Des indiscrétions croient savoir que l’ex-chef de la junte, le général Amadou Haya Sanogo, qui a renversé le président Amadou toumani Touré le 22 mars 2012, sera auditionné dans les 24 heures. Les sources divergent quant à la date exacte, certaines affirment que ladite audition devait se faire hier, alors que d’autres indiquent que ce serait aujourd’hui jeudi 07 novembre 2013.
Le lieu où cette audition se fera semble lui aussi faire l’objet de confidentialité. Alors que c’est les locaux du tribunal de la Commune III qui paraît être logique, le juge en charge du dossier, Yaya Karembé, étant affecté auprès de cette commune, certaines informations indiquent que c’est dans les locaux du Pôle économique que le général Amadou Haya Sanogo sera auditionné.
Depuis déjà une semaine, la justice malienne, sur la demande du juge Yaya Karembé près le Tribunal de première instance de la Commune III, a délivré des mandats d’amener contre le général Amadou Haya Sanogo et 17 autres militaires dans l’affaire d’assassinants et de disparitions forcées de plusieurs soldats à Kati.
La promotion au grade de général quatre étoiles accordée à l’ex-chef putschiste Amadou Haya Sanogo a soulevé de fortes contestations dans les rangs des hommes politiques, de la société civile et aussi au sein de l’armée. Estimant que Amadou Haya Sanogo les a trahis en raflant tous les avantages à son seul compte, ses camarades putschistes du 22 mars 2012 ont mené une mutinerie dans le camp de Kati le 30 septembre 2013, pour exiger des promotions aux grades supérieures.
Plusieurs soldats ont été séquestrés, torturés et mis à mort au des heures qui ont suivi la mutinerie. D’autres sont portés disparus. Des témoignages relatifs aux soldats mutins torturés et tués sont nombreux.
A la suite de cette mutinerie qui a exposé notre pays à une nouvelle crise, des voix se sont levées au Mali comme à l’étranger pour réclamer que la lumière soit faite sur ce que les Maliens qualifient de honte nationale.
En fait, des soldats proches du Général Amadou Haya Sanogo sont suspectés d’avoir commis des actes de violences contres les mutins du 30 septembre dernier dans le camp de Kati.
C’est donc tout logiquement que le Général Amadou Haya Sanogo, de qui les soldats qui lui sont proches tiennent leurs ordres, est interpellé par la justice.
Outre la justice malienne, les organisations internationales de défense des droits de l’homme comme la Cpi, Human Right Watch et Amnesty international sont elles aussi trousses du général Amadou Haya Sanogo.
Ces organisations tiennent le Général Sanogo comme également reponsable des disparitions forcées, des tortures, des séquestrations et la mort de plusieurs soldats suite au contre-coup d’État du 30 avril 2012, au cours duquel les militaires aux bérets verts et les commandos parachutistes aux bérets rouges se sont affrontés.
L’on se rappelle que Human Right a publié un document sur la disparition de 21 soldats bérets rouges à Kati et des cas d’exécutions sommaires. Ledit rapport fait également cas des passages à tabac, des coups de pieds et strangulation, des brûlures avec des cigarettes, des briquets, des injections ou ingestions forcées, des simulacres de noyade et, dans quelques cas, des probables chocs électriques.
De nombreux avis croient savoir que le Général Amadou Haya sera inculpé à l’issue de l’auditon d’aujourd’hui. Nous y reviendrons.
Modibo KONÉ
