Le ministre de la Santé et de l’hygiène publique, Ousmane Koné a reçu le samedi 9 novembre les femmes du CHU Gabriel Touré. La rencontre s’est déroulée dans la salle de réunion du département. Selon nos sources, cette rencontre intervient quatre jours après celle tenue avec le syndicat de l’hôpital qui s’est soldée par une note de satisfaction. Le ministre Koné, a certes fait des promesses mais aussi et surtout des mises au point.
Depuis quelques semaines, le climat au sein de l’hôpital Gabriel Touré n’est pas des plus sereins. Les travailleurs accusent la direction de les avoir privés de leurs droits et ne cessent de multiplier en conséquence les actions de protestation. C’est dans ce sens que les femmes du CHU Gabriel Touré, ont tenté de marcher le jeudi 7 novembre sur leur département de tutelle pour dénoncer les mauvaises conditions de travail dans leur établissement. Faute de coordination et d’impréparation de leur marche, elles n’ont pu rencontrer le ministre qui était en déplacement à l’intérieur du pays. Informé de leur présence à l’entrée de la Cité administrative, le ministre a tout de même chargé son chef de cabinet, Abdoulaye Chaba Sangaré, d’aller les rencontrer.
Aussitôt rentré à Bamako, le ministre, Ousmane Koné a invité les femmes à son bureau. C’est ainsi qu’une délégation composée de Mme Diarra Maïmouna Bagayogo, Mme Niogo Dialla et Mme Diallo Aïchata Sissoko a été reçue par lui le samedi 9 novembre dernier.
Selon nos informations, les échanges entre le ministre et la délégation des femmes ont porté sur les conditions de travail au sein de Gabriel Touré et le non paiement des ristournes.
Cet état de fait, selon Mme Diarra Maïmouna Bagayogo, a engendré une situation de malaise et de méfiance au sein de l’établissement. Les visiteuses auraient plusieurs fois insisté sur la mise à leur disposition du matériel de travail. Elles auraient expliqué que la situation à Gabriel Touré se caractérise par l’absence de blouses, de consommables en passant par le manque d’équipement au service de l’imagerie médicale, de badges, de brancards, de draps de lit…Bref, pour elles tous les services ont des problèmes.
Les visiteuses auraient dénoncé le manque d’ouverture du Directeur général qui se refuse à tout dialogue au sujet des points de revendications cités. D’ailleurs, apprend-on, ce dernier aurait récemment sorti une note de service pour tenter de boucler le chapitre des ristournes. Pour les femmes, le DG a suspendu tous les « acquis sociaux » tels le sucre donné au personnel lors du mois de ramadan ; il aurait aussi porté un sacré coup aux avantages accordés au personnel dans les soins médicaux au sein de leur hôpital. En rencontrant les femmes, le ministre de la Santé, Ousmane Koné, corrige un déficit notoire de communication qui est à la base de ce malentendu au sein de Gabriel Touré. Les travailleurs prétendent être rejetés par le Directeur chaque fois qu’ils souhaitent rencontrer ce dernier. Pourtant, Lasseni Konaté avait suscité un réel espoir chez les travailleurs par une gestion rigoureuse, transparente et univoque. Mais depuis quelques semaines, l’accalmie semble s’envoler en faisant place à la tension sociale répétitive. Le DG fait l’objet de critiques tous azimuts.
Selon nos constats, le CHU Gabriel Touré a besoin d’équipements adéquats pour faire fonctionner à plein régime l’ensemble de ses services pour que chacun y trouve son compte. Les travailleurs qui courent derrière leurs ristournes et les primes de garde pourraient faire des rendements meilleursde nature à couvrir leurs droits sans équivoque. Si le ministre Ousmane Koné est enclin à gérer les problèmes de Gabriel Touré avec responsabilité et vigilance, il ne veut pas non plus prendre des décisions sous pression. C’est pourquoi il veut se donner le temps de voir clair dans toute cette situation. Cette façon de faire commence à faire ses effets.
En d’autres termes, Ousmane Koné veut faire comprendre que si les travailleurs font bien leur boulot il n’y a pas de raison qu’ils ne perçoivent pas de profits. Mais tout doit se passer dans les règles de l’art. Déjà, il a promis le paiement des ristournes dues au personnel.
Ramata TEMBELY