* Futur cantonnement du Mnla à Ménaka
* Assises sur le nord
* Insécurité dans la localité
Sous la houlette de la coordination de la jeunesse de Ménaka, une marche a mobilisé plusieurs centaines de personnes, de la place de l’Indépendance à la préfecture. C’est à la fois pour protester contre le choix de Ménaka comme lieu de cantonnement du MNLA, pour contester la désignation des participants aux assises nationales sur le nord, et surtout s’élever contre l’insécurité dans le cercle, que les manifestants ont battu le pavé pour donner un message au préfet et au maire de la cité. Les marcheurs ont brandi des banderoles et pancartes hostiles aux forces Serval et au Mnla. Ils rejettent le cantonnement du Mnla à Menaka pour cause. Selon un habitant, le cantonnement doit précéder le désarmement puis la réinsertion socioprofessionnelle. Or la ville de Ménaka regorge de jeunes dont plusieurs diplômés. Ils veulent une implication de la jeunesse locale dans la gestion des questions de la localité et surtout la résolution de leurs problèmes d’emploi. Et disent non, à une exploitation de leur problème sécuritaire au profit d’enfants rebelles du Mnla.
« Nous avons marché pour dire non au cantonnement du Mnla à Ménaka, et dénoncer le comportement de Serval dans notre localité, qui joue à un parti-pris pour le Mnla, ainsi que leur traitement de la question sécuritaire », a déclaré au Républicain, un habitant de Ménaka joint au téléphone. Notre interlocuteur a indiqué que ces trois points étaient ceux évoqués dans le message dont copie a été remise aux autorités politiques et administratives de Ménaka. Selon lui, le choix des participants aux assises du nord a été fait par-dessus la tête de la jeunesse qui n’a pas été consultée. Pour lui, c’est plutôt la tendance rebelle qui a été représentée aux assises du nord à Bamako.
Lundi dernier, des forains se rendant au marché ont été victimes d’explosion de mine sur laquelle a sauté leur véhicule, tuant quatre personnes et blessant 11 personnes dont sept graves. Un des blessés n’a pas survecu. Ce ne serait pas un cas isolé, et trois autres mines auraient été découvertes sur le même trajet Ménaka Ansongo, selon un cadre de la mairie.
La question sécuritaire est une grande préoccupation des populations du cercle de Ménaka. Du fait de l’insécurité, plusieurs communes sont sans sous-préfet et sans la présence de l’armée malienne, les populations sont abandonnées à elles-mêmes. Seule la ville de Ménaka peut se targuer d’avoir la présence de la Minusma, de l’armée malienne et de la Force Serval. Les autres communes comme Anderaboucane, Inecare, Alata et Tiderme sont sans sous-préfet, tous ayant trouvé refuge à Ménaka.
Toutes les doléances de la jeunesse sont consignées dans une déclaration qui a été remise à l’adjoint au préfet. En recevant les marcheurs, il leur a promis de rendre compte à qui de droit.