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Au Mali, Ban Ki-moon assure le Sahel de la solidarité internationale
Publié le mercredi 6 novembre 2013  |  AFP


© aBamako.com par A S
1ère réunion ministérielle sur la stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel
Bamako, le 5 novembre 2013 au CICB. Le chef de l’Etat malien, Ibrahim Boubacar Keïta, a présidé, mardi à Bamako, en présence du secrétaire général des Nations Unies et de la présidente de l’Union africaine (UA), l’ouverture de la première réunion ministérielle sur la « stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel ».


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BAMAKO, La communauté internationale restera "aux côtés des peuples du Mali et du Sahel", a assuré mardi à Bamako le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, appelant à des actions urgentes et concertées pour cette région d’Afrique face à des défis sécuritaires et humanitaires.

Le Mali est le première étape d’une tournée au Sahel qu’effectue M. Ban avec plusieurs chefs d’institutions africaines et internationales, dont l’Union africaine (UA), l’Union européenne (UE), la Banque mondiale (BM) et la Banque africaine de développement (BAD). Tous se rendront ensuite au Niger, au Burkina Faso et au Tchad.

"Ensemble, nous le disons haut et fort: nous resterons aux côtés des peuples du Mali et du Sahel", a déclaré le patron de l’ONU lors d’une conférence de presse mardi soir.

Les problèmes du Sahel "ont des racines profondes. Mais il y a beaucoup de choses sur lesquelles nous pouvons faire front. (...) L’expérience nous a appris que la paix ne peut venir qu’avec le développement, et que le développement ne peut venir qu’avec la paix", a-t-il dit.

Il s’exprimait à son retour d’une brève visite dans la ville historique de Tombouctou (nord-ouest), où il a rendu hommage aux populations ayant "beaucoup souffert pendant la période de l’occupation" du Nord malien par les jihadistes qui ont commencé à être chassés à partir de janvier 2013 par une opération militaire franco-africaine, toujours en cours.

Auparavant, Ban Ki-moon avait participé mardi matin à Bamako à une réunion avec sa délégation et les autorités maliennes.

Il avait alors appelé à renforcer la coopération pour le Sahel, au lendemain de promesses de milliards d’euros en faveur de cette vaste région dont la population globale est estimée à environ 80 millions d’habitants.

Lundi, la Banque mondiale a annoncé qu’elle consacrera 1,5 milliard de dollars (plus de 1,1 milliard d’euros) à de nouveaux investissements régionaux au cours des deux prochaines années, en plus de contribuer à d’importants programmes nationaux. L’UE a de son côté promis de fournir 5 milliards d’euros à six pays de la région au cours des sept prochaines années.

D’après un récent document de la Banque mondiale, "en 2012, environ 17 millions de personnes dans le Sahel ont été confrontées à l’insécurité alimentaire due à une combinaison de la sécheresse, l’accessibilité limitée aux denrées alimentaires, les prix élevés des céréales, la dégradation de l’environnement, les déplacements et les conflits".

"C’est maintenant qu’il faut agir"

"Nous savons que le Sahel a besoin d’efforts sortant de l’ordinaire. Nous devons dépasser les frontières institutionnelles et trouver le moyen d’intégrer à l’échelle de la région les initiatives portant sur la situation politique, la sécurité, le développement et l’aide humanitaire. C’est maintenant qu’il faut agir", avait déclaré M. Ban mardi matin à Bamako.

"Nous pouvons vous aider à progresser plus vite, à mettre fin à la succession des crises et à avancer vers la paix, la sécurité et le développement. Le Sahel peut avancer et il avancera mais seulement s’il est uni", avait-il ajouté.

Un des pays les plus récemment affectés dans la région est le Mali, qui a connu 18 mois de crise politico-militaire entre 2012 et 2013, marquée notamment par une rébellion touareg, un coup d’Etat militaire (en mars 2012), l’occupation de ses régions du Nord par des groupes armés jihadistes liés à Al-Qaïda.

Les jihadistes ont été chassés des grandes villes par l’opération militaire franco-africaine mais plusieurs zones du Nord malien demeurent dangereuses et ont enregistré ces dernières semaines des tirs d’obus et attentats kamikazes notamment en octobre contre un contingent tchadien de l’ONU à Tessalit (extrême nord-est). Et le 2 novembre, deux journalistes français en reportage à Kidal (nord-est), fief de rebelles touareg, ont été enlevés et exécutés peu
après.

Lors de la réunion mardi matin, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a une nouvelle fois déploré la situation à Kidal qui échappe à l’autorité de Bamako mais aussi au contrôle de rebelles touareg, de militaires français et de l’ONU déployés dans le Nord.

"Le Mali ne peut pas tolérer que Kidal soit la bourse régionale du crime organisé", a déclaré M. Keïta.

Il a aussi souligné la nécessité d’actions concertées car, a-t-il dit, seul, "aucun Etat de la région ne peut faire face à la crise du Sahel. (...) Toutes les Nations doivent converger vers la matérialisation du triptyque: sécurité, développement et paix, car il n’y a pas de développement sans sécurité".

Lors de la conférence de presse, Ban Ki-moon a déploré les récents "incidents tragiques" dans le nord du Mali, estimant qu’ils rappelaient la nécessité d’être "mieux préparés". Il a souhaité que le Mali puisse renforcer les capacités de ses forces armées, et a promis de discuter de la question avec des partenaires clés.

str-cs/ob

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