BAMAKO - Au moins 35 personnes ont été arrêtées ces dernières 48 heures au cours de l’enquête sur l’assassinat de deux
journalistes français dans le nord du Mali, a appris mardi l’AFP de sources sécuritaire et administrative maliennes.
"Au moins 35 personnes ont au total été arrêtées depuis (le début des) investigations, nous mettons tout en oeuvre pour faire avancer les enquêtes", a affirmé une source sécuritaire malienne.
L’information a été confirmée par une source administrative de Kidal, la ville où ont été assassinés les journalistes le 2 novembre, qui a parlé de "quelques dizaines de personnes interpellées sur le territoire malien au cours des dernières 48 heures".
"C’est encourageant", a ajouté cette source à Kidal en précisant que "dans la voiture abandonnée non loin du lieu du crime, de précieux numéros de téléphone ont été trouvés, ce qui est un détail important".
La source sécuritaire malienne a pour sa part affirmé que "les preuves s’accumulent". "Nous avons plus que des indices, des sous-traitants (ceux qui enlèvent des otages pour le compte d’un groupe armé, NDLR) actuellement en prison pour une affaire d’enlèvement d’otages français en 2011, ont également permis de prendre de bonnes pistes dans l’enquête", a-t-elle ajouté.
En novembre 2011, deux Français, Philippe Verdon, exécuté depuis, et Serge Lazarevic, toujours retenu, avaient été enlevés à Hombori (nord) par des sous-traitants d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dont certains ont été arrêtés à Gao, la grande ville du nord du Mali, et transférés à Bamako.
Le Mali et la France ont promis que tout serait fait pour retrouver les auteurs de l’assassinant de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, journalistes à Radio France Internationale (RFI) tués peu après avoir été enlevés à Kidal par un petit groupe d’hommes armés.
Des policiers français sont arrivés lundi à Bamako pour participer à l’enquête sur ces assassinats.
Selon le quotidien français Le Monde qui cite mardi des sources malienne et française, "trois des quatre personnes ayant participé à la prise d’otage (des deux journalistes) ont été identifiées".
"Elles ne figurent pas parmi celles arrêtées depuis dimanche. Selon une source locale à Kidal, confirmée par une source gouvernementale française, la mise au jour des profils de ces trois membres du groupe de preneurs d’otage a notamment été rendue possible grâce à un document découvert dans le véhicule trouvé à proximité des cadavres des deux journalistes", ajoute Le Monde.
Le journal précise que "cette pièce a permis d’identifier un premier individu déjà fiché, en 2010, comme un membre d’Aqmi, et de remonter sur deux autres membres du commando. Il est vite apparu que ces trois personnes étaient connues des services de renseignement français en opération au nord du Mali".