DAKAR - Il n’y a pas de preuves d’exactions commises lors d’un accrochage la semaine dernière dans le secteur de Ménaka (nord-est) entre soldats maliens et hommes armés, contrairement à des déclarations de rebelles touareg, a indiqué lundi à Bamako le commandant de la force française Serval.
La rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) avait accusé l’armée malienne d’avoir "exécuté" trois civils dans une localité proche de Ménaka (région de Gao) où, selon le gouvernement malien, des soldats ont tué trois "bandits armés" dans un accrochage survenu le 8 novembre.
"Nous sommes actuellement en train de faire une enquête, mais d’après les premiers éléments, il n’y a pas lieu de parler d’exécutions", a déclaré le général Marc Foucaud, commandant de la force Serval, à la télévision publique malienne ORTM reçue à Dakar.
"Je pense très clairement que ce sont les forces armées maliennes qui ont été prises à partie", a ajouté le général Foucaud, sans se prononcer sur l’identité des assaillants dans l’extrait de sa déclaration diffusé par l’ORTM
Il s’exprimait lors de la cérémonie d’inauguration d’un nouveau camp de l’armée française à l’aéroport de Bamako-Sénou, baptisé Damien Boiteux, le premier militaire français tué au Mali en janvier dans le cadre de l’opération Serval.
Le 9 novembre, le MNLA avait accusé l’armée malienne d’avoir arrêté la veille plusieurs civils, d’en avoir "exécuté" trois, et d’en avoir "torturé et grièvement blessé" trois autres. Mais la rébellion ne précisait pas dans quelles circonstances s’étaient produites ces violences, comment elle avait obtenu les informations et ne mentionnait pas d’éventuelle intervention
d’hommes du MNLA.
Le 8 novembre, le ministère malien de la Défense avait annoncé que des soldats maliens en patrouille avaient eu dans la journée un accrochage avec des "bandits armés" dont trois ont été tués et quatre blessés dans une localité à environ 140 kilomètres de Ménaka, tandis qu’un soldat a été blessé.
Des sources militaires maliennes jointes par l’AFP avaient évoqué des échanges de tirs entre soldats maliens et rebelles touareg dans la même zone.
Selon le ministère de la Défense et les sources militaires, l’accrochage s’est produit alors que la patrouille était en mission de sécurisation après des actes de banditisme dans le secteur.
L’opération Serval a été déclenchée le 11 janvier 2013 par la France contre des groupes jihadistes qui contrôlaient déjà le Nord malien et avaient entrepris de progresser vers le Sud, alors que les Maliens étaient confrontés à la plus grave crise de leur histoire.
Actuellement, les forces françaises comptent un peu moins de 3.000 hommes au Mali, surtout présents à Bamako et dans la région de Gao, selon Paris.