«Le rêve de King a été en partie achevé avec l’arrivée de Barack Obama à la Maison Blanche. L’élection d’un président noir n’aurait jamais eu lieu sans le mouvement des droits civiques», pense Joseph Lowery, un autre compagnon de route du Pasteur cité par des confrères français. Ce révérend est un soutien de la première heure du jeune candidat Obama en 2008.
«Dieu avance de bien des façons. Il a mis King sur le chemin de Barack Obama. Sans l’un, il n’y aurait pas eu l’autre. D’ailleurs, en présence d’Obama, j’ai éprouvé le même frisson qu’avant, à l’époque de King, la conviction que quelque chose de grand allait arriver pour la cause des Noirs en Amérique», avait ajouté M. Lowery. Il dressait ainsi un parallèle entre deux leaders de générations différentes, mais qui ont tous les deux incarné le rêve américain et suscité l’espoir de leurs frères et sœurs.
Y a-t-il réellement un lien unissant Barack Obama et Martin Luther King ? «Les deux hommes ont tous les deux reçu un prix Nobel de la paix. Obama peut être désigné comme fils spirituel en quelque sorte. Sans Luther King, sans tous les manifestants anonymes, Obama ne serait sûrement pas arrivé là où il est», pense un professeur d’histoire américaine. Martin Luther King a porté le combat des Noirs, via son discours majeur de mai 1963, ainsi que toutes les actions qu’il a menées pacifiquement.
Mais, rappelle un interlocuteur : «c’est le président John Kennedy qui a permis de faire réellement bouger les choses. Il a fait passer la loi sur les droits civiques qui accorde aux Blacks les mêmes droits que les citoyens Blancs et met fin à la ségrégation». Et «grâce à ces deux hommes, la situation de ségrégation qui semblait être très figée, a évolué positivement. Tout cela sans bain de sang», explique un visiteur du Mémorial Martin Luther King d’Atlanta.