DAKAR - Le premier militaire français tué en janvier dans le cadre de l’opération militaire Serval de la France contre les groupes jihadistes au Mali, Damien Boiteux, a été honoré lundi à Bamako où un nouveau camp porte désormais son nom, a rapporté la télévision publique ORTM.
Le camp de l’armée française Damien Boiteux, situé à l’aéroport de Bamako-Sénou, a été inauguré lors de la cérémonie de la commémoration de la fin de la Première Guerre mondiale, ce que l’ambassadeur de France à Bamako Gilles Huberson a jugé "très symbolique", soulignant que Damien Boiteux est "mort à la fois pour la France et pour le Mali", selon cette télévision reçue à Dakar.
Damien Boiteux, qui servait depuis 22 ans dans l’armée de terre française, a été mortellement blessé le 11 janvier aux commandes de son hélicoptère lors de la première phase de l’opération Serval consistant, en appui des forces armées maliennes, à arrêter l’avancée des groupes jihadistes vers le sud du Mali. Il était pilote au 4ème Régiment d’hélicoptères forces spéciales (RHFS) basé à Pau (sud-ouest de la France).
La cérémonie de lundi à Bamako s’est déroulée également en présence du commandant de la force Serval, le général Marc Foucaud, et du ministre malien de la Défense Soumeylou Boubèye Maïga, qui a salué "la solidarité" entre son pays et la France "en des moments cruciaux de leur histoire".
Le nouveau camp "symbolise aussi notre volonté de renforcer notre coopération par-delà l’opération Serval, de faire en sorte que nous ayons une coopération plus durable, qui s’inscrit dans la longue lutte (...) contre les groupes terroristes qui écument le Sahel", a ajouté M. Maïga.
"Nous allons voir comment (...) évoluer vers la conclusion d’un accord de défense ou d’un accord militaire entre nos deux pays dans une perspective stratégique qui recouvre un peu la sécurité régionale", a-t-il dit. D’après l’ORTM, un hommage avait été rendu le 8 novembre à Damien Boiteux à Konna (centre), localité où les groupes jihadistes avaient commencé leur
progression en direction du Sud malien, suscitant l’intervention militaire de la France ensuite suivie par d’autres pays africains. Ils ont été refoulés de Konna, puis chassés en grande partie de leurs bastions des régions du Nord, qu’ils ont occupé pendant près de dix mois en 2012.
Dans une rue portant déjà son nom, les autorités locales et les organisateurs d’un festival pour la paix qui doit être organisé prochainement ont posé la première d’un monument en mémoire de Damien Boiteux.
cs/sba