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Le Républicain N° 4730 du 4/11/2013

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Marche funèbre de compassion et de solidarité / Témoignages des marcheurs
Publié le mardi 5 novembre 2013  |  Le Républicain


© aBamako.com par S.A
Mali: La Marche Funèbre de Compassion et de solidarité envers Ghislaine Dupont et Claude
Lundi 04 novembre 2013. Bamako. Les journalistes maliens ont organisés cet après midi une marche funèbre et de solidarité envers ses confrères qui ont été lâchement abattus à Kidal le samedi dernier, par un groupe armé non identifié pour l’instant. La marche a débuté à la maison de la presse et a pris fin à l’ambassade de France.


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* Tiébilé Dramé, président du Parena, ancien ministre
Je pense que des manifestations de ce genre doivent continuer au Mali, dans la sous région et sur le plan international pour que Kidal revienne au Mali. Je constate tout simplement qu’on s’en prend de manière odieuse et crapuleuse à des journalistes. Au menu, de surcroit, à une femme. Toute la culture de ce pays est contre ces pratiques barbares et lâches de s’en prendre à une femme, d’exécuter une femme aux mains nues, qui était venue par amitié pour notre pays, à la bonne amitié pour le Mali connue et reconnue. C’est tout simplement inadmissible. Je suis là en tant que démocrate malien, et ami de Ghislaine Dupont qui est choqué par ce qui s’est passé, pour soutenir l’initiative de la presse malienne. Je pense que c’est une excellente initiative, juste, elle doit être soutenue. Au delà des journalistes, il s’agit de démontrer que l’opinion publique malienne est choquée, révolté par ce qui s’est passé à Kidal il y a 48 heures. Dire notre solidarité avec ceux qui, à travers le continent, ont accouru au secours de notre pays quand nous en avons besoin. Ces journalistes étaient venus faire leur travail, ils sont tombés par des hommes qui dans les pratiques, n’ont rien à avoir avec les pratiques de chez nous, marquées de respect, de tolérance pour le genre humain, pour la vie humaine.
* Sébastian correspondant vidéo de l’AFP au Mali
Nous on est vraiment sous le choc ici. Nous avons rencontré Ghislaine et Claude lorsqu’ils étaient venus à Kidal pour couvrir l’élection présidentielle. Nous avons fait connaissance la-bas et ça nous fait chaud au cœur de les perdre de la sorte. Maintenant on est sous le choc on à pas d’explication pour le moment. C’est tellement inattendu, s’en prendre à des gens qui sont désarmés et qui sont entrain de faire leur métier qui est d’informer, je n’ai pas d’explication moi.
* Ali Nouhoun Diallo, membre de l’Alliance pour la Démocratie au Mali, ancien président de l’Assemblée nationale
Je suis là, c’est vraiment pour marquer mon indignation, ma révolte et dire que nos amis de la France doivent cesser d’opérer une distinction entre le MNLA d’une part, AQMI, MUJAO, Ançar Eddine d’autres part. Tant qu’ils ne cesseront d’opérer une telle distinction, c’est évident que des actions de ce genre sont possibles. Il faut responsabiliser le gouvernement malien, les forces armées et de sécurité du Mali. Et réellement cessé de cantonner celles-ci et de laisser libre les groupes armés rebelles, les narcotrafiquants qui veulent coute que coute obtenir la partition du pays.
Vous le savez très bien que le redéploiement n’a pas été effectif, vous le savez très bien que le gouverneur du Mali et ses préfets sont entrain de squatter à la mairie alors que le MNLA est dans les locaux du gouvernorat, ça s’est connu de tout le monde. Mais l’aspect le plus important qui m’a fait marcher, c’est pour venir affirmer que le premier suspect, c’est Amberi Ag Rhissa, qui est l’un des leaders du MNLA et à qui les journalistes ont rendu visite. Je ne peux pas comprendre que les dirigeants du MNLA reçoivent des hôtes et qu’ils ne les sécurisent pas, qu’ils n’appellent pas les forces armées rebelles de l’Adrar des Iforas pour leurs demander de sécuriser les journalistes et dire que tout ce qui arrive à ceux-ci, le MNLA est responsable et qu lui aussi, il est responsable.
* Mme Sy Kadiatou Sow, membre de l’Alliance pour la Démocratie au Mali, ancienne ministre
J’ai des sentiments de colère, d’indignation. Je suis là en tant que démocrate au nom de mon association Alliance pour la Démocratie au Mali, pour exprimer toute notre solidarité envers les journalistes, en particuliers ceux d’RFI, tués à Kidal. Nous associons tous les crimes antérieurs à celui là. Ce qui s’est passé, ça peut arriver à tout moment et partout, c’est une situation qui est intolérable, c’est l’arbitraire, c’est le règne de l’arbitraire. Il est temps que nos pays, que la communauté internationale, prennent des mesures qu’il faut pour y remédier.
Mon sentiment personnel est que ceux qui ont fait ont choisi de le faire à Kidal pour marquer un coup, ils n’auraient pas pu peut-être le faire si facilement à Gao ou à Tombouctou. Tout le monde reconnait maintenant que la souveraineté de notre état n’est pas totale à Kidal, même tout le monde n’ose pas le dire. Je ne l’apprends à personne, aujourd’hui le MNLA dit que c’est son fief, qui gère quoi ? Apparemment personne ne gère, donc on ne peut pas continuer dans cette situation, parce que là, ça veut dire que c’est de fait le MNLA qui continue d’exercer une forme d’autonomie qui ne dit pas son nom. C’est une situation effectivement qui est intolérable pour les Maliens. Je pense que tous ceux qui dénoncent doivent agir y compris les citoyens maliens que nous sommes parce que l’Etat malien, c’est nous aussi. Il ne suffit pas que les Maliens restent assis, ils ont voté, ils ont élu un président de la République, c’est très facile de dire « bon le président n’a qu’à gérer, le président va gérer ». Non, le président n’a pas une baguette magique et il faut que les Maliens se disent qu’en tant que citoyens maliens, ils doivent aussi s’engager pour aider à mettre en œuvre les engagements qui ont été pris et si les choses se passent bien qu’ils approuvent, qu’ils soutiennent. Dans le cas contraire, qu’ils fassent preuve de leur droit de dire « nous ne sommes pas d’accord avec tel ou tel point. Et nous voulons que les choses changent ».

Réalisé par Hadama B. Fofana, Khadidiatou Sanogo,
Moussa S. Diallo, Ousmane B Dramé et Boukary Daou

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