Le réseau a fait part d’une série de proposition en faveur d’un bon déroulement des législatives
Après une observation réussie de l’élection présidentielle (premier et second tour), le réseau ONG d’appui au processus électoral (réseau APEM) se prépare à une observation des élections législatives dont le premier tour aura lieu le 24 novembre prochain. Rappelons que le programme « Appui au processus démocratique par l’observation citoyenne de la présidentielle et des élections législatives de 2013, (premier et second tours) » est une initiative du réseau APEM qui se donne pour mission essentielle d’améliorer le cadre d’organisation et de mise en œuvre du processus électoral, la formation de la société civile malienne pour l’ancrage de la démocratie et la promotion d’élections libres, transparentes et crédibles.
Pour faire présenter par le président du réseau, Ibrahima Sangho le rapport final de l’observation de la présidentielle et mettre en perspective l’observation des législatives, le réseau a animé une conférence de presse à son siège samedi dernier. Dans ses conclusions, le document relève que l’observation s’est déroulée en temps réel, que les journalistes ont joué un rôle important et que le téléphone portable a été d’une grande utilité. Le réseau APEM salue la mise en œuvre de la plateforme www.malivote.com et l’opérationnalisation du pôle d’observation citoyenne électoral (POCE) ainsi que l’accompagnement des experts et personnes ressources, notamment des Sénégalais supportés par OSIWA.
Le réseau a fait plusieurs recommandations aux différents acteurs du processus électoral. Ainsi, à l’Etat il demande de renforcer la sécurité des électeurs en général et dans les régions du Nord en particulier. Il appelle à un renforcement de la sécurité des opérations de vote, à une amélioration de la communication autour des étapes du processus électoral, à communiquer dans les langues nationales, à veiller à un traitement judicieux des transferts effectués lors des révisions exceptionnelles, à continuer la distribution des cartes NINA, surtout aux déplacés et aux réfugiés, à d’améliorer les niveaux et aptitudes des agents électoraux pour une meilleure organisation et un encadrement des bureaux de vote.
LA BONNE PAROLE ET LA TOLÉRANCE. Le réseau APEM demande aux organes de gestion des élections de faire preuve d’une plus grande neutralité, de veiller à empêcher toute tentative et cas de fraude, d’assurer la gestion transparente des cartes NINA non personnalisées et non retirées. A la DGE, il est demandé de rééditer le système d’identification des bureaux de vote et de renforcer les équipes d’identification des bureaux de vote. Le réseau invite notamment la CENI à veiller à la présence effective de ses délégués dans tous les bureaux de vote, à renforcer la collaboration avec les missions d’observation nationale et autres ainsi que les organes de gestion des élections.
Quant aux paris politiques, le réseau souhaite les voir procéder à une plus grande sensibilisation des électeurs pour que ceux-ci adoptent des comportements citoyens conformes à l’Etat de droit. Les partis doivent œuvrer pour des élections démocratiques, crédibles, pacifiques et apaisées, inscrire toute contestation dans le cadre légal, respecter le code de bonne conduite, éviter toute déclaration prématurée quant à leur victoire avant la proclamation officielle des résultats.
Par ailleurs les leaders d’opinion doivent sensibiliser davantage pour une plus grande participation, de prêcher la bonne parole et la tolérance et de s’impliquer un peu plus dans le processus électoral. Les forces de sécurité doivent éviter toute immixtion sur la scène politique et observer le devoir de réserve du militaire, conformément aux principes d’une Armée républicaine.
Le réseau invite le Comité national de l’égal accès aux médias d’état à assurer un meilleur encadrement des réseaux sociaux et des radios de proximité. Les médias dans leur ensemble doivent veiller au respect de la loi, de l’éthique et de la déontologie.
Enfin le réseau APEM en appelle au sens de responsabilité de tous pour que les prochaines élections se déroulent dans les meilleures conditions possibles de transparence, de crédibilité et de paix.
Après les 2100 observateurs de la présidentielle, le réseau entend déployer 3000 observateurs pour ces législatives. Des observateurs qui, a assuré Ibrahima Sangho, vont s’intéresser à toutes les phases du scrutin.