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Premier gouvernement d’IBK : Un réaménagement indispensable
Publié le mardi 12 novembre 2013  |  Le Tjikan


© aBamako.com par André
IBK devant la presse au lendemain de la confirmation de son élection
Bamako, le 21 Août 2013 au QG de campagne du RPM. Le nouveau président du Mali, Ibrahim Boubacar Keita était devant la presse au lendemain de la confirmation de son élection par la cour constitutionnelle pour remercier toute la classe politique malienne.


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Deux mois après l’arrivée d’Ibrahim Boubacar Keita à la tête du Mali, une frange importante des Maliens affiche un sentiment mitigé sur les réelles capacités de cet homme à maintenir stable le gouvernail des affaires. Mais aussi, nombreux sont ceux qui se demandent si le pays a vraiment un gouvernement au regard de tout ce qui se trame au sommet de l’Etat avec le « je » permanent utilisé par le nouvel homme fort du Mali, en plus de son gouvernement ‘’Tatam’’ qui peine à trouver ses marques.


D’aucuns diront que deux mois sont peu pour porter un jugement objectif sur le parcours d’un gouvernement, surtout que le pays vient de sortir d’une crise et qu’il faut laisser le temps nécessaire au pouvoir en place de prendre les choses en main.


Certains ajouteront qu’il faut d’abord patienter et laisser le temps aux autorités en place d’organiser les élections législatives pour doter le Mali d’un parlement légitime, représentatif de la population. Et qui pourra déterminer la ligne de conduite du gouvernement et contrôler l’action gouvernementale.


Entré en fonction le 4 septembre dernier, conformément à la constitution du Mali, IBK dresse déjà un tableau sombre de décisions impopulaires, d’abord dans la gestion de la crise du nord.


En effet, Ibrahim Boubacar Keita, avant son élection à la magistrature suprême était perçu par une grande frange de la population comme celui qui va gérer la crise du nord conformément à la volonté du peuple malien : la négociation, mais l’emploi de la force s’il le faut pour finir avec cette rébellion qui ne cesse de faire régresser le pays.


Déjà, dans son discours d’ouverture de campagne au Stade du 26 mars le 7 juillet dernier, Ibrahim Boubacar Keita avait promis la convocation, avant la fin 2013 des Assisses Nationales du Nord.


Une plateforme qui pour lui, réunira toutes les composantes communautaires du nord du pays, les forces politiques, les chefferies traditionnelles. Mais aussi, les représentants de l’administration locale et centrale, des experts et des représentants de la société civile.


Des assises qui visaient à renforcer la cohésion sociale et de tracer les lignes d’une nouvelle gouvernance au nord du Mali. Ceci dans le souci de rapprocher l’Etat des citoyens, de rétablir la sécurité afin que personne ne se sente plus exclue.


Mais au sortir de ces assises, la situation n’a bougé d’un iota. D’ailleurs, les irrédentistes du MNLA ont même ajouté une autre flèche à leur arc, la provocation. Ainsi des militaires maliens en faction dans un établissement bancaire de Kidal ont essuyé une grenade offensive, lancée par les protagonistes du MNLA. Comme si cela ne suffisait pas, ce même groupement armé pour dégager les lieux publics a donné un délai, le 14 novembre. Du coup toute la République se trouve pendue à cette date comme le jour d’une victoire de guerre.


Pourtant lors de son discours d’ouverture des états généraux sur la décentralisation, IBK s’est exprimé en ces termes : « il nous faut apporter des réponses définitives aux frustrations qui aliment l’irrédentisme de nos frères touaregs tout en prenant en considération les préoccupations de l’ensemble des communautés vivant dans le nord de notre pays… ».


Pour trouver une solution à la crise, on a l’impression que le président de la République est en train de prendre des décisions impopulaires dans lesquelles les populations ne se retrouvent pas. Notamment, la levée des mandats d’arrêt contre les chefs rebelles, la libération de certains prisonniers et la validation de la candidature de certains chefs rebelles aux législatives. Et surtout pour le compte de son parti, le RPM.


Un gouvernement en manque de leadership
Jugé pléthorique par une frange importante de l’opinion nationale, le premier gouvernement de Ibrahim Boubacar Keita peine à trouver ses marques. A cause d’un manque de leadership.


D’abord, le premier ministre Oumar Tatam Ly. A propos de lui, nombreux sont ceux qui s’accordent à dire qu’il a du mal à accorder son violon avec celui de son « chef » puisque depuis sa nomination comme premier ministre. Certains prédisaint déjà qu’il aura du mal à durer aux cotés d’IBK, un super-président qui prend ses décisions et les exécute, souvent sans tenir compte du point de vue de son gouvernement sur la question.


« Depuis qu’il a été nommé premier ministre, je n’ai jamais vu Oumar Tatam Ly intervenir sur un dossier chaud et annoncer les décisions prises à ce sujet par son gouvernement. C’est le président IBK seul qu’on voit prendre des décisions », s’inquiète ce fonctionnaire.


Dans ce premier gouvernement d’IBK, depuis leurs nominations, certains ministres n’ont pas encore trouvé leurs marques. La seule action que certains d’entre eux ont posée à ce jour reste la prise de contact avec les services relevant de leur département. Manque d’inspiration, désœuvrement ou empiétement de certains ministères entre eux … La liste est longue et le tableau sombre.


Or, le nouvel homme fort du Mali, après sa victoire au second tour avait promis que les nominations se feraient en fonction des compétences et non pour des liens de parenté, d’affinités politiques. Aussi, il avait laissé entendre qu’il n’aurait pas de partage de gâteau. Une pique qu’il avait faite aux nombreux candidats malheureux du premier tour qui s’étaient rués vers lui pour le soutenir au second tour.


Mais à la surprise générale des Maliens, c’est tout à fait le contraire car ce premier gouvernement compte trois membres de la belle famille d’IBK. Notamment l’époux de la sœur de la première dame, un de ses cousins et un de ses neveux. Qui dégagent tous la particularité de servir de bon décor lors des rencontres officielles.

S’y ajoutent les ministres de son parti le RPM et des partis qui l’ont soutenu tels que l’ASMA, l’UDD, l’UM-RDA, la CAP, le parti Yèlèma…

Et depuis leurs nominations, nombreux sont ces ministres qui n’ont encore posé aucun acte concret et qui sont toujours à la recherche de leurs marques. Ne réveillez personne.

Georges Diarra

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