L’occupation des régions du nord de notre pays par des groupes armés a perturbé la vie économique de ces zones en ralentissant les principales activités et en précipitant le départ de toutes les ONG et l’Etat. Face à cette situation, le comité international de la croix rouge (CICR), seule organisation habilitée à intervenir dans les zones en conflit, est resté dans la zone en apportant une aide à la population.
Cette aide a permis à de nombreux ménages affectés par la crise de renouer avec une vie normale. C’est le cas des populations de Ber, Hariboro et Kabara où le CICR est intervenu en construisant le CSCOM et en aménageant des périmètres maraichers.
omme la plupart des régions du nord de notre pays, la ville de Ber située à 60 km de Tombouctou retrouve la normalité en enregistrant le retour des réfugiés et déplacés. Au moment de la crise, cette ville a vu la plupart de ses habitants fuir pour échapper aux exactions des groupes armés.
Ceux qui sont restés sur place, étaient laissés pour compte. C’est ainsi, que fidèle à sa tradition, le CICR a décidé de venir en aide à la population restée sur place en y apportant son soutien aux agents de santé restés sur place. Ce soutien, selon Boukadary Doumbia a commencé depuis 2011 par la construction du CSCOM de Ber qui était en ruine pour un coût global de près de 70 millions de F CFA. Face à la crise de 2012, plusieurs agents étaient contraints de quitter les lieux. » Cette situation a amené le CICR a intervenir en prenant en charge les agents restés sur place et en rendant gratuits les médicaments à la population qui n’a aucun revenu « , a déclaré le responsable eau et assainissement du CICR de Tombouctou. La reconstruction du centre, son équipement, la motivation du personnel et la gratuité des médicaments ont été très importants pour une aire de santé de plus de dix mille habitants.
Selon Atoutal Ag Intangadaye, chef du centre de santé de Ber, l’existence du centre dépend du CICR qui continue à assister une population victime de la crise. » Maintenant, c’est le château d’eau du centre qui alimente la ville en eau potable « , a ajouté le chef du centre. Leyla Zeinab Mint Mohamed, une refugiée de retour d’Alger, a accepté de se prêter à nos questions. Cette dame qui souffre d’une hémorragie a affirmé qu’elle a été consulté de moyennant 150 F CFA seulement et a bénéficié des soins et des médicaments gratuits.
A 15 km de Ber, le CSCOM de Téhéredjé a aussi bénéficié du soutien du CICR. Ce CSCOM délocalisé à 2 km dans le village de Djendjinakoira à cause du conflit est très fréquenté avec en moyenne une quarantaine de consultations par jour » Nous ne pourrons jamais remercier le CICR. C’est le seul partenaire qu’on a depuis 2002. Le CICR a beaucoup fait pour nous depuis le début de la crise« , a souligné Aguissa Maiga, le président du CSCOM de la commune. Ici, malgré les efforts du CICR, le CSCOM est confronté à des problèmes. » Nous n’avons pas de chambre froide pour stocker nos médicaments. Nous souhaitons l’appui du CICR pour reconstruire le CSCOM « , a ajouté Aguissa Maiga.
Dans le cercle de Tombouctou, le CICR ne s’occupe pas seulement de la santé. L’organisation humanitaire appuie les ménages par l’aménagement des périmètres maraichers. Pour l’année 2013, ce sont les périmètres de Karaba( 4ha) et Hariboro(9 ha) qui ont été réhabilités par le CICR. La réhabilitation, selon Ibrahim Koné, responsable communication du CICR, a été effectuée par les bénéficiaires qui ont également bénéficié des motivations de la part du CICR, soit au total près de 8 millions de nos francs. Ce qui a été apprécié par la présidente des femmes du premier maraicher, Fadimata Alkalifa Kabara.
« Nous sommes au nombre de 30 femmes qui ont bénéficié de ce soutien du CICR. On avait carrément abandonné le site à cause du manque d’eau. Mais le CICR nous a aidés et on est revenu s’occuper de notre maraicher « , souligne-t-elle. A Hariboro, ce sont 18 bassins d’eau qui ont été réalisés par le CICR. Ce qui a permis à 150 familles d’exploiter le jardin. D’où la satisfaction des bénéficiaires. « L’accompagnement et le soutien du CICR nous ont été vraiment bénéfiques. Il a réhabilité nos bassins et nous a permis d’exploiter notre périmètre. Cela a eu un incident positif sur nos revenus « , a expliqué, Moulou Ag Moha, un des exploitants du maraicher. Sur place, tous les intervenants ont salué l’accompagnement du CICR au moment où l’Etat et plusieurs ONG étaient absents.