ci au Mali, c’est le régime IBK qui serait visé. Car, le candidat des tisserands n’est ni celui de la France, ni de la communauté internationale. IBK est le candidat élu par le peuple malien qui aspire au changement à travers le slogan : «Le Mali d’abord». Une poursuite judiciaire contre le général Amadou Haya Sanogo est une sanction contre le régime IBK par la communauté internationale qui voit d’un mauvais œil son élection à la magistrature suprême.
Il revient au président Ibrahim Boubacar Keïta de rattacher le ministère de la Défense et des Anciens combattants à la présidence de la République afin de veiller scrupuleusement sur les avancements en grade des bidasses. Je crois que le président Keïta n’est pas suffisamment informé sur notre armée c’est pourquoi il dit : «J’ai mis fin aux agissements de Kati. Kati ne fera plus peur à Koulouba et à Bamako».
Lorsque la CPI incrimine un pays pour des questions de droits de l’Homme, c’est le président démocratiquement élu qui est visé. Cette auguste Cour à la requête du général Sanogo est une aventure montée de toutes pièces par certains candidats malheureux à l’élection présidentielle de juillet 2013, mécontents du putsch du 22 mars 2012. C’est une justice partisane.
Les putschistes Bissau-guinéens ne sont jamais inquiétés. Quand il s’agit du Tchad, on ne parlera pas de droits de l’Homme.
Le 4 février 2008 au Tchad, après deux jours de combats sanglants entre rebelles et l’armée tchadienne faisant plus de 800 victimes dont de nombreux civils, la garde présidentielle de Deby en profite pour enlever les principales figures de l’opposition politique tchadienne. La suite est connue. Le génocide rwandais a fait plus de huit millions de morts. Qui en parle ? L’impunité et la légitimité de Kagamé passent aussi par le trucage des chiffres de victimes.
Au Togo, Faure Eyadema a installé un Etat policier. En Gambie, pays d’origine de Mme Fatou Ben Souda, procureur de la CPI, le président Yahiya Jamey foule au pied les questions des droits humains. Dans un tel contexte que faut-il faire ?
Aujourd’hui, il y a lieu de débattre sur : pour ou contre l’existence de la Cour pénale internationale (CPI).