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Le Républicain N° 4537 du 11/11/2013

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Nord Mali / La katiba al-ansar, les otages français libérés et les journalistes français assassinés
Publié le mardi 12 novembre 2013  |  Le Républicain


© Autre presse
Iyad Ag Ghali


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La katiba d’Aqmi dont le nom a été associé à l’enlèvement et l’assassinat des envoyés spéciaux de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon n’est autre que la katiba al-ansar. Baye Ag Bakabo, probablement un des hommes armés qui ont enlevé les deux journalistes avant de les abattre, et qui a été identifié comme étant le propriétaire du véhicule ayant servi à les transporter, est membre de cette katiba al-ansar dirigée par le touareg Hamada Ag Hama, dit Abdelkrim le Targui ou Abdelkrim Taleb. Quand on sait que Abdelkrim le Targui, le cousin du chef d’Ansar Dine Iyad Ag Ghali, est celui-là même qui a joué un rôle cardinal dans la libération des otages français, en fin Octobre, et que ce sont les membres de cette katiba qui ont enlevé les journalistes, quatre jour après, les faits deviennent troublants.
Selon diverses sources, l’enquête sur l’assassinat à Kidal, le 2 novembre 2013, de nos confrères Ghislaine Dupont et Claude Verlon, avance avec l'identification très probable de celui qui aura « planifié » l’enlèvement et l’exécution des deux journalistes et envoyés spéciaux de RFI à Kidal.
Ils ont été embarqués par quatre hommes armés, alors qu’ils sortaient d’un entretien avec Ambery Ag Rhissa, un cadre et responsable du Mnla. Le domicile de ce responsable (lieu l’interview) est situé à deux pas du siège du Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad (HCUA) où des hommes montent la garde, à moins de 5 minutes de la sortie de la ville. Certes les auteurs du crime n’ont pas été jusque là identifiés, mais de fortes présomptions pèsent sur les hommes de la katiba al-ansar d’Abdelkrim le Targui.
Enquêtes ouvertes par Paris et Bamako

L’ouverture d’une enquête par le Parquet de Paris pour « enlèvement suivis de mort en relation avec une entreprise terroriste » et confiée à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) et à la sous-direction anti-terroriste (Sdat), n’a pas empêché le gouvernement malien, après une réunion de crise, d’annoncer lui aussi l'ouverture d'une enquête. Lors de la chasse qui a commencé le jour du crime, à la recherche des auteurs, Serval se concentre sur les campements nomades situés en périphérie de la ville. Serval, qui n'a pas mandat pour interpeller des suspects, se fait accompagner de gendarmes maliens.

L’ombre d'Iyad ag Ghaly
Selon lexpress.fr, « dimanche soir, cinq premiers suspects sont arrêtés dans deux campements nomades, au nord-est de la ville. Deux ont passé la cinquantaine, trois ont la trentaine. Ce sont des habitants de la région, touaregs, de la tribu des Ifoghas. Cette tribu, bête noire de l'armée malienne, est celle de l'amenokal -chef coutumier- de Kidal, comme du chef d'Ansar Eddine, Iyad Ag Ghaly, dont l'ombre plane encore sur la ville. Lundi, ce sont quarante personnes qui sont arrêtées. Toutes maliennes. Dans la nuit, 150 militaires français arrivent à Kidal, depuis Gao et Bamako ».

Abdelkrime al-Targui dont le nom est cité dans l’affaire, était derrière l'enlèvement, en 2011 à Hombori, des Français Philippe Verdon et Serge Lazarevic. Le premier a été abattu par Aqmi, le second est toujours détenu dans le désert. Abdelkrim le Targui, chef de la katiba al-ansar, est de la même famille qu'Iyad ag Ghali, chef du groupe djihadiste Ansar Eddine.

Les deux sont des personnages incontournables dans les négociations pour la libération des otages. Targui, qui dirige une katiba proche d'Aqmi, et un des proches d'Abou Zeïd, tué fin février dernier lors d'une frappe franco-tchadienne. D’où des interrogations sur la motivation de l'enlèvement des deux journalistes. La rançon payée pour la libération des otages a-t-elle aiguisé les appétits, ou son partage a-t-il fait des mécontents ?

« L’auteur présumé, Baye ag Bakabo est un de ces « bandits armés » qui naviguent allègrement entre vols de voitures, trafics divers, et groupes armés. Connu des services de police, comme les autres suspects, il aurait déjà séjourné en prison. Si leur identité apparaît rapidement, c'est parce que les enquêteurs ont retrouvé, dans le véhicule abandonné, une série de noms et de numéros... », écrit lexpress.fr Les assassins sont toujours en fuite. Une équipe de police, dirigée par le commandant Ingrid Caillot, a sollicité l'aide de deux gendarmes des forces maliennes.

B. Daou


Encadré
Qui est Abdelkrim le Targui
Hamada Ag Hama, dit Abdelkrim le Targui ou Abdelkrim Taleb est le cousin d’Iyad Ag Ghaly qui a joué la pièce maîtresse dans la libération de otages français. Ce proche du leader de Ansar Dine et de la même tribu que lui, est le chef de la Katiba al-Ansar, la seule dirigée par un touareg, parmi les quatre Katibas d’Aqmi dans le Sahara malien. Abdelkrim le Targui est en outre, l’Imam adjoint de la mosquée construite par Iyad Ag Ghaly à Kidal (selon les précisions apportées par le ministre Soumeylou Boubeye Maïga sur Rfi, le 30 Octobre).
Le fait d’être Touareg, cousin d’Iyad et chef de Katiba d’Aqmi a fait d’Abdelkrim le Targui un acteur privilégié dans la libération des otages français. Le correspondant de Rfi au Niger Moussa Kaka indiquait que le conseiller spécial du président nigérien Mohamed Akotey était en contact avec un Touareg malien.
B. D.

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