Bamako (Mali) - L’expert indépendant commis par les Nations Unies pour enquêter sur la situation des droits de l’homme au Mali, Suliman Baldo, a lancé mardi à Bamako un appel pour un appui international aux efforts que mène la justice malienne en matière de lutte contre l’impunité.
Il faut ‘'renforcer les capacités du système judiciaire malien, en lui fournissant notamment un appui substantiel d'ordre financier, logistique et sécuritaire'', a estimé l'expert au terme d'une visite qu'il a effectuée du 21 octobre au 3 novembre au Mali.
M. Baldo a aussi réclamé des ‘'mesures urgentes'' devant permettre de fournir une protection aux témoins, victimes et acteurs de la chaîne pénale impliqués dans l'instruction d'un certain nombre de ‘'dossiers sensibles''.
Au nombre de ces ‘'dossiers'', l'expert a parlé des cas d'exécutions sommaires, de disparitions forcées, de mauvais traitements et de tortures constatés à la suite de la mutinerie du 30 septembre 2013 au camp de Kati, alors contrôlé par l'ex junte militaire à l'origine de la chute du régime de Amadou Toumani Touré.
Selon M. Baldo, ‘'il faut soutenir la dynamique positive née du cas de cette mutinerie'', car elle est ‘'particulièrement favorable à l'accélération des enquêtes''.
‘'Le cas emblématique du camp Kati peut contribuer, de manière significative, à restaurer l'autorité de l'Etat et à renforcer l'état de droit ainsi que la crédibilité de la justice malienne'', a notamment expliqué l'Expert indépendant dans son pré-rapport dont APA a obtenu copie.
D'après M. Baldo, le soutien international est également nécessaire en vue du rassemblement des éléments de preuve relatifs aux crimes commis dans le nord du Mali par les groupes armés et les forces armées maliennes depuis le début de la crise malienne, en janvier 2012.
L'expert a enfin salué les efforts visant à redynamiser la Commission Dialogue et Réconciliation. Mais il a toutefois invité les autorités maliennes à adopter une approche participative qui mettrait les victimes au centre du processus.
Suliman Baldo doit présenter son rapport au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies en mars 2014.