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Mali: approvisionnement en eau perturbé dans le Nord, menace de pénurie
Publié le jeudi 5 juillet 2012   |  AFP




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BAMAKO - Des villes du nord du Mali dont Gao, sous contrôle d`islamistes armés, sont menacées d`une coupure totale d`eau potable, dont l`approvisionnement était déjà perturbé par le manque de carburant et de produits utilisés pour la traiter, a appris l`AFP jeudi de sources concordantes.

Dans la ville de Gao (nord-est), où le choléra s`est déclaré lundi et a déjà fait deux morts, selon des organisations humanitaires, la Société malienne de gestion de l`eau potable (Somagep) pourrait être à court de produits nécessaires pour filtrer l`eau d`ici à une semaine, d`après un de ses responsables sur place, Saliou Dicko.

Si cela arrivait, "il n`y aura plus d`eau potable. Nous avons informé les
autorités à Bamako, nous attendons des réponses. Il y a vraiment danger", a
ajouté M. Dicko, selon lequel Gao compte 5.000 abonnés et environ 20.000
bénéficiaires des services d`accès à l`eau potable.

Dans les régions de Kidal (extrême nord-est), Tombouctou (nord-ouest) et Gao, des zones en majorité arides tombées aux mains de groupes armés entre fin mars et début avril, l`approvisionnement en eau potable a connu ces trois derniers mois des perturbations. Principale raison: manque de carburant pour alimenter les générateurs qui font fonctionner les pompes des forages et les stations de traitement, d`après des témoins.

A Gao, "nous avons l`eau de château (arrivant au robinet, NDLR) un jour sur deux ou un jour sur trois" et "tout le monde essaie de faire des réserves quand l`eau revient", pas toujours avec succès, a expliqué Ibrahima Maïga, un responsable sanitaire de la ville. Selon lui, beaucoup d`habitants sont contraints d`utiliser l`eau des puits.

A Tombouctou, qui a connu de fortes perturbations dans la fourniture d`eau et d`électricité, les islamistes maîtres de la ville, ainsi que des organisations humanitaires ont offert ces derniers jours un important stock de carburant pour faire face aux coupures de courant, selon des responsables d`Energie du Mali (EDM) et des témoins.

D`après Lamine Bocar d`EDM, ce stock composé de plusieurs milliers de litres, dont environ 39.000 litres donnés par les islamistes d`Ansar Dine (Défenseur de l`islam), "peut permettre à la ville d`être approvisionnée correctement en eau pendant quelques jours".

"Mais ce dont nous avons le plus besoin, c`est la réparation des trois groupes électrogènes (sur les quatre que compte Tombouctou) qui sont à l`arrêt" depuis le 20 juin, "le seul qui fonctionne aujourd`hui ne peut produire de l`électricité que pour 500 à 600 foyers en plus de l`eau que nous desservons à la ville", a expliqué M. Bocar.

D`après des habitants, un chef d`Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi),
Abdelhamid Abou Zeïd, s`était rendu fin juin à Tombouctou où il a donné de
l`argent pour l`achat de carburant afin de fournir de l`eau.

Pour Almahdi Cissé, président de l`ONG humanitaire malienne "Cri de coeur" qui intervient sur le terrain, les difficultés d`alimentation en eau potable dans le nord du pays augmentent le risque d`une sévère épidémie de choléra dans la région.

"Depuis trois mois, nous avons toujours dit aux autorités (maliennes) qu`il y a des risques d`épidémie de maladies liées à l`eau. Mais jusqu`à présent rien n`a été fait. Et voilà la conséquence" avec l`apparition du choléra, a déploré M. Cissé.

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