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Nord du Mali : L’intervention des forces armées de la CEDEAO est une assurance pour la récupération des régions du nord
Publié le jeudi 5 juillet 2012   |  L'Indépendant


Sortie
© aBamako.com par as
Sortie de la 14e promotion du cours supérieur de la gendarmerie et de la 24 e promotion des élèves gendarmes
Jeudi 5 juillet 2012. Bamako. Ecole nationale de gendarmerie.


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Les ressortissants des régions septentrionales du Mali sont sortis massivement hier sous la pluie pour crier leur ras-le-bol face à la situation. Dans une déclaration qu’ils viennent de publier, ils dénoncent l’indifférence du Gouvernement face à ce qui se passe et demandent des armes pour récupérer les régions occupées par des bandits armés et autres jihadistes

Dans une déclaration rendue publique hier, mercredi 4 juillet 2012, les responsables du Collectif des ressortissants du Nord(COREN) rappelent que les différentes résolutions prises pour le règlement des précédentes crises dans le septentrion du pays ont fait l’objet de plusieurs accords. Les plus essentiels restent le pacte national signé le 12 avril 1992 par le Mali et les MFUA et l’accord d’Alger conclu entre le gouvernement du Mali et le Mouvement de l’Alliance du 23 Mai le 6 juillet 2006.

« Nonobstant ces accords, consentis sans concertation préalable des autres communautés majoritaires au nord, le MNLA et ses alliés islamistes d’Ançardine, du MUJAO et d’AQMI n’ont pas hésité à reprendre les armes contre le Mali le 17 Janvier 2012 « , constate le COREN. Ainsi, les régions du nord sont, l’une après l’autre, prises sans résistance aucune. L’armée, les autorités administratives et politiques désertent ces localités abandonnant les populations à la merci des terroristes.

Et depuis, c’est le silence, les nouvelles autorités en place depuis près de trois mois, ne semblent guère préoccupées par ce drame qui sévit au nord. Face à cette situation, les ressortissants du Nord considèrent que chaque heure qui passe est un moment de souffrance et d’angoisse de plus pour les populations des villes occupées.

Le silence et l’immobilisme du gouvernement face à cette situation sont alors incompréhensibles. Alors que des efforts sont entrepris par la société civile, la classe politique et la communauté internationale notamment la CEDEAO, l’Union Africaine et l’ONU. Les populations du nord assistent impuissantes aux tueries, aux diverses violations des droits de l’homme, au minage de leur terroir et à la destruction de structures socioéconomiques ainsi que des biens culturels et religieux. Elles ne croient pas moins en l’unité nationale visiblement en péril. Ces populations, sans assistance, éprouvant d’énormes difficultés pour approvisionner les villes occupées en denrées alimentaires, intrants agricoles, médicaments et autres produits de première nécessité, terrorisées par le danger de mort quotidien qui pèse sur elles et le désastre humanitaire qu’elles vivent, crient leur détresse.

Ainsi, les ressortissants du Nord réaffirment leur attachement à la forme républicaine et laïque du Mali, dénoncent l’insouciance et l’indifférence du Gouvernement sur ce qui se passe au nord. Ils demandent » d’actionner immédiatement le levier militaire pour la récupération des régions occupées; tout en exigeant l’implication de la communauté internationale pour l’arrêt immédiat des exactions sur les civils et leurs biens ».

Les ressortissants du nord condamnent avec la dernière énergie le minage du territoire, la profanation des tombes et la destruction des mausolées ; demandent l’institution d’un cadre de négociation entre l’Etat et les mouvements armés avec l’implication des autres communautés du nord ; exigent la mise en place d’un système d’assistance aux populations dans les villes occupées. Ils préconisent l’instauration d’un espace de large concertation et de dialogue intercommunautaire entre toutes les parties prenantes sur la question du Nord.

Ils invitent la communauté internationale, notamment la CEDEAO, l’UA, les Nations Unies, l’Union Européenne, les Etats-Unis d’Amérique et l’Algérie à intervenir sans délai pour mettre fin au chaos et au génocide naissant.

Le président d’honneur du COREN, l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga et ses collaborateurs enjoignent au gouvernement de faire parvenir sa lettre de requête à la CEDEAO sans délai pour venir en aide aux populations meurtries du nord-malien. Ils exigent du gouvernement la saisine de la Cour pénale internationale (CPI). Les responsables du COREN demandent enfin au gouvernement de décréter sans délai un deuil national à la mémoire de toutes les victimes civiles et militaires. «Après le repli stratégique de notre armée, à quand le retour tactique sur le terrain ? Nous souhaitons que ce soit demain», concluent les leaders du COREN.

Bruno Djito SEGBEDJI

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