Double assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon : -7 policiers français sont arrivés hier à Bamako – La piste des rebelles touareg privilégiée en plus de la filière jihadiste
Publié le mercredi 6 novembre 2013 | L’Indépendant
Dans le cadre de l’enquête ouverte par le parquet de Paris pour enlèvement, séquestration et meurtre en lien avec une entreprise terroriste, sept policiers français ont débarqué hier à l’aéroport de Bamako Senou. Il s’agit des policiers de la direction du renseignement, des hommes de la sous direction anti-terroriste et des éléments de l’identité judiciaire et de la police scientifique.
Ghislaine Dupont et Claude Verlon, envoyés spéciaux de RFI au Mali, ont été enlevés et assassinés à Kidal, ce samedi 2 novembre 2013. RFI
Ghislaine Dupont et Claude Verlon, envoyés spéciaux de RFI au Mali, ont été enlevés et assassinés à Kidal, ce samedi 2 novembre 2013.
RFI
Signalons que des magistrats français sont aussi arrivés au Mali. Ces experts vont travailler avec les enquêteurs maliens pour traquer les auteurs de l’assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon.
L’enquête progresse assez rapidement avec l’arrestation d’une dizaine de suspects. Des papiers, semble-t-il, retrouvés dans le véhicule abandonné par les ravisseurs ont permis aux militaires maliens et français de remonter la piste des personnes arrêtées. D’autres suspects ont été arrêtés après que leurs écoutes téléphoniques eurent été tracées. Aux dernières nouvelles, les suspects ont été transférés à Gao. D’autres suspects pourraient les rejoindre dans les jours à venir. Car certains ont semble -t-il commencé à parler. Et les opérations pour identifier un certain nombre de personnes dans les campements lancées depuis dimanche sont toujours en cours. Des militaires maliens et français ratissent les alentours de la ville en vue de mettre la main sur d’éventuels suspects.
Outre la piste jihadiste, les enquêteurs vont aussi largement exploiter la piste des rebelles touaregs et cela pour diverses raisons.
Le responsable touareg Ambéry Ag Rhissa est le dernier à avoir vu les deux journalistes français en vie. Il a pu dévisager leurs ravisseurs et a même entendu ce qu’ils se sont dit. Il a déclaré dans la presse que les preneurs d’otages parlaient le tamasheq, la langue touareg. Kidal est une petite ville où tout le monde se connait. Lui tout comme les combattants du MNLA présents dans le quartier doivent pouvoir dire aux enquêteurs qui sont les ravisseurs et d’où sont-ils venus.
Décidément, de deux choses l’une. Sans avoirpris part directement aurapt puis à l’exécution des deux français, ils ont tout de même laissé leurs ravisseurs agir en toute liberté.
ABDOULAYE DIARRA