Deux morts, deux blessés dont le secrétaire général de l’AEEM Hammadoun Traoré. Voilà le bilan de l’assaut mené, d’après les responsables syndical de l’AEEM, par des éléments du GMS lundi dernier au Campus de l’Université de Bamako lors de l’interpellation du premier responsable de l’association estudiantine.
« Trop, c’est trop il faut que le gouvernement prenne ses responsabilités pour que la lumière soit faite sur ces crimes. A cet effet, les sanctions doivent tomber impérativement et sans tarder « . C’est par ces propos que le Secrétaire général adjoint de l’AEEM Modibo Diakité a accueilli le ministre de l’Education de l’Alphabétisation et des langues nationales qui s’est rendu aux urgences de Gabriel Touré aux environs de 17 heures où avaient été admis d’urgence les blessés pour des soins intensifs.
Le secrétaire général adjoint de l’AEEM n’a pas manqué de dénoncer au ministre de l’Education l’acharnement dont est l’objet le secrétaire général Hammadoun Traoré ces derniers temps.
» C’est la troisième fois en moins d’un mois qu’Hammadoun échappe à des tentatives d’assassinat. Le dimanche 29 avril aux environs de 21 heures, il a échappé in extremis à ses assaillants qui ont criblé sa voiture de balles avant de prendre la fuite. Aujourd’hui (NDLR lundi 30 avril) nous avons marché pacifiquement pour dénoncer cet acharnement contre notre secrétaire général. Mais voilà qu’aux environs de 16 heures un pick-up rempli de policiers issus du GMS est parti jusque dans la chambre de Hammadoun pour l’obliger à le suivre, il a refusé d’obtempérer. Les policiers se sont mis à tirer à bout portant. C’est ainsi qu’on a pu dénombrer un mort sur place à savoir une étudiante de la FLASH du nom de Abibata Danioko et 3 blessés » a expliqué M. Diakité au ministre. Celui-ci, a regretté les incidents.
« Rassurez-vous, le gouvernement va mener des enquêtes pour situer les parts de responsabilités. Dans un Etat de droit et démocratique, on ne doit pas tirer sur des gens à balles réelles » a souligné le ministre de l’Education de l’Alphabétisation et des langues nationales qui, avant de prendre congé des étudiants à régler les frais des premières ordonnances. Une heure plus tard, son homologue de l’enseignement supérieur s’est aussi rendu aux urgences Gabriel Touré pour s’enquérir de l’Etat de santé des blessés.
Selon une source médicale, la vie des trois blessés n’est pas en danger. Hammadoun, à en croire un témoin oculaire de l’incident a été passé à tabac par les policiers avant de recevoir un tir au niveau de son genou. Le second blessé, était le secrétaire administratif du bureau de coordination du nom de Seydou Samaké dit Major, étudiant en 3ème année droit. Il a reçu une balle au niveau de son avant-bras. Cependant aux dernières nouvelles, il a succombé suite à ses blessures dans la nuit du mardi. Ce qui porte à deux le nombre de mort. Un responsable religieux membre d’une association islamique de la place a aussi reçu une balle perdue au niveau de sa cuisse au cours de cette fusillade dans l’enceinte du campus. » Il était même à jeûn au moment ou il a été admis aux urgences » a souligné un étudiant. Quant à la défunte Abibata Danioko, elle était étudiante en licence »sciences de l’éducation » à la faculté des sciences humaines et conservatoire des arts Balla Fassékéet est originaire de Koutiala. Elle a été atteinte au thorax par une balle.
Des biens appartenant à Oumar Mariko saccagés
Il faut souligner que dans la journée du lundi 30 avril, des étudiants en colère ont tenté en vain de saccager les locaux de la radio Kayira à Djélibougou. Cependant, à Koutiala ils ont pu incendier la station de Oumar Mariko qui se trouve dans la capitale de l’or blanc. Selon des sources concordantes, le directeur de cette station a été blessé à la suite de cette attaque.
Des engins se trouvant dans l’enceinte de ladite radio ont été incendiés. A Mopti, le siège du parti SADI est parti en fumée. Un leader de l’AEEM accuse Oumar Mariko, premier secrétaire général de l’AEEM, d’attiser la haine en milieu scolaire. « Il a voulu nous instrumentaliser pour ses fins politiques, nous avons refusé » a souligné ce leader syndical. Un haut responsable de la police, nous a informé hier mardi qu’il n’est pas au courant de cette interpellation des élèves et étudiants au campus. « Je vais m’informer davantage sinon j’apprends cette nouvelle avec vous » a déclaré l’Officier de police.
D’autre part, les différents responsables de la radio Kayira et du parti Sadi que nous avons contacté dans la soirée d’hier n’ont pas voulu faire de commentaire sur les accusations des étudiants et la casse du local de la radio Kayira à Koutiala et du siège du parti à Mopti.