Sur les 3,3 milliards d’euros de promesses d’engagements, près de 699 millions Euros ont été été mobilisés dont près de 200 milliards de Fcfa dans l’appui budgétaire
La communauté des bailleurs est plus que jamais engagée à aider notre pays dans ses efforts pour assurer la relance dans les domaines économique, social et de la sécurité. En témoigne éloquemment la qualité de ses représentants aux travaux de la première réunion du Groupe de suivi de la Conférence de Bruxelles qui s’est achevé le jeudi de la semaine dernière. Six mois après la Conférence des amis du Mali dans la capitale belge, notre pays et ses partenaires ont évalué la situation globale des promesses d’aide de près 3,3 milliards d’euros faites par 56 bailleurs bilatéraux et multilatéraux.
L’événement a enregistré la participation de la société civile malienne par le biais de certains organisations, notamment le Conseil national de la société civile du Mali (CNSC), le Forum des Ongs internationales du Mali (FONGIM) et le Forum des organisations de la société civile du Mali (FOSC. La société civile malienne a lancé un appel pressant à la communauté des bailleurs pour un accroissement des financements afin de répondre aux besoins immédiats des populations en mettant l’accent sur les secteurs sociaux de base sur toute l’étendue du territoire et sur les besoins immédiats des populations affectées par le conflit et l’insécurité alimentaire. Elle a également invité les partenaires à soutenir la réforme de la gouvernance engagée par notre pays ainsi que le renforcement de la participation de la société civile dans les grandes décisions de la nation.
« La crise a révélé de nombreuses insuffisances dans la gouvernance au Mali. A ce niveau, nous souhaitons l’accompagnement pour une meilleure gouvernance, une transparence accrue et une lutte plus efficace contre la corruption. Pour cela, il est important d’accompagner l’Etat dans l’organisation et la tenue d’élections transparentes et inclusives, de veiller au retour volontaire des déplacés et des refugiés au Nord, de soutenir le dialogue social et la réconciliation inter et intracommunautaire, d’appuyer l’approfondissement du processus de décentralisation et le développement de la citoyenneté responsable ainsi que le renforcement de la justice et de l’équité », a énuméré le président du Conseil national de la société civile, Boureima Allaye Touré.
Ce dernier invitera les bailleurs à poursuivre les grands projets structurants ainsi que l’appui au développement des filières agricoles et artisanales, mais aussi la promotion de l’emploi et la formation professionnelle. Il faut, a indiqué l’orateur « assurer une complémentarité entre les activités d’urgence et de développement en adoptant des outils de financement flexibles. « La société civile s’engage à mettre en place un dispositif citoyen de suivi et d’évaluation des engagements pris, de promouvoir la consolidation de la paix et la cohésion sociale pour une sortie durable de la crise ainsi que la mobilisation des acteurs locaux et communautaires dans la planification et la mise en œuvre des activités », a-t-il assuré.
DES PROCÉDURES ACCÉLÉRÉES. Il faut dire que cet appel de la société civile en faveur d’un accroissement des financements pour répondre aux besoins immédiats des populations résonne fort à propos vu le niveau de décaissement des engagements de Bruxelles. En effet, sur les 3,3 milliards d’euros de promesses d’aide formulées il y a six mois, 699 millions d’euros ont été mobilisés en faveur des projets et programmes, des aides humanitaires et du fonctionnement de la Minusma et de la Misma. Cependant, seulement 200 milliards de Fcfa ont été mobilisés pour l’aide budgétaire dont 95 milliards de Fcfa déjà décaissés et 104 milliards Fcfa en cours de décaissement. D’où cet appel du gouvernement malien pour une intensification des décaissements qui permettraient la mise en œuvre rapide du Plan de relance durable.
A l’issue d’une journée de concertation, les partenaires bilatéraux et multilatéraux ainsi que les organisations internationales et régionales se sont accordés sur la nécessité d’intensifier la concrétisation des engagements. Dans leurs recommandations, le Directeur adjoint de la Coopération et du développement de l’Union européenne, Marcus Cornaro et l’ambassadeur chargé des Questions économiques, de reconstruction et de développement de la France, Pierre Duquesne, ont au nom de la communauté des bailleurs réaffirmé leur disponibilité à mettre en place tant que de besoin des procédures accélérées pour une mobilisation rapide des financements dont l’annonce avait été faite à Bruxelles. Ils ont félicité le gouvernement malien des efforts consentis dans le respect de ses engagements prises à Bruxelles notamment par la bonne organisation de l’élection présidentielle, la tenue des Etats généraux de la décentralisation et des Assises nationales sur le nord, le début du retour de l’administration, des réfugiés et des personnes déplacés.
Le gouvernement à travers le ministre de l’Economie et des finances, Mme Bouaré Fily Sissoko, s’est félicité de la tenue de cette réunion qui a permis aux partenaires d’apprécier l’évolution positive de la situation d’ensemble du pays depuis la conférence de Bruxelles. Le gouvernement, indiquera le ministre, souhaite voir le maximum de partenaires s’engager dans l’appui budgétaire pour l’exécution des projets tant existants que nouveaux, ainsi qu’un assouplissement des procédures des PTF pour faciliter l’accroissement de la capacité d’absorption du pays. « Les partenaires ont convenu d’échanger avec le gouvernement pour améliorer la coordination, le suivi et la transparence de l’aide. Ils ont fortement apprécié d’une part, le portage politique du Plan pour la relance durable (PRED), d’autre part la prise en compte des priorités du PRED dans le plan d’action du gouvernement sur la période 2013-2018. Ils ont aussi encouragé le Gouvernement à renforcer son leadership dans la mise en œuvre des politiques de développement. Tout ceci constitue un motif d’espoir pour notre pays engagé sur divers chantiers de son développement », a indiqué le ministre en donnant rendez-vous à la communauté des bailleurs dans trois mois à Bruxelles pour une nouvelle évaluation.