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La chronique satirique de Tiekorobani : instance de divorce entre Paris et le MNLA
Publié le mardi 12 novembre 2013  |  Le Procès Verbal


© aOuaga.com par Séni Dabo
Assassinat de deux journalistes de RFI à kidal : les mouvements armés de l`Azawad se prononce
Lundi 4 novembre 2013. Le Mouvement national de libération de l`Azawad (MNLA), le Mouvement arabe de l`Azawad (MAA) et le Haut conseil de l`unité de l`Azawad (HCUA) ont animé une conférence de presse pour réagir à l`assassinat de deux journalistes de RFI et évoquer leur projet d`union.


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Tout concourt à prouver l’implication du MNLA dans l’enlèvement des deux journalistes français de RFI. Du coup, les lourds masques du MNLA tombent au sol et il n’est plus du tout certain que la France continue de fricoter avec ce diable indépendantiiste revêtu des habits d’un vénérable « homme bleu du désert ».
Le meurtre des journalistes de RFI a, certes, été revendiqué par AQMI, mais il n’en met pas moins le MNLA dans de beaux draps. Tout indique que ce groupe de bandits soi-disant indépendantistes a coopéré avec AQMI dans la commission du crime.

Mobiles du MNLA

Commençons par les mobiles du forfait : le MNLA a-t-il une raison valable de participer à l’enlèvement des journalistes ? Réponse: oui. Le MNLA sait Ladji Bourama intraitable sur la question de l’indépendance et du fédéralisme; il n’a d’autre recours que la France pour arracher des concessions à l’hôte de Koulouba. A défaut d’indépendance, pourquoi ne lui accorderait-on pas le droit informel de trafiquer librement de la cocaïne et des armes dans le désert ? Or ça, la France n’en ferait rien si elle ne subissait pas une forte pression. En fait de pression, il n’y a rien de tel que quelques journalistes de RFI pris en otage et qui ne cessent de faire parler d’eux. Voilà pourquoi le MNLA a comploté avec AQMI pour mettre la main sur Ghislaine Dupont et Claude Verlon. Coïncidence troublante, le rapt s’est produit juste une semaine après que le gouvernement malien a suspendu les négociations avec les groupes armés du nord.



Preuves matérielles contre le MNLA

Abordons, à présent, les preuves matérielles qui confondent le MNLA. La première se rapporte à Amberry Ag Rhissa, l’homme que les journalistes venaient interviewer. Cet individu mettait en confiance au point qu’ils n’avaient pris aucune précaution sécuritaire pour se rendre chez lui. Il n’est pas, en effet, n’importe qui. C’est l’idéologue du MNLA. Ce mouvement ne signe aucun document sans qu’Amberry l’ait lu de la première à la dernière ligne. Amberry est obéi au doigt et à l’oeil par les combattants du MNLA qui paradent, depuis février 2013, dans les rues de Kidal. A l’image de l’ex-capitaine Sanogo au temps de sa splendeur, Amberry dispose à Kidal d’une garde prétorienne lourdement armée. Comment imaginer, dès lors, que ses invités, français de surcroît, puissent faire l’objet d’un rapt à saé propre porte ? Interrogé par RFI après l’enlèvement, le compère sert la salade suivante : il aurait entendu du bruit à la porte puis, quand il s’est présenté dehors, un des ravisseurs lui aurait ordonné de rentrer chez lui pendant qu’on emmenait les otages. Questions de routine: que faisait donc sa garde pendant ce temps ? Serait-elle payée pour contempler les arbres ? Pourquoi ordonnerait-on à Amberry de rentrer chez lui au lieu de le liquider d’une bonne balle dans la tête, histoire d’éliminer un témoin gênant ? Pourquoi un fier chef rebelle comme laisse-t-il, sans réagir, ses invités entre les mains de leurs ravisseurs ? Amberry, qui prend sans doute ses interlocuteurs pour des imbéciles, raconte qu’un des ravisseurs est resté à la porte pour lui intedire de sortir pendant qu’un véhicule emportait les autres. Soit. Mais qu’est devenu ce ravisseur assez idiot pour se laisser abandonner par ses compagnons en plein Kidal ? D’ailleurs, comment, au mépris de toute tradition malienne, Amberry n’accompagne-t-il pas à la porte des oinvités venus de si loin ? Savait-il donc ce qui les attendait à cette porte ? Mais passons… Amberry assiste (ou presque) à l’enlèvement de ses invités. Pourquoi n’appelle-t-il pas la Force Serval aussitôt ? Pourquoi ne fait-il pas boucler les sorties de Kidal ainsi qu’il en a les moyens à travers les brigades du MNLA déployées en ville et aux alentours ?



Ces questions, dont les réponses vont de soi, ne laissent pas de doute sur l’implication d’Amberry Ag Rhissa dans l’enlèvement. A ce titre, il devrait figurer parmi les premiers suspects à mettre au violon. Néanmoins, nous n’affirmons pas qu’il ait consenti au meurtre des journalistes puisqu’il n’y avait nul intérêt. Ce meurtre était plutôt prémédité par AQMI pour d’autres raisons : se venger d’Iyad Ag Ghali qui, tout en prétendant repandre la loi d’Allah, n’a pas hésité à détourner la rançon de 13 milliards de FCFA destinée à ses confrères terroristes. Je continue encore de chercher le verset coranique qui autoriserait un tel larcin…
En tout état de cause, Amberry ne saurait se mêler à un rapt sans la bénédiction du MNLA. D’autre part, le rendez-vous entre Amberry et les journalistes a été pris depuis Paris où le MNLA a promis de garantir leur sécurité à Kidal. C’est pourquoi les journalistes n’ont pas informé les autorités maliennes de leur venue ni écouter les responsables de la Force Serval qui les mettaient en garde contre le voyage.


Les masques du MNLA tombent

Quelles que soient ses motivations, le MNLA, en coopérant avec AQMI en l’occurrence, baisse son masque: il fut et demeure le vaisseau amiral, le cheval de Troie des jihadistes du nord-Mali dont une bonne partie s’est recyclée dans ses rangs après la libération de Kidal. Qu’AQMI ait doublé le MNLA en tuant les otages ne fournit aucune excuse au MNLA et montre, de surcroît, qu’il ne vaut rien aux yeux de ses alliés islamistes, lesquels, à la première occasion, le dupent ou le chassent à coups de bottes de son cher Azawad comme en avril 2012.Les Bambaras, connus pour leur infinie sagesse, affirment que l’hyène n’est pas plus fauve que son joueur de tambour. Ils ont raison: si ce fameux joueur de tambour n’était pas lui aussi un fauve, l’hyène, toujours affamée, n’en ferait qu’une bouchée ! Le compagnonnage entre le MNLA et les jihadistes interdit désormais de croire que le premier est fréquentable et les seconds non. En vérité, MNLA et jihadistes sont les deux cornes du Diable qui empêche les Maliens de respirer depuis janvier 2012.


La France a, bien sûr, de meilleures armes que les Bambaras mais elle n’a pas plus d’expérience qu’eux. Ne l’ont-ils pas libérée, en 1945, des mains d’Adolf Hitler, le Ben Laden de l’époque ? Elle devrait donc les écouter. Si François Hollande continue à vouloir distinguer entre la bonne et la mauvaise corne du Diable, il les retrouvera toutes deux, comme autant de poignards, dans le dos.Et puis, franchement, que perd la France à abandonner le MNLA à son sort et à choisir le Mali ? Absolument rien. Ceux que la France aime appeler, de manière romantique, les « hommes bleus du désert » sont, en réalité des « hommes rouges » dont les mains sont couvertes du sang de leurs compatriotes et, maintenant, du sang de leurs amis français. Le MNLA prétendait aider la France à libérer les otages d’Arlit: il n’en a rien fait.Il se prétendait populaire au nord malien: il n’en est rien. Il prétendait défendre, au nord, les intérêts français mieux que les autorités maliennes : il vient, au contraire, de participer à l’assassinat de Français illustres. Le MNLA, loin d’incarner un quelconque groupe ethnique martyr qui mérite la compassion étrangère, n’est qu’une association de malfaiteurs éligible à la potence.

Divorce en cours MNLA-Paris ?

Je note, depuis le 2 novembre 2013, date de l’assassinat des journalistes, un début de divorce entre la France et le MNLA. En effet, lors de l’audience accordée, le 5 novembre 2013, à Marie Christine Saragosse, PDG de France Medias Monde, Ladji Bourama, entre deux sanglots et trois tours de chapelet, a déclaré: « Nos forces de sécurité sont confinées, l’arme au pied. Kidal échappe aujourd’hui à notre contrôle… Il faut que la souveraineté du Mali soit une réalité…Je veux que tout le monde prenne ses responsabilités! ». La France, par la voix de Laurent Fabius, son chef de la diplomatie, s’est hâtée de lui répondre: « Nous agirons en liaison avec lui (IBK). Kidal fait partie du territoire malien. Le président démocratiquement élu du Mali est celui qui doit prendre les décisions; la France est à ses côtés ». En termes diplomatiques, la France autorise Ladji Bourama à engager le fer contre le MNLA et à récupérer Kidal. Le langage de Fabius, quoique subliminal, ne manque pas de clarté. Ladji Bourama saisira-t-il l’occasion ? Autre signe de divorce entre la France et le MNLA: aux cérémonies d’hommage organisées à Paris en la mémoire des défunts journalistes, le MNLA n’a ni été invité ni envoyé des délégués alors qu’il compte une flopée de porte-parole sur le sol français. Mieux, alors qu’au moindre petit bruit de calebasse au nord du Mali, les dignitaires du MNLA plastronnaient sur les écrans de télévision français, nul n’a vu l’ombre d’un turban indépendantiste sur France 24 depuis le meurtre des journalistes de RFI.

Tiékorobani

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